
Malgré des déclarations rassurantes des autorités européennes, au lendemain du rachat à prix cassé de la banque Credit Suisse par sa grande rivale UBS, le secteur bancaire européen dévissait, dans la matinée du lundi 20 mars à l’ouverture des marchés. L’opération de sauvetage n’a pas rassuré les investisseurs sur la stabilité du système bancaire. Les autorités suisses ont annoncé dimanche un accord pour qu’UBS rachète son rival historique Credit Suisse pour 3 milliards de francs suisses (3,03 milliards d’euros).
L’action du géant bancaire suisse UBS chutait de 8,77 % dans les premiers échanges lundi, à 15,61 francs suisses à la suite du rachat, sous la pression des autorités suisses, de sa rivale Credit Suisse pour éviter son naufrage. De son côté, l’action de Credit Suisse chutait en dessous du prix de l’offre d’UBS, s’effondrant de 63,7 %, à 0,6752 franc suisse.
Vers 9 h 15, heure de Paris, l’indice du secteur européen des banques (STOXX Europe 600 Banks) chutait de 5,92 %. A Paris, BNP Paribas dégringolait de plus de 8 % et Société générale, de plus de 7 %. A Francfort, Deutsche Bank perdait plus de 6 % et Commerzbank, près de 5 %. A Londres, Standard Chartered cédait plus de 6 % ; NatWest, plus de 4 % et HSBC, 3 %.
Le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, a affirmé lundi que le gouvernement restait attentif aux conséquences sur les marchés de cet accord. « Je me réjouis de cet accord, c’est un bon accord, a affirmé le ministre sur RMC - BFM-TV. Pour autant, nous parlons d’une banque qui a un bilan de plus de 750 milliards d’euros, elle pèse lourd dans le contexte européen, donc nous restons extrêmement vigilants sur la réaction des marchés. »
Les marchés européens ont ouvert lundi matin en baisse marquée, plombés par les valeurs bancaires. Plus tôt dans la journée, la Bourse de Tokyo a clôturé en nette baisse (− 1,42 %).
« Les banques françaises sont solides »
Pour autant, après une semaine où les valeurs bancaires ont souffert sur les marchés, « les banques françaises sont solides, elles ont été testées régulièrement », a insisté Bruno Le Maire. Avec les accords de Bâle III, « nous avons imposé des règles extrêmement strictes aux banques françaises, a-t-il poursuivi. Lorsqu’il a fallu les négocier, les banques françaises n’étaient pas satisfaites, finalement nous avons trouvé un accord et (…) on est bien contents de les avoir aujourd’hui ».
Quelques jours après un premier choc boursier provoqué par la faillite de la banque américaine Silicon Valley Bank (SVB), les difficultés de Credit Suisse, précipitées par le refus de son premier actionnaire Saudi National Bank (SNB) d’augmenter sa participation au capital, ont fait tanguer les marchés ces derniers jours.
Propulsé par les inquiétudes qui s’aggravent sur le secteur bancaire, le prix de l’or a dépassé lundi le seuil symbolique de 2 000 dollars l’once. Le métal jaune, valeur refuge traditionnelle, gagnait quelque 0,33 % à 1 995 dollars dans la matinée, après être monté à 2 009,73 dollars. Depuis la faillite de l’américaine SVB, le prix de l’or sur le marché financier a grimpé de près de 9 %.
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