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Clôture Wall Street : Nvidia efface ses gains, le Nasdaq s'effondre ! - Boursier.com

Clôture Wall Street : Nvidia efface ses gains, le Nasdaq s'effondre !
Crédit photo © Reuters

(Boursier.com) — La fin de séance a été plus que mouvementée à Wall Street, les indices s'étant finalement écroulés contre toute attente malgré d'excellents résultats de Nvidia. Le Nasdaq a finalement plongé de 1,87% à 13.464 pts, alors qu'il avait débuté la séance en vive hausse dans le sillage de Nvidia. Le titre du géant des processeurs graphiques, en hausse de 7% à l'ouverture, a terminé presque stable. Le S&P 500 a rendu 1,35% à 4.376 pts, tandis que le Dow Jones a abandonné 1,08% à 34.099 pts.

En tout début de séance, les comptes de Nvidia avaient pourtant stimulé les compartiments technologiques de la cote, en particulier ceux liés à l'IA, mais l'effet est donc très vite retombé. Sur le Nymex, le baril de brut WTI terminait la journée sans grande évolution à 78,9$. L'once d'or fléchissait de 0,2% à 1.945$ environ. L'indice dollar s'accordait 0,6% face à un panier de devises de référence. Sur les marchés obligataires, le rendement du T-Bond à 10 ans s'établissait à 4,24% en fin de journée, contre 4,3% sur le 30 ans...

Le revirement du marché est attribué en grande partie aux craintes concernant une politique monétaire austère durable de la Fed, alors qu'interviewée par Yahoo Finance, Susan Collins, présidente de la Fed de Boston, a indiqué qu'il était extrêmement probable que la banque centrale américaine doive maintenir les taux à des niveaux élevés pour ramener l'inflation vers son objectif des 2%. Il s'agirait donc de laisser les taux sur des niveaux élevés durant "une période de temps substantielle". Collins n'a par ailleurs pas exclu que la Fed soit contrainte de relever les taux "encore un petit peu". Ces commentaires, à la veille de l'intervention de Powell, n'ont pas été appréciés.

Dans l'actualité économique, en attendant l'intervention de Jerome Powell, président de la Fed, demain à Jackson Hole, les investisseurs suivaient ce jour les commandes US de biens durables, ainsi que les inscriptions hebdomadaires au chômage, l'indice d'activité nationale de la Fed de Chicago et l'indice manufacturier de la Fed de Kansas City.

Les commandes de biens durables pour le mois de juillet 2023 se sont établies en déclin de 5,2% en comparaison du mois antérieur, contre -4% de consensus de marché et +4,6% pour la lecture révisée du mois antérieur.

Les inscriptions hebdomadaires au chômage pour la semaine close au 19 août sont ressorties au nombre de 230.000, contre un consensus de marché de 240.000.

L'indice d'activité nationale de la Fed de Chicago du mois de juillet s'est affiché à +0,12, ce qui signale une expansion légèrement supérieure à la tendance, alors que le consensus de marché se situait à -0,30. La lecture révisée de juin se situe à -0,33.

L'indice manufacturier de la Fed de Kansas City pour le mois d'août est ressorti nul, ce qui signale une stabilité de l'activité, alors qu'il était attendu dans le rouge à -11.

Demain vendredi sera dévoilé par ailleurs l'indice du sentiment des consommateurs américains de l'Université du Michigan.

Après l'excellente surprise Nvidia, qui n'a pourtant pas soutenu les marchés comme espéré, la balle sera donc demain dans le camp de Jerome Powell. Les marchés sont relativement partagés sur la question du pic des taux, qui pourrait se situer dans la fourchette actuelle de 5,25 à 5,5%, ou un cran plus haut entre 5,5 et 5,75%. Tout dépendra des données économiques nouvelles, alors que la Fed ne croit plus vraiment désormais au scénario d'une récession, ce qui accrédite la thèse d'une potentielle dernière hausse de taux dans la cadre du cycle de resserrement. L'outil FedWatch donne 42% de probabilité d'un relèvement d'un quart de point au 1er novembre. Pour la prochaine réunion, des 19 et 20 septembre, la probabilité d'un statu quo est de 80% environ et celle d'une hausse d'un quart de point de 20%, d'après le même outil.

