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Carburants : situation tendue en Île-de-France avec près de 40% des stations toujours en difficulté - Le Figaro

FIG DATA - La région parisienne et Centre-Val de Loire connaissent encore de réelles difficultés à la pompe.

Les files d'attente devant les stations essence sont-elles de retour ? Cinq mois après les grèves dans les raffineries françaises, un nouveau conflit social perturbe l'approvisionnement à la pompe. En cause : la paralysie de ces mêmes raffineries par la CGT-Chimie pour s'opposer à la réforme des retraites. Depuis quelques jours, les blocages s'intensifient dans ces lieux de production comme dans certains des 200 dépôts de l'Hexagone.

Selon les calculs effectués par Fig Data à partir des données publiques, 9,7% des stations-service du pays ne disposaient pas, ce lundi à 13h, soit d'essence (SP98, SP95, E10), soit de diesel. Au total, 25 départements recensent au moins 10% de stations en rupture totale ou partielle.

À l'instar d'octobre dernier, les difficultés varient fortement en fonction de votre département. Depuis plusieurs jours, la région parisienne est la zone la plus touchée avec près de 38% des stations déclarant une rupture. Dans le Val-de-Marne, ce chiffre dépasse les 60%, dont 53% en rupture partielle et 8,4% totalement à sec. Même chose dans la capitale, où 44,9% des pompistes sont «en difficulté». Un chiffre atteignant 56,4% dans les Hauts-de-Seine. En dehors de la région francilienne, l'Indre-et-Loire est également fortement touchée avec 41,8% des pompes peu ou pas approvisionnées, comme l'Indre (34,7%) et le Loir-et-Cher (34,9%).

La Loire-Atlantique, territoire le plus affecté les semaines précédentes, compte à l'heure actuelle 15,7% de ses stations «en difficulté». Dans les Bouches-du-Rhône, il reste 9,3% des pompes en rupture. Le sud-ouest comme le quart nord-est apparaissent relativement épargnés.

Concernant l'Île-de-France, le groupe pétrolier Esso-ExxonMobil a annoncé mardi dernier le redémarrage de la production de sa raffinerie de Port-Jérôme-Gravenchon, qui avait été mise à l'arrêt le 25 mars dernier faute de pétrole brut à raffiner en raison de la grève au terminal pétrolier du Havre contre la réforme des retraites.

Dans la même optique, la raffinerie voisine du groupe TotalEnergies, à Gonfreville-L'Orcher, la plus grande de France, a fait l'objet de réquisitions de salariés de la part du gouvernement et a expédié la semaine dernière des carburants vers l'Île-de-France. Le tribunal administratif de Rouen a cependant ordonné en référé la suspension à partir de jeudi 12h30 de l'arrêté de réquisition de grévistes. D'autant que d'autres raffineries restent affectées par des problèmes techniques ou des opérations de maintenance.

Le SP98 repasse au-dessus des deux euros

Côté prix, le mouvement de blocage des raffineries a provoqué un léger sursaut. L'essence a ainsi augmenté de deux centimes la semaine dernière, le litre de SP98 se stabilisant désormais au-dessus des deux euros. C'est cependant dix centimes de plus qu'au début de l'année, sous l'effet de la fin des ristournes accordées par le gouvernement et par TotalEnergies. Le gazole coûtait en moyenne lundi 1,83€ par litre, en légère baisse.

Face à cette augmentation, TotalEnergies a élargi «momentanément» à partir de vendredi dernier sa mesure de plafonnement des prix à 1,99 euro par litre à tous les carburants (SP95, SP98, diesel, Excellium), a annoncé jeudi le groupe dans un communiqué.

«La mesure de blocage des prix initiée en mars s'applique donc également à la gamme de produits Excellium (SP98 et Diesel Excellium) et ce jusqu'à ce que les stations ne connaissent plus des difficultés d'approvisionnement», poursuit le communiqué.


Méthodologie : Pour les chiffres nationaux ou régionaux, nous avons utilisé les données publiques disponibles sur prix-carburants.gouv.fr (fichiers annuels), qui centralise les données déclaratives des stations-service. Ne sont prises en compte que les stations-service de France métropolitaine qui vendent plus de 500m3 de produits pétroliers par an, en écartant le E85 et le GPL, beaucoup moins utilisés.

Nous avons considéré qu'une station distribue habituellement un carburant si elle déclare au moins une rupture ou une variation de prix en 2023 sur ce carburant. Comme le ministère de la Transition énergétique, nous avons considéré qu'un lieu d'approvisionnement n'est pas en rupture d'essence si elle est toujours alimentée par au moins un des trois types de ce carburant : SP98, SP95 et E10.

Une station est considérée « en difficulté » si :

  • Elle est en rupture totale à 13h sur l'ensemble de ses carburants distribués (essence ou gazole).
  • Elle est en rupture partielle à 13h — soit d'essence, soit de gazole — lorsqu'elle distribue habituellement les deux.

À VOIR AUSSI - Raffinerie TotalEnergies de Donges: «Grève reconductible» jusqu'à vendredi, annonce l'intersyndicale

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