Un jour la balance penche pour l’un, un autre pour le second. La bataille pour la reprise de Casino fait rage entre le duo de milliardaires actionnaires de Casino, Daniel Kretinsky et Marc Ladreit de Lacharrière, et le trio d'investisseurs Xavier Niel, Matthieu Pigasse et Moez-Alexandre Zouari réunis dans 3f. Et le temps presse. Sur le terrain les résultats ne sont pas bons, l’inquiétude des salariés grandit. Alors que la durée de validité des deux offres vient d’être prolongée une nouvelle fois jusqu’au 12 juillet et que le conseil d’administration du groupe doit normalement trancher entre les deux propositions d’ici au 27 juillet, deux des trois dirigeants de 3f, Matthieu Pigasse et Moez-Alexandre Zouari, ont accordé une interview exclusive à LSA pour expliquer un projet qui se veut "d’abord industriel avant d’être financier."
Plus de 2000 nouveaux magasins à 5 ans, 2500 embauches
Leur plan prévoit de réinvestir dans les magasins et même d’ouvrir plus de 2000 nouveaux magasins d’ici à 5 ans, après s’être séparés de quelques branches mortes néanmoins. Selon nos informations, une quarantaine d'hypers sur les 61 restant et une centaine de supermarchés pourraient être cédés en plus des quelques 180 magasins déjà promis à Intermarché. Particulièrement visées, la Bretagne, le Nord et l'Est de la France, zones déjà ciblées dans le parc des magasins cédés aux Mousquetaires. De quoi générer du Capex pour réinvestir sur les régions prioritaires, Ile de France, Rhône-Alpes et Paca.
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Six hommes pour dessiner l’avenir du groupe CasinoFait nouveau, Matthieu Pigasse et Moez-Alexandre Zouari indiquent aussi qu’il se préparent à proposer dans les prochains jours "une offre améliorée" notamment sur le plan de l’endettement jugé trop élevé par certains. Les deux dirigeants veulent rassurer les salariés en expliquant qu’ils sont "au cœur de leur projet", qu’ils garderont le siège de Saint Etienne et qu’ils ne licencieront pas et envisagent au contraire d’embaucher 2500 personnes, en particulier sur les métiers du frais. Voici leur interview exclusive.
LSA / Matthieu Pigasse vous qui êtes rodé aux négociations financières compliquées, comment qualifiez-vous celle-ci ?
Matthieu Pigasse / Particulièrement complexe parce qu’il y a des interlocuteurs très différents, des créanciers sécures et non-sécures, l'état, les banques avec en plus des niveaux de séniorité différents. Mais Casino est une entreprise extraordinaire, avec des emplacements, des formats et des compétences fantastiques mais qui est écrasée par la dette et à laquelle nous voulons – et nous sommes persuadés que nous le pouvons - redonner un souffle, une ambition, réinventer le Casino de demain. Ce que l'on cherche à faire, c'est à redonner un avenir, mais un avenir plus brillant encore.
En fait, notre plan repose sur deux jambes, la première c’est le projet industriel et social qu'on va développer et la seconde jambe consiste à doter l’entreprise de moyens financiers renforcés. Pour continuer cette image du corps, il y a aussi un cerveau, Moez-Alexandre Zouari qui a construit et va développer le plan industriel, et la chair ou le muscle, constitué par Xavier Niel, moi-même, ainsi que les créanciers qui sont venus appuyer notre offre. Et puis, j'insiste là-dessus, car la dimension sociale est très importante dans notre projet, il y a le cœur. Le cœur ce sont les salariés du groupe Casino. Il est évident pour nous que l’un des premiers actifs de Casino, si ce n’est le premier, ce sont ses salariés pour lesquels nous avons pris un certain nombre d'engagements que je tiens à souligner : évidemment le maintien du siège de Saint-Étienne, mais aussi une garantie de maintien de l'emploi que nous sommes les seuls à avoir prise depuis le début. Nous nous engageons à développer les emplois, à en créer, pour replacer le service et différents métiers au sein des magasins. Le Covid et les confinements ont montré une chose si besoin était, c'est à quel point l'activité dont on parle, la distribution est une activité essentielle à tous. Pas seulement essentielle à l'économie, mais aussi à la vie des gens, à la vie sociale. On le voit encore maintenant mais avec un autre angle qui est celui de la lutte contre l'inflation notamment et la protection du pouvoir d'achat des salariés.