Powell s'exprimera donc demain dans le cadre du symposium de Jackson Hole, dans le Wyoming. L'intervention aura son importance, dans cette phase de transition pour la politique monétaire de la Fed, qui semble se rapprocher du point d'inflexion. Pourtant, il est probable que le leader de la Fed conserve son flegme et réaffirme sa volonté de terminer le travail dans la lutte contre l'inflation. Il devrait aussi réaffirmer que la politique monétaire reste dépendante des données entrantes et que les décisions seront prises réunion par réunion. Il devrait aussi confirmer l'engagement à viser un objectif d'inflation de 2% et noter que malgré certains progrès, la Fed a besoin d'observer des améliorations supplémentaires sur le front de l'inflation. Certains se demandent s'il repoussera les attentes de baisse des taux de 2024, avec les meilleures perspectives de croissance aux États-Unis. Powell devra toutefois modérer son discours afin de ne pas froisser des marchés qui semblent quelque peu sur les nerfs à en juger par la séance du jour...

Le thème central de cette conférence de Jackson Hole sera "les changements structurels dans l'économie mondiale". Certains pensent que cela pourrait inciter à discuter d'un taux neutre plus élevé, mais il est peu probable que la Fed signale pour l'heure un changement significatif compte tenu de l'incertitude entourant les perspectives.

Dans l'actualité des entreprises à Wall Street, après des publications de Nvidia, Autodesk et Snowflake hier soir, Intuit, Marvell Technology, Workday, Ulta Beauty, Gap et Nordstrom, annoncent après bourse ce soir.

Les valeurs

Nvidia ne prenait plus que... 0,1% en clôture à Wall Street sur un marché rouge vif, après un bond de 7% sur les 500$ à l'ouverture, au plus haut historique. La publication du groupe pour le deuxième trimestre est ressortie quoi qu'il en soit époustouflante, puisque le géant des processeurs est parvenu une fois de plus à atomiser le consensus des analystes et à livrer une guidance bien supérieure aux anticipations. Nvidia, grand gagnant du boom actuel de l'IA générative, a réalisé des revenus historiques pour le deuxième trimestre, à 13,51 milliards de dollars, soit une croissance de 88% en comparaison du trimestre antérieur et un doublement en glissement annuel. Les revenus des centres de données, tirés par les produits IA, ont été de 10,32 milliards de dollars, flambant de 141% par rapport au premier trimestre et de 171% en comparaison de l'an dernier. La dernière guidance du groupe était de 11 milliards de dollars de revenus, alors que le consensus était d'environ 11,2 milliards de dollars. Le bénéfice dilué GAAP s'est envolé de 854% à 2,48$. Le bénéfice ajusté par action a grimpé de 429% en comparaison de l'an dernier, à 2,70$, contre un consensus d'environ 2,1$.

"Une nouvelle ère informatique a commencé. Les entreprises du monde entier passent de l'informatique généraliste à l'informatique accélérée et à l'IA générative", a déclaré Jensen Huang, fondateur et DG de Nvidia. "Les GPU Nvidia connectés par nos technologies de mise en réseau et de commutation Mellanox et exécutant notre pile logicielle CUDA AI constituent l'infrastructure informatique de l'IA générative. Au cours du trimestre, les principaux fournisseurs de services cloud ont annoncé des infrastructures massives d'IA Nvidia H100. Les principaux fournisseurs de systèmes informatiques et de logiciels d'entreprise ont annoncé des partenariats pour apporter l'IA Nvidia à tous les secteurs. La course à l'adoption de l'IA générative est lancée", a insisté le dirigeant.

Au cours du deuxième trimestre de l'exercice 2024, Nvidia a aussi restitué 3,38 milliards de dollars aux actionnaires sous la forme de 7,5 millions d'actions rachetées pour 3,28 milliards de dollars et de dividendes en espèces. À la fin du deuxième trimestre, il restait à la société 3,95 milliards de dollars dans le cadre de son autorisation de rachat d'actions. Le 21 août, le conseil d'administration a approuvé des rachats d'actions supplémentaires de 25 milliards de dollars, sans expiration. NVIDIA prévoit de poursuivre les rachats d'actions au cours de cet exercice. Le groupe versera son prochain dividende trimestriel en cash de 0,04$ par action le 28 septembre à tous les actionnaires inscrits le 7 septembre 2023.

