Publié le 8 nov. 2022 à 7:51Mis à jour le 8 nov. 2022 à 12:29
Renault veut se transformer pour accélérer son redressement. Le constructeur tricolore a présenté mardi aux analystes des objectifs financiers révisés à la hausse, et surtout un projet de nouvelle organisation pour valoriser au mieux ses activités dans l'électrique.
L'entreprise ambitionne de devenir « un groupe automobile de prochaine génération ». Comme c'était attendu depuis des mois, il va créer deux nouvelles filiales : l'une baptisée Ampere, consacrée aux voitures électriques , et la seconde spécialisée dans la production de moteur thermiques.
Un million de voitures pour Ampere
Ampere rassemblera 10.000 salariés en France, notamment ceux du pôle Electricity situé dans les Hauts-de-France, et visera la production d'un million de véhicules électriques sous la marque Renault à l'horizon 2031. Portée par la conversion progressive au lithium ion, la nouvelle société vise plus de 30 % de croissance par an dans les huit années à venir.
La création d'une société dédiée vise à mieux mettre en valeur les atouts de Renault dans cette activité. Une introduction en Bourse est annoncée « au plus tôt au second semestre 2023 », ce qui devrait permettre au Losange de lever des capitaux. Il promet toutefois de conserver « une forte majorité » du capital. Le fabricant de puces Qualcomm Technologies, par ailleurs partenaire sur un projet d'architecture électronique centralisée, est pressenti pour prendre une participation.
Une alliance pour vendre plus de moteurs
Dans le même temps, Renault va s'allier avec le chinois Geely pour monter une coentreprise spécialisée dans les moteurs (thermiques et hybrides) et les boîtes de vitesses. Les deux partenaires détiendront chacun 50 % des parts. Le groupe pétrolier saoudien Aramco, dans le nom revenait avec insistance cette dernière semaine comme partenaire, n'apparaît pas à ce stade. La nouvelle entité accueillera en temps voulu « de nouveaux partenaires » , précise le communiqué.
La nouvelle société exploitera 17 usines de moteurs sur trois continents et compter 19.000 salariés. Elle générera dès sa création un chiffre d'affaires annuel de 15 milliards d'euros avec 5 millions de moteurs produits. Pour Renault, cette alliance représente l'opportunité de devenir plus compétitif en augmentant les volumes, et de servir des zones géographiques dont il est aujourd'hui absent, comme la Chine ou les Etats-Unis.
Cette nouvelle organisation doit soutenir l'atteinte de nouveaux objectifs financiers. Malgré sa sortie contrainte du marché russe , le groupe au losange a atteint cette année avec deux ans d'avance les objectifs (il est vrai assez modestes) fixés par le directeur général Luca De Meo dans le cadre du plan stratégique Renaulution. Renault réajuste donc ses ambitions de rentabilité.
Le constructeur vise désormais une marge opérationnelle supérieure à 8 % en 2025 et à 10 % en 2030. Le free cash flow lui doit être supérieur à 2 milliards d'euros par an en moyenne sur la période 2023-2025. Ce retour plus marqué aux bénéfices doit permettre la distribution d'un dividende dès l'an prochain, au titre de l'année 2022.
Le groupe promet aux actionnaires que le taux de distribution augmentera «progressivement et de façon disciplinée» jusqu'à 35 % du résultat net du groupe. Dans le même temps, l'actionnariat salarié doit grimper à 10 % du capital d'ici 2030.
Renault, dont l'Etat français et Nissan possèdent chacun 15 %, doit d'ailleurs encore préciser la place que prendra son partenaire japonais dans sa nouvelle organisation. La participation capitalistique de Nissan dans Ampere n'est par exemple pas encore confirmée à ce stade. Elle reste conditionnée à la refonte de l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, avec un rééquilibrage de la gouvernance , sur lequel les négociations sont toujours en cours.
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