LSA / Moins d’endettement, plus de cash… le marché semble pencher pour l’offre proposée par Daniel Kretinsky et Marc Ladreit de Lacharrière. Qu’est-ce qui vous fait croire que vous pouvez l’emporter alors qu’il reste peu de temps ?
Matthieu Pigasse / Le calendrier est mouvant. L’important est d’aboutir le mieux et le plus rapidement possible. Ce qu'on appelle le marché, le vrai en l’occurrence, ce sont les créanciers, les banques. Or jusqu'à preuve du contraire, ils se sont exprimés. Une partie significative, près de 50% des créanciers dits sécurisés, ont signé la lettre d'offre avec nous et nous accompagnent dans le projet (Attstor, Farallon et Davidson Kemper) Par ailleurs nous avons des lettres de soutien d’un certain nombre d’autres créanciers. C'est fondamental car cela veut bien dire que ceux qui sont exposés financièrement ont choisi notre offre justement parce que nous proposons un plan industriel et social puissant et crédible, sur le long terme ce que nous sommes les seuls à faire. Or ce qui va qui va être déterminant dans le choix de l'offre finale ce sont les créanciers.
Pour prendre une image, c’est facile de dire alors que vous voulez acheter un appartement, « j’ai une bonne nouvelle votre dette est annulée vous pouvez en prendre possession. Mais je n’en ai pas encore parlé à votre banque. » C’est un peu ce que propose Daniel Kretinsky, effacer 5 milliards de dettes sans en discuter avec les créanciers. Or la seule façon d'arriver à mettre en œuvre l'offre, c'est d'avoir le soutien des créanciers. Et c'est pour ça que nous sommes très à l'aise : nous avons le projet industriel, le soutien des créanciers et, maintenant, on déroule notre plan.
LSA / Votre plan prévoit néanmoins de garder un niveau d’endettement important, plus de 3 milliards d’euros, que certains jugent trop élevé.
Matthieu Pigasse / L’un des intérêts de notre offre c’est qu’elle se veut partenariale, qu’elle n’exclue personne et que nous souhaitons qu’un maximum d'investisseurs et d'actionnaires nous rejoignent. Contrairement à l’autre offre, nous ne cherchons pas un contrôle exclusif à plus de 50% et nous sommes très ouverts à tous les commentaires. Nous avons entendu certains venant des banques, de créanciers ou de la société sur le fait qu’il y avait possiblement trop de dettes dans notre projet et nous sommes en train d'ajuster notre offre en fonction de ce que le conciliateur nous demandera. Nous sommes en train de réajuster le bon niveau entre dettes et capital afin d’assurer à la fois la pérennité de l’entreprise et sa relance. Nous sommes très confiants sur l’issue de la négociation.
Moez-Alexandre Zouari / Nous laissons de la place à des créanciers dans notre projet, nous l’assumons, je ne vois pas comment on ne pourrait pas traiter correctement des banques et des créanciers qui ont accompagné l’entreprise pendant des années et leur dire on va effacer toute la dette, nous n’avons plus besoin de vous, au revoir. D’autant plus qu’in fine ce sont eux qui décideront et auront le mot de la fin.
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Les prétendants pour sauver Casino dévoilent leurs cartesLSA / Quid des banques ? Bnp, Crédit agricole, etc… ?
Moez-Alexandre Zouari / Les banques françaises restent neutres et on le comprend parfaitement, car elles accompagneront le projet choisi. Mais elles participeront à la décision finale. Et elles regardent deux sujets majeurs : le projet industriel et la viabilité de la société en termes de cash, d’equity. C’est pour cela que nous essayons en ce moment de leur réexpliquer le projet. Nous n’effacerons pas leurs dettes. Nous les préservons car elles vont continuer à accompagner la relance du Groupe.
LSA / Comment espérer relancer Casino sans démanteler, sans licencier, alors que l’entreprise est en grosse difficulté et que certains magasins sont dans un état critique ?
Moez-Alexandre Zouari / Nous ne cherchons à accabler personne mais nous avons une vision réaliste de l’état du Groupe. Un exemple, sur les 3 dernières années Casino a vendu pour 4 milliards d’actifs sans que cela baisse sa dette. C’est pour que cela que nous disons que la relance de Casino ne repose pas uniquement sur une approche financière, mais surtout sur une solution industrielle.
LSA / Quel est votre plan ?
