
(BFM Bourse) - L'alliance entre Atos et Airbus dans la cybersécurité et l'informatique dématérialisée est loin de faire l'unanimité. La direction de l'avionneur freine des quatre fers, rapporte BFM Business. En cause: le prix payé pour Evidian qui est jugé "déraisonnable".
Y a-t-il de l'eau dans le gaz? Le projet d'alliance entre Atos et Airbus dans la cybersécurité et l'informatique dématérialisée est loin de se passer comme prévu. Selon plusieurs sources proches de l'avionneur, la direction a quelques réticences à se lancer dans un tel projet, rapporte BFM Business.
Airbus estime qu’Evidian ne vaut pas les 4 milliards d’euros demandés par Atos alors que le groupe affiche de mauvais résultats depuis trois ans. Dans ce contexte, Airbus renâcle à débourser les 1,2 milliard d’euros pour racheter les 29,9% du capital d'Evidian. Un prix cher payé alors que l'avionneur ne sera pas en conditions de contrôler la future division cybersécurité d'Atos.
Cette dernière regroupera les activités d'Atos dans la transformation numérique, la cybersécurité et les supercalculateurs, avec une introduction en Bourse prévue sur le second semestre 2023, en distribuant 70% du capital aux actionnaires. Atos sera, de son côté, recentré sur son périmètre historique comprenant notamment les activités d'infogérance.
Le fonds TCI à la manœuvre
"Il y a un vrai intérêt pour la cybersécurité mais les conditions d’Atos pour Evidian nous posent problème", résume une des sources citées par BFM Business. L'avionneur aurait donc planché sur un plan B pour parvenir à ses fins. "Airbus a même réfléchi à une solution consistant à s’allier avec un partenaire pour racheter 100% d’Evidian et lui revendre ensuite les activités de digitalisation et de cloud informatique", poursuit BFM Business.
Pourquoi une telle hésitation? C'est que TCI (The Children Investment) est à la manœuvre d'une telle fronde. Actionnaire d'Airbus, ce fonds activiste qui détient un peu plus de 3% du capital de l'ex-EADS a manifesté à plusieurs reprises son opposition à une telle opération.
"Evidian est une entreprise de faible qualité, à fort effet de levier, comptant 60.000 employés et opérant sur un marché extrêmement compétitif. Une participation minoritaire de 29,9% dans Evidian serait un actif illiquide et en difficulté", avait indiqué le fonds dans sa lettre au vitriol adressée à la direction d'Airbus.
TCI n'en est pas à sa première campagne activiste. Le fonds s'était montré très critique du rachat par l'équipementier aéronautique Safran de Zodiac en 2017, ce qui avait eu pour vertu d'aider Safran à baisser le prix payé pour cette acquisition, comme l'avait reconnu auprès des Echos son président Ross McInnes.
Une aubaine pour Thales?
Si Airbus jette l'éponge, Atos pourrait alors se retrouver dans une posture bien inconfortable. Tapi dans l'ombre, Thales pourrait cependant profiter de la situation pour enfin s'offrir la division cybersécurité d'Atos qu'il lorgne depuis plus deux ans. Le groupe de défense a commencé à rôder autour de l'entreprise en 2019.
"Si Airbus abandonne les négociations avec Atos, il faudra les rouvrir avec d’autres acteurs et réfléchir peut-être à un autre périmètre", explique Cyril Charlot, fondateur du fonds Sycomore qui est actionnaire du groupe, cité par BFM Business.
A la Bourse de Paris, le souhait d'Airbus de renégocier le prix de l’activité cybersécurité d'Atos pèse sur le titre de l'entreprise de services numériques. Cette nouvelle incertitude sur cette opération fait plier l'action Atos de 6,5% après avoir accusé une baisse supérieure à 9% dès les premiers échanges.
Sabrina Sadgui - ©2023 BFM Bourse
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