Search

Confiance, crédit : la crise bancaire, un risque supplémentaire pour l'économie - Le Monde

Une succursale de la Silicon Valley Bank, à Wellesley (Massachusetts
), le 13 mars 2023.

A l’issue de sa réunion du mercredi 22 mars, la Réserve fédérale américaine (Fed, banque centrale) a tiré le signal d’alarme : la crise bancaire déclenchée par la faillite de la Silicon Valley Bank (SVB), cet établissement californien spécialisé dans le financement des start-up, est « susceptible », selon les termes de la Fed, « de peser sur l’activité économique, les embauches et l’inflation ». Un impact dont l’ampleur est encore « incertaine », ajoute l’institution. Ces déclarations, toutefois, laissent peu de place au doute : « Les crises bancaires ont des effets macroéconomiques négatifs », comme le rappelle Fabien Labondance, maître de conférences à l’université de Franche-Comté et auteur, avec Jérôme Créel, directeur du département des études à l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), de travaux sur le sujet.

Parmi les canaux de transmission d’une crise bancaire à l’économie réelle, aux ménages et aux entreprises, « la confiance est sans doute le plus important », souligne Julien Marcilly, chef économiste chez Global Sovereign Advisory. L’incertitude que peuvent générer une faillite d’un côté − même si la SVB n’était pas un établissement de premier ordre − et le rachat d’un établissement comme Credit Suisse, de l’autre, sur la solidité globale du système bancaire a des conséquences psychologiques sur les agents économiques.

« Une dégradation de la confiance, une forte montée de l’aversion au risque peuvent conduire à augmenter la propension à épargner et contribuer à reporter des décisions d’investissement », explique M. Marcilly. Une confiance amoindrie peut avoir une autre incidence, que les autorités de régulation s’évertuent à désamorcer en multipliant les déclarations rassurantes sur la solidité des banques : conduire certains agents, particuliers ou entreprises, à vouloir retirer leurs dépôts afin d’éviter le risque de perte en cas de faillite.

Resserrement du robinet du crédit

« Si vous voyez que telle ou telle banque a des difficultés, vous vous dites que la vôtre peut rencontrer les mêmes, et ainsi être incité à retirer vos dépôts », fait valoir Christophe Blot, économiste à l’OFCE. Or, quand les banques voient leurs dépôts (leur passif) se réduire, elles doivent adapter leur actif, donc les crédits qu’elles consentent. Cela va jouer sur la capacité des agents économiques à trouver des financements. « Les banques seront peut-être aussi amenées à relever les taux des crédits qu’elles accordent », note M. Blot.

A cet effet du resserrement du robinet du crédit s’ajoute celui de la fuite vers la qualité. Autrement dit, dans un contexte général de confiance écornée et d’aversion au risque, les banques pourraient privilégier les clients les plus solvables ou les plus solides − les grandes entreprises, par exemple − au détriment de petites sociétés, plus fragiles. Ce phénomène n’est pas anodin, car, en Europe, près des deux tiers du financement des entreprises, et plus particulièrement des PME et TPE, se font par les banques, tandis que les grandes sociétés vont plutôt faire appel directement aux marchés financiers en émettant des titres de dette.

Il vous reste 44.94% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Adblock test (Why?)

https://news.google.com/rss/articles/CBMikAFodHRwczovL3d3dy5sZW1vbmRlLmZyL2Vjb25vbWllL2FydGljbGUvMjAyMy8wMy8yNC9jb25maWFuY2UtY3JlZGl0LWxhLWNyaXNlLWJhbmNhaXJlLXVuLXJpc3F1ZS1zdXBwbGVtZW50YWlyZS1wb3VyLWwtZWNvbm9taWVfNjE2Njc5OF8zMjM0Lmh0bWzSAQA?oc=5

Bagikan Berita Ini

Related Posts :

0 Response to "Confiance, crédit : la crise bancaire, un risque supplémentaire pour l'économie - Le Monde"

Post a Comment

Powered by Blogger.