Moez-Alexandre Zouari / Nous pensons que le groupe possède les meilleurs actifs et que Jean-Charles Naouri a été précurseur sur grand nombre de sujets qui vont nous permettre de sauver Casino. L’entreprise a un positionnement stratégique unique sur les régions à fort pouvoir d’achat, c’est un spécialiste de la proximité, du dernier kilomètre, qui sont des marchés porteurs et en croissance. Pourtant, il a perdu 5 points de parts de marché depuis 2019, victime notamment d’une stratégie de prix inadaptée.
LSA / Tout le monde est d’accord sur constat d’un décrochage des prix chez Casino, mais comment on relance l’entreprise ? Il y a déjà des baisses de prix, notamment en hypers, sans effets majeurs.
Moez-Alexandre Zouari / Nous avons une approche assez pragmatique celle de recentrer le Groupe sur son core business et élaguer et couper les branches mortes afin de nous recentrer sur ses points forts, l’Ile de France, où nous sommes leaders avec 13% de parts de marché, Rhône-Alpes (11%) et PACA aussi (14%). Il faut y rester et même se renforcer si possible. Il y aura quelques cessions, mais beaucoup plus de créations, toujours en franchise, un peu en intégré aussi, avec l’idée d’atteindre un rapport de deux tiers du parc en franchise, un tiers en intégré. Je connais bien le métier de la franchise. Je sais le potentiel que cela représente. Nous avons un plan de développement et d’extension très ambitieux. A 5 ans, nous visons plus de 2000 ouvertures de magasins en net. Nous voulons embaucher plus de 2500 personnes, essentiellement en magasins pour accompagner cette expansion.
LSA / Certains pensent qu’il faut sortir des hypermarchés et de certains supermarchés. Pas vous ?
Moez-Alexandre Zouari / Notre plan n’est pas un projet de démantèlement mais de redéploiement. Nous voulons faire évoluer ces magasins avec du personnel supplémentaire et des métiers traditionnels renforcés pour défendre nos positions stratégiques et nos parts de marché, même si ce format n’est pas prioritaire.
Le second sujet qui est majeur dans notre projet, c’est de regagner des parts de marché par rapport à nos concurrents. Nous avons mesuré que nos ventes au m² sont 30% inférieures à la moyenne du marché… En convenience, Franprix est à 6500 euros du m² quand Carrefour City affiche 10600… Pour rattraper notre retard, il faut relancer les ventes en magasins avec une offre plus cohérente et en développant les métiers du frais. Nous avons du retard en fruits et légumes, boucherie, poissonnerie. En MDD, Casino était leader et pionnier avec Monoprix Gourmet, les marques Leader Price et Casino. On doit retrouver la moyenne nationale qui est autour de 40%. C’est un chantier majeur pour relancer les ventes. Cela sera long, mais indispensable. L’accord avec Intermarché va être très précieux dans ce domaine des marques propres.
Nous mettrons aussi les Capex nécessaires pour rénover les magasins, les remettre à niveau On va investir massivement. Enfin, en prix il faut qu’on stabilise notre indice entre 108 et 110. Avec toutes ces mesures, il n’y a pas de raisons pour que notre chiffre d’affaires au m² n’augmente pas.
LSA / Ce sont de lourds investissements alors qu’il y a déjà des besoins en fonds de roulement élevés à financer en 2024 et 2025, comment ferez-vous ? On dit qu’il faudrait plus de 2 milliards pour relancer l’entreprise.
Moez-Alexandre Zouari / C’est pris en considération dans notre plan, nous aurons les moyens. On relancera le Capex et s’il faut mettre 2 milliards sur 2 ans on les mettra. Il y aura aussi de l’optimisation. Sur l’image prix par exemple, si on fait l’économie des différentes offres de générosité (bons d’achats, gratuité, essence à 1 euro, etc…) on est capable de corriger les prix de 6 points d’indice. Regagner du chiffre d’affaires au m² c’est la priorité absolue pour les 3 prochaines années. On sait que 2024 sera une année très difficile avec un début de reprise qui n’est pas attendu avant la fin de l’année. Mais au moins l’indice prix est stabilisé depuis un mois et nous serons en mesure de récupérer du potentiel clients. Un des problèmes de Casino aujourd’hui c’est la perte de volumes, qui ont baissé de 18% depuis le début de l’année alors que le nombre de clients ne baisse que de 2,5%. Ils sont encore là mais ils achètent beaucoup moins. Cela montre que l’on a un socle de clientèle et des emplacements solides qui, avec la bonne offre et une bonne dynamique, doivent permettre de rattraper ce retard rapidement.
