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Comment l'inflation accélère la chute des ventes de bio en France - BFM Business

Face à l'inflation, les Français renoncent aux produits bio, dont les ventes chutent depuis des mois. Quitte à se reporter sur d'autres produits "durables".

Le bio ne fait plus recette. Après des années d'euphorie, les ventes de produits bio ne cessent de reculer depuis 2021. A tel point que la Fédération nationale d'agriculture biologique (Fnab) a appelé jeudi à "la mobilisation générale" pour sauver la filière et exhorté le gouvernement à "agir en urgence pour ne pas assister les bras croisés à l'enterrement de la transition agro-écologique de la France".

Si les producteurs sont si inquiets, c'est que la crise du marché du bio s'est accentuée avec l'inflation qui devrait représenter un surcoût moyen de 990 euros par foyer en 2023, par rapport à 2021, selon NielsenIQ. Dans ce contexte, les Français procèdent à des arbitrages. D'après le panéliste, ils font certes leurs courses plus souvent (+6,7 actes d'achat par foyer en moyenne), mais mettent moins d'articles dans le caddie (-0,9 articles achetés par acte).

Et ce sont les produits bio qui en font les frais, avec des ventes en recul de 8,6% dans les magasins spécialisés et de 4,6% dans la grande distribution en 2022, d'après les chiffres de l'Agence bio. Un constat partagé par Nielsen qui observe une poursuite du déclin du bio depuis le début de l'année. Selon le panéliste, sur 100 passages en caisse en mars, 23 contenaient au moins un article bio (3,9% des volumes), contre 25 en 2022 (4,3%) et 26 en 2021 (4,4%).

La plupart des rayons touchés par le déclin du bio

Pour illustrer cette tendance, Nielsen s'est penché sur deux produits emblématiques du bio. Le lait bio d'abord, qui représentait au premier trimestre 2023 12,6% des ventes de lait en grandes surfaces, contre 14% un an plus tôt et 14,8% deux ans plus tôt. Les oeufs bio ensuite, dont le poids dans les ventes totales d'oeufs est passé de 27,2% début 2021, à 24,4% aujourd'hui.

Hormis le drive (+11%) et les enseignes de hard discount (+4,2%), tous les autres circuits de distribution ont vu les ventes de bio s'écrouler entre mars 2020 et mars 2023: -15,6% en volume en hypermarché, -10% en supermarché, -5,3% dans les magasins de proximité… La plupart des rayons sont touchés, à l'exception du surgelé salé (+15,6%) et sucré (+14,3%) et le rayon hygiène beauté (+55%) où le bio reste un label porteur. Les rayons frais non laitier (-27,3%), frais-laitier (-24,7%) et les liquides sans alcool (-9,4%) affichent à l'inverse les plus forts reculs.

Le retour de l'inflation n'a évidement pas servi le marché du bio. D'autant que les Français citent les "prix abordables" (18,1%) comme première raison qui les incitent à choisir une marque, devant les "garanties de sécurité et d'hygiène" (13,1%) et les "options plus saines" (13%). Le critère "respectueux de l'environnement/durable" (11,2%) n'arrive qu'en quatrième position, à égalité avec "marque de confiance ou familière" (11,2%).

Certains produits "alternatifs" tirent leur épingle du jeu

Sans compter que, pour les Français, consommer "durable" ne se résume pas au bio. Beaucoup d'entre eux se disent sensibles aux allégations "emballages durables", "réduction/zéro déchet" ou encore "produits avec des énergies propres". Dans ce contexte, les consommateurs délaissent le bio pour d'autres produits dits "alternatifs" qui continuent de performer malgré l'inflation: +24,9% sur un an pour les "sans pesticide", +17,6% pour les "plein air", +13,8% pour les "sans conservateur", +12,8% pour les produits "label responsable", +9,1% pour les "sans gluten", +7,1% pour les "sans huile de palme"…

Ces produits "durables" sont généralement plus abordables que les produits bio. A titre d'exemple, le prix moyen d'une boîte de 6 oeufs bio est de 2,78 euros, selon les relevés de Nielsen, contre 2,33 euros pour des oeufs "label rouge", 1,90 euros pour des oeufs "plein air" et de 1,62 euro pour les oeufs de poules élevées "au sol". De la même manière, le prix moyen au kilo de haricots verts bio en conserve est de 4,62 euros, soit bien plus que la version "sans pesticide" (2,51 euros) ou la version conventionnelle (1,86 euro).

Plus de la moitié (54%) des consommateurs interrogés par Nielsen en juillet 2022 jugeaient d'ailleurs que les produits bio sont trop chers par rapport aux bénéfices qu'ils apportent. Ils étaient également plus d'un tiers (36%) à ne pas être convaincus des bienfaits des produits sur la santé.

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