Les perspectives de Nvidia pour le troisième trimestre fiscal sont également impressionnantes, peut-être plus encore que les résultats pour la période close. Ainsi, Nvidia envisage des revenus de 16 milliards de dollars, plus ou moins 2%, alors que le consensus était de seulement 12,6 milliards de dollars. Les marges brutes GAAP et non-GAAP sur la période sont attendues à respectivement 71,5% et 72,5%, plus ou moins 50 points de base.

Snowflake (-5,2%), le groupe d'hébergement de données dans le cloud, corrigeait à Wall Street suite à sa publication du deuxième trimestre. Pour la période, les revenus produits ont pourtant progressé de 37% à 640 millions de dollars. Le consensus était de 625 millions de dollars. Le bénéfice ajusté par action a été de 22 cents sur cette période close fin juillet, contre 10 cents de consensus de marché. Pour le trimestre d'octobre, ces revenus produits sont attendus en hausse de 29% à 675 millions de dollars, ce qui ressort tout juste en ligne avec les attentes. La croissance ressort donc un peu plus modeste, alors que les compagnies limitent leurs dépenses en applications cloud computing. Néanmoins, le groupe est bien positionné sur le segment LLM du fait de ses accords avec Nvidia et Microsoft. La compagnie a par ailleurs maintenu sa guidance annuelle de revenus produits de 2,6 milliards de dollars, guidance qui avait été réduite en mai.

Autodesk (+2,1%), l'éditeur software américain connu pour son produit AutoCAD, grimpait à Wall Street, alors que ses revenus et profits du deuxième trimestre fiscal ont dépassé les attentes de marché. Sur la période, le bénéfice ajusté par action a été de 1,91$, contre 1,72$ de consensus et 1,65$ un an plus tôt. Les revenus ont totalisé quant à eux 1,35 milliard de dollars, contre 1,24 milliard un an avant. Pour son troisième trimestre fiscal, Autodesk prévoit un bénéfice ajusté de 1,97 à 2,03$ par action pour des revenus de 1,38 à 1,395 milliard de dollars. Le groupe envisage un bpa annuel ajusté de 7,3 à 7,49$, et des revenus allant de 5,405 à 5,455 milliards.

Dollar Tree (-12,9%), le détaillant discount américain, corrigeait à Wall Street. Pour le deuxième trimestre fiscal, le groupe a affiché une croissance à comparable de 6,9% et un bénéfice dilué par action de 91 cents. Dollar Tree renforcer par ailleurs ses estimations annuelles de revenus entre 30,6 et 30,9 milliards de dollars, et resserre ses prévisions de bénéfice dilué par action entre 5,78 et 6,08$. Cette guidance de bénéfices est largement inférieure au consensus, du fait de coûts accrus. Le consensus de marché était en effet de 6$ environ, bien supérieur au milieu de fourchette des estimations du jour.

Boeing (-4,9%) a signalé un nouveau problème affectant son avion 737 Max. De quoi soulever des inquiétudes quant à son objectif de livraisons. Le groupe aéronautique a découvert que son plus grand fournisseur (Spirit AeroSystems) avait mal percé des trous dans la cloison de pressurisation arrière de certains 737. "Lors des inspections en usine, nous avons identifié des trous de fixation non conformes à nos spécifications dans la cloison étanche arrière de certains avions 737", a précisé Boeing. Les inspections ont permis de découvrir des centaines de trous mal alignés et dupliqués dans certains avions, selon un rapport de 'The Air Current'. Selon la 'Federal Aviation Administration', le problème ne constitue pas une menace pour la sécurité mais il constitue un nouveau contre-temps pour Boeing qui est en pleine phase d'accélération de la production de son Max.

Le problème de fabrication entraînera des retards de livraison à court terme du 737, alors que Boeing mène des inspections et détermine combien de modèles ont été concernés et quels travaux ils ont besoin, selon la société. Boeing évalue s'il sera en mesure d'atteindre son objectif de livrer 400 à 450 avions de la famille 737 cette année.

T-Mobile (-2,2%) va tailler dans ses effectifs. L'opérateur télécoms prévoit de supprimer près de 5.000 emplois, soit un peu moins de 7% de ses équipes. Les postes concernés se situent principalement dans les fonctions 'corporate', de back-office et dans certains rôles technologiques. Cette restructuration se traduira par une charge avant impôts d'environ 450 millions de dollars au troisième trimestre. La firme, qui ne prévoit pas d'autre restructuration d'envergure dans un avenir prévisible, a réitéré ses objectifs 2023.

©2023

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