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-48 %, la conversion bio du vignoble dégringole - Vitisphere.com

Coup d’arrêt pour le vignoble bio, qui connaît un violent recul dans sa dynamique de conversion en 2022, diminuée de moitié. Commercialement, le repli des ventes en grandes surfaces est compensé par le développement d’autres réseaux valorisés.

G

ueule de bois pour la bio. En 2022, les surfaces de vignes en première année de conversion bio tombent à 13 000 hectares en France, d’après les chiffres présentés ce premier juin par l’Agence Bio. Soit une croissance de 5 % des surfaces totales par rapport à 2021, mais surtout une baisse de 48 % des engagements par rapport à l'an passé (+24 800 ha), mettant un frein à des années de croissance soutenue (+20 % en 2021 par rapport à 2020). Si l’ensemble des filière bio est en recul (-40 % d’agriculteurs en première année de conversion), le coup d’arrêt est particulièrement marqué dans le vignoble (les grandes cultures sont cependant au-dessus, avec -59 %), jusque-là préservé par le repli du bio, qui était déjà nettement visible en 2021 sur les autres cultures végétales (ainsi que l’élevage). Anticipée comme une lame de fond (notamment en Occitanie), la dynamique de conversion des vins bio est désormais vue comme un tsunami déséquilibrant une partie des marchés du vin bio (notamment du vin en vrac), mais les tendances commerciales demeurent nuancées pour les vins bio (très présents sur les réseaux traditionnels, ainsi qu’à l’export et en vente directe).

Faisant état d’un repli des ventes de produits bio en grande distribution (-5 %), en magasins bio (-9 %) et chez les artisans (-3 %), l’Agence Bio « alerte sur le besoin de relancer la demande de bio » dans un communiqué de presse policé*. Affectés commercialement, les vins restent à part dans la filière bio avec leur forte activité à l’export (39 % du chiffre d’affaires du vignoble bio, avec 565 millions d’euros en 2022, +2 %). Sur un marché national marqué par l’inflation, les vins bio augmentent de 5 % leurs ventes (à 1,4 milliard €), malgré la chute de la grande distribution (-7 %, pour 134 millions €) et des magasins bio (-7 % à 55 millions €), grâce à la croissance des ventes directes (+5 %, à 421 millions €), du réseau caviste (+8 %, à 159 millions €) et de la restauration (+12 % à 129 millions €).

Zone de turbulence

Actuellement, la certification bio s’étend sur 21 % du vignoble français (dont un tiers en conversion). Porté par le verdissement de Bordeaux, le premier département viticole reste la Gironde, avec 27 200 hectares (dont la moitié en conversion). Avec 31 % des vins bio français, les vignobles du Languedoc-Roussillon restent leader en masse régionale (la Vallée du Rhône pèse pour 21 % des surfaces). Alors que le repli est de mise, « en 2022, seul le Vaucluse reste parmi les départements les plus dynamiques en termes de progression du nombre de vignobles engagés en bio (+ 6,4 %) » indique l’Agence Bio. Arrivant dans une zone de turbulence particulièrement incertaine (inflation oblige), les vins bio continuent de croire dans leur avenir commercial et leurs forces commerciales face aux demandes sociétales.

Contre la gueule de bois, reste la conviction que la bio c’est « le vigneron qui bichonne la biodiversité, le vigneron qui protège les ressources naturelles, le vigneron qui innove avec des vins singuliers, sans soufre, sans intrants, le vigneron qui participe au réseau local, le vigneron nouvellement installe, le vigneron qui emploie pres de deux fois plus de main d’œuvre, le vigneron qui ne déçoit pas... Le vigneron Bio de Nouvelle Aquitaine, c’est donc le vigneron qu’on aime avoir comme voisin » pose Pierre Henri Cozyns, le président de Vignerons Bio de Nouvelle-Aquitaine (l’annonce des chiffres de l’Agence Bio ayant eu lieu à Bordeaux).

A lire aussi

 

* : Appelant plus clairement « à une mobilisation générale », la Fédération Nationale d'Agriculture Biologique (FNAB) « dresse une liste de mesures à mettre en place d'urgence » avec le « respect de l'objectif de 20 % de bio dans la Restauration Hors Domicile d'ici un an pour l'ensemble des collectivités locales », un « budget pluriannuel de 10 millions d'euros pour financer la communication grand public via l'Agence Bio », une « hausse de l'écorégime Bio à 145 euros par hectare et par an » et la « mise en place de Paiement pour Services Environnementaux bio (PSE bio) par les agences de l'eau ».

 


 

 

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