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Au Royaume-Uni, l'inflation dépasse les 11 %, son plus haut taux depuis 1981 - Le Monde

Un drapeau du Royaume-Uni flotte au-dessus de la Banque d’Angleterre, à Londres, le 29 septembre 2022.

Nouveau coup dur pour les ménages britanniques. A la veille d’une présentation budgétaire qui doit signer le retour de l’austérité dans le pays, l’inflation au Royaume-Uni atteint les 11,1 % sur un an en octobre, son plus haut taux depuis 1981.

Une accélération plus rapide que celle attendue par les économistes, notamment due aux factures d’énergie. Elle avait déjà atteint 10,1 % le mois précédent, un plus haut en quatre décennies, selon l’Office national des statistiques (ONS).

« La hausse des prix du gaz et de l’électricité a poussé l’inflation à son plus haut niveau depuis plus de quarante ans », malgré le plafonnement des prix mis en place par le gouvernement, relève mercredi Grant Fitzner, chef économiste de l’ONS, sur Twitter.

Selon l’institut statistique, les prix du gaz ont bondi de près de 130 % au cours de l’année écoulée, et l’électricité s’est envolée de 66 %. Mais les hausses des prix de l’alimentation ont aussi contribué à tirer l’inflation à ce sommet.

Le chômage augmente, les salaires reculent

Les économistes et la banque d’Angleterre s’attendaient à une inflation qui frôlerait, sans le dépasser, le taux de 11 % avant d’amorcer sa descente. Pour compléter ce sombre tableau, la Banque d’Angleterre estime que le pays est déjà entré dans une longue récession. Le taux de chômage est reparti légèrement à la hausse, à 3,6 % à la fin de septembre, selon des chiffres publiés mardi.

Les salaires réels, c’est-à-dire ajustés après les hausses de prix, continuent eux de reculer, alimentant des grèves en cascade dans le pays et des appels à taxer davantage les profits des géants énergétiques.

« Octobre pourrait marquer un tournant : nous nous attendons à ce que le taux d’inflation commence à baisser dans les mois à venir », en raison d’une croissance plus faible et d’une offre énergétique moins contrainte, ce qui « pourrait atténuer la pression sur les prix », estime toutefois Yael Selfin, économiste chez KPMG. Mais cela prendra du temps : « L’inflation pourrait rester au-dessus de l’objectif de 2 % de la Banque d’Angleterre jusqu’au milieu de 2024 », prévient-elle.

Le gouvernement coupe court aux aides aux ménages

Des aides massives aux ménages face aux factures énergétiques avaient été annoncées par le précédent gouvernement, celui de Liz Truss, pour amortir la hausse des prix, ainsi plafonnés à 2 500 livres sterling (plus de 2 800 euros) par an pour un foyer moyen. Initialement prévues pour durer deux ans, ces aides ont été ramenées à six mois par l’actuel chancelier de l’Echiquier, Jeremy Hunt.

« Le choc du Covid et de l’invasion de l’Ukraine par [le président russe Vladimir] Poutine fait grimper l’inflation au Royaume-Uni et dans le monde », frappant le portefeuille des ménages et « entravant toute chance de croissance économique à long terme », a réagi M. Hunt dans un communiqué mercredi. Le chancelier a répété qu’il annoncerait jeudi des « décisions difficiles » pour « réduire la dette, assurer la stabilité et faire baisser l’inflation tout en protégeant les plus vulnérables ».

Des dizaines de milliards de livres de coupes dans les dépenses et de hausses d’impôts sont attendues. « Nous devons prendre des mesures décisives [au Royaume-Uni] pour placer notre emprunt et notre dette sur une trajectoire durable » et ainsi « lutter contre l’inflation », a insisté, depuis le sommet du G20 à Bali, le premier ministre Rishi Sunak.

Réparer les dégâts de Liz Truss

M. Hunt s’exprimera jeudi devant le Parlement et devra notamment achever de réparer les dégâts du « mini-budget » du précédent gouvernement de l’éphémère première ministre Liz Truss, qui avait affolé les marchés avec ses aides massives à l’énergie et des baisses d’impôts tous azimuts. Mais son ton rappelle aux Britanniques la sévère cure d’austérité imposée dans la foulée de la crise financière de 2008, qui s’était traduite par des coupes sombres dans les services publics.

« Même si octobre marque le pic de l’inflation, la bataille n’est pas encore gagnée », selon Paul Dales, de Capital Economics, ce qui explique selon lui les annonces à venir du ministre des Finances, mais aussi « pourquoi la Banque d’Angleterre devra peut-être encore augmenter ses taux ». La Banque centrale a augmenté régulièrement son taux directeur ces derniers mois pour tenter de calmer l’inflation. Il est désormais fixé à 3 %.

Le Monde avec AFP

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