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Salon du Bourget : l'équation impossible du transport aérien face au réchauffement climatique - Le Monde

Au salon du Bourget, en juin 2019.

La 54e édition du Salon international de l’aéronautique et de l’espace, qui se tient au Bourget du 19 au 25 juin, promet d’être « un marché actif », selon les mots d’Airbus. Ce rendez-vous des acteurs de l’aérien et de l’aéronautique a traditionnellement lieu tous les deux ans, mais l’édition de 2021 avait été annulée en raison de la pandémie, cette édition est une première depuis quatre ans. Ces retrouvailles devraient être l’occasion d’une pluie de commandes, à en croire l’avionneur européen. Le cabinet de conseils AlixPartners annonce même le retour des contrats géants, ces « megadeals », comme il les nomme, qui donnaient le « la » des derniers salons avant la crise liée au Covid-19, notamment au Bourget, en juin 2019. Selon ces experts, ce n’est même pas une pluie mais un déluge de commandes qui devrait faire le bonheur des deux principaux avionneurs, Airbus et Boeing.

A la fin du premier semestre, le nombre d’avions commandés, ferme ou à venir, devrait s’établir à plus de 2 000 exemplaires, dont plus de la moitié attendue au seul salon du Bourget. Un chiffre qui donne le tournis au point que certains spécialistes commencent à redouter la formation d’une bulle.

Au Bourget, Turkish Airlines pourrait même annoncer la commande la plus importante de l’histoire de l’aviation civile, soit 600 avions : 400 moyen-courriers Airbus A320 ou Boeing 737 MAX et 200 long-courriers Airbus A350 ou Boeing 787 ou 777. La compagnie indienne Indigo devrait aussi animer le marché avec un achat attendu de 500 moyen-courriers de la famille A320 et de 25 long-courriers Airbus A350. Une commande géante qui fait suite à celle annoncée voici quelques mois par la compagnie Air India (470 appareils au total, répartis presque équitablement entre les deux avionneurs). Face à l’afflux de commandes, Airbus et Boeing doivent augmenter les cadences de production sans casser la chaîne de sous-traitants pour servir au plus vite les compagnies clientes. Car celles-ci doivent de plus en plus s’armer de patience. Les livraisons d’avions s’échelonnent désormais jusqu’au milieu de la prochaine décennie.

Produire des carburants durables

Si les industriels continuent d’avoir les yeux rivés sur les carnets de commandes et les cadences de production, le Bourget entend s’affirmer comme le premier salon placé sous le signe de la décarbonation. L’Association internationale du transport aérien, qui regroupe 300 compagnies représentant 83 % du trafic aérien mondial, s’est engagée à éliminer les émissions nettes de CO2 d’ici à 2050. Cela passe notamment par l’incorporation de carburants d’origine non fossile, les fameux sustainable aviation fuel (SAF), dans les réservoirs des avions. Ils permettront 65 % des réductions nécessaires pour atteindre cet objectif. Mais ce carburant est cher, six à sept fois plus que le kérosène et aujourd’hui quasiment introuvable.

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