LSA / Et le troisième point majeur de votre plan de relance ?
Moez-Alexandre Zouari / Mettre la société sous tension. La plupart des distributeurs multiformats ont une seule centrale d’achat qui fonctionne pour tout le monde, à l’image de Carrefour. Pour Casino, il faut un tronc commun. Nous avons calculé qu’il y avait 15% de points différenciants entre enseignes. Ça laisse du potentiel. Nous avons aussi 1,5 à 2 points de démarque de plus que nos concurrents. A l’échelle du Groupe, cela représente plusieurs dizaines de millions d’euros de marge. En embauchant du personnel, en remettant des caisses traditionnelles, cela représente un levier de rentabilité conséquent. Il faudra aussi regarder la logistique.
LSA / Est-ce que vous envisageriez de vous passer de centrale d’achat et vous affilier comme Francap ou Cora ?
Moez-Alexandre Zouari / Nous sommes très ouverts en matière de partenariat.
LSA / Ce plan s’il l’emporte va représenter de gros efforts pour le personnel, pour le management ?
Moez Alexandre Zouari / Ils sont tous motivés. Développer les métiers, mettre des responsables, ils n’attendent que cela. C’est une entreprise que je connais depuis 25 ans, il y a d’excellents managers intermédiaires, fidèles. C’est le socle solide de l’entreprise.
LSA / Si votre projet l’emporte vous serez aux commandes Mr Zouari, mais avec qui, le management en place, votre propre équipe ?
Moez Alexandre Zouari / Nous nous appuierons sur les équipes Casino que je connais très bien, il y en a beaucoup qui accompagneront ce projet. Je compte aussi recruter 3 directeurs généraux : un en charge de la direction opérationnelle qui va parler carrelage matin midi et soir ; un autre en charge de la restructuration pour faire remettre le groupe sur son core business et un troisième qui s’occupera de la transformation.
LSA / Une des inquiétudes concerne les fournisseurs qui s’interrogent, doit-on livrer, pas livrer, sommes-nous couverts ? Que leur répondez-vous ?
Moez Alexandre Zouari / Je l’entends parfaitement. Il faut immédiatement rencontrer les fournisseurs pour les rassurer, leur expliquer notre vision. Mon premier geste sera de les rencontrer. On a besoin d’eux, comme ils ont besoin de nous. On leur expliquera notre projet, d’autant plus que nous avons prévu de réduire les délais de paiement fournisseurs pour revenir à une logique normale de marché.
LSA / Vous n’évoquez pas Cdiscount ?
Moez Alexandre Zouari / C’est la mission à Xavier Niel et ses équipes, On va prendre le temps nécessaire. Il n’y a aucune urgence.
Qui sont les 3F ?
Les 3F, allusion à peine voilée aux 3 Supermen, comédie de science-fiction ouest-germano-yougoslavo-franco-italienne de la fin des années 70 ou à la société d’HLM ?, apparaissent complémentaires. Xavier Niel multiplie les prises de participation, en plus de sa maison Iliad et Free, au sein de plus de 800 jeunes pousses et avoue une passion récente pour l’alimentaire. Ne vient-il pas de lancer Hectar, une « ferme-école » pour start-upers en mal de reconversion ? L’énarque Matthieu Pigasse passe pour l’un des meilleurs spécialistes de la dette (ça tombe bien !) –il a notamment renégocié celle de la Grèce ou du Venezuela. Quant à Moez-Alexandre Zouari, le plus jeune des trois, 52 ans cette année, il est l’atout commerce du trio. Formé à Dauphine, il est désormais le plus gros franchisé du groupe Casino avec 200 magasins Franprix, Monop’ et Monoprix. Son coup d’éclat a lieu en 2019 lorsqu’il prend une participation de 49% au sein de Picard Surgelés. L’homme, qui dit mieux connaître Paris qu’un chauffeur de taxi tellement il a quadrillé les rues de la capitale pour trouver les bons emplacements, continue ses emplettes avec Stokomani et Maxi Bazar deux ans plus tard. Aujourd’hui, il joue sa plus grosse partie avec Casino dont il deviendrait directeur général si le trio l’emporte.
Xavier Niel
Son âge : 56 ans
Ses entreprises et participations : Free, 800 start-up, les médias (Le Monde, Nice-Matin, Médiapart…), l’audiovisuel (Mediawan), la formation (Ecole 42, Hectar, AlbertSchool…)
Matthieu Pigasse
Son âge : 55 ans
Ses entreprises et participations : président de la banque d’affaires Centerviews, participations dans la presse via sa société Les Nouvelles Editions indépendantes (Les Inrocks, Radio Nova…).
Moez-Alexandre Zouari
Son âge : 52 ans
Ses entreprises et participations : 200 magasins Franprix, Monop’ et Monoprix, 145 Stokomani, 100 Maxi Bazar pour un chiffre d’affaires total de 3 milliards d’euros environ.
49% de Picard - actionnaire de référence
LSA / Matthieu Pigasse qu’est-ce qui vous pousse vous et Xavier Niel à aller dans distribution, un secteur dont beaucoup d’investisseurs se désintéressent, et qui nécessite des transformations dans la durée ?
Matthieu Pigasse / D’abord Xavier et moi, et c'est évidemment vrai pour Moez-Alexandre aussi, nous sommes des investisseurs de long terme. On se connaît depuis des décennies avec Xavier et nous avons créé beaucoup de sociétés, dont Mediawan par exemple dont nous sommes toujours actionnaires. Nous ne sommes pas là pour faire un coup financier. D’ailleurs nous avons pris des engagements pour conserver nos futures actions. Le deuxième point très important qui nous a motivé c'est la rencontre avec Moez-Alexandre, sa passion, et la découverte d’un secteur, d’une industrie dont on a mesuré l'importance je l'ai dit lors du confinement et dont on mesure encore aujourd'hui évidemment l'importance sociétale, non seulement dans ses rapports avec les clients, le pouvoir d'achat, les agriculteurs, l'industrie agroalimentaire, etc. C’est tout cela qu’on aime dans ce projet Casino.
Une des forces de notre association qui n’est pas assez soulignée c'est la complémentarité qui est la nôtre entre Xavier et Moez-Alexandre. Elle s’inscrit aussi dans une recherche de complémentarités avec tous, aussi bien entre nous qu’avec l’extérieur. Dans ce projet Casino, on ne vise pas le contrôle absolu de la société. D'ailleurs, on ne demande pas à avoir plus de 50% du capital contrairement à nos concurrents. Nous sommes tous les trois très différents à plein d'égards mais en même temps très complémentaires et nous sommes ouverts à prendre toutes les expertises possibles. Ce qui est une des forces de notre projet.
LSA / Vous avez l’habitude de « pitcher » devant des financiers, des dirigeants, des hommes d’Etat, mais que diriez à nos lecteurs, pour certains salariés du groupe Casino, afin de les convaincre du bien-fondé de votre projet ?
Matthieu Pigasse / C'est un sujet très important pour moi et pour Xavier et Moez-Alexandre. Je vous le redis, les salariés de Casino sont au cœur de notre projet parce qu'ils sont le cœur de l'entreprise et c'est avec eux que l'on veut redresser ce Groupe et construire son avenir. Notre projet s'appuie, vous l'avez compris, sur une vision industrielle très forte et une passion qui sous-tend ce projet industriel. Il s'inscrit aussi dans le long terme et le respect de l'identité et de l'histoire de Casino. Il n'y aura pas de démantèlement et notre volonté c'est de redonner de la fierté, de la force et de l'ambition aux salariés de Casino.
Propos recueillis par Jérôme Parigi avec Yves Puget
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- 14,2 milliards d’euros, le CA en France de Casino pour le retail (+ 1 % vs 2021) et 1,62 Mrd € pour Cdiscount (- 20,2 %)
- 7,6 milliards d’euros, le montant de la dette du groupe Casino
- 1,26 milliard d’euros, l’Ebitda de Casino pour le retail (- 6,2 %) et de 54 M € pour Cdiscount (- 48,7 %)
- 482 millions d’euros, le résultat opérationnel courant de Casino pour le retail (- 9,1 %)
Les chiffres par format
- 77, le nombre d’hypermarchés et 474 supermarchés Casino
- 858 Monoprix, dont 255 affiliés franchisés, 181 Naturalia intégrés et 65 franchisés
- 1 098 Franprix, dont 775 franchisés
- 6 313 magasins de proximité
- 66 Leader Price
Entre 50 000 et 58 000, le nombre estimé d’emplois en France, dont 10900 salariés dans les hypermarchés, 10800 dans les supermarchés, 21 000 chez Monoprix, 13 300 chez Franprix, 1 700 chez Naturalia 2 300 dans la logistique (Easydis), entre 1 300 et 2 000 au siège de Distribution Casino France (DCF)
Sources : Casino et LSA
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