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Très chères études : la hausse du coût de la vie étudiante en six chiffres clés - France Inter

Explosion des dépenses alimentaires et bourses insuffisantes : l'Unef a fait ses comptes, et ils sont dans le rouge. Pour cette rentrée-ci, un bon nombre de postes de la vie étudiante sont à la hausse, en écho à l'inflation galopante actuelle.

+ 6,47% : c'est la hausse du coût de la vie étudiante en 2023-2024

C'est le chiffre choc de cette étude. Cette hausse générale du cout de la vie étudiante de 6,47% représente près de 50 euros supplémentaires par mois pour ces jeunes, soit une augmentation de près de 600 euros par an (594,76 euros). "Jamais, en 19 ans d'enquête de l'Unef, l'évolution du coût de la vie étudiante avait atteint de tels sommets", estime le syndicat qui n'hésite pas à parler de "précarité étudiante majeure qui s'installe dans le temps".

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570,60 euros : prix moyen du loyer mensuel pour un étudiant

C'est le premier poste de dépense pour les étudiants, puisqu'il représente plus de la moitié de l'enveloppe du mois (60,58%). Mais alors que les aides au logement étudiant n'ont pas suivi le cours de l'inflation, la hausse des loyers étudiants du parc privé a, dans le même temps, augmenté de 1,72% en moyenne, tandis que les disparités de loyers de ce parc se creusent entre province et région parisienne (quasiment du simple au double)

Concernant les logements étudiants, l'Unef a aussi calculé une augmentation des loyers, à travers une hausse de 3 à 4% de la partie qui reste à la charge de l'étudiant : ces loyers passent, en moyenne de 381,48 euros à 394,83 euros, ce que le rapport explique par la chute du nombre de logements attribués par les CROUS.

S'ajoute à cela l'explosion des coûts de l'énergie de ces derniers mois : les étudiants doivent débourser 11% de plus pour leur facture d'électricité, 22% de plus pour celle du gaz. Sans compter le prix de l'assurance habitation qui reste à leur charge : + 11% .

+14,3% : c'est l'inflation des prix de l'alimentation

C'est l'augmentation qui traduit le mieux la précarisation en cours des étudiants : l'inflation des prix de l'alimentation, qui plombe le prix du panier moyen des achats, trois fois plus qu'ailleurs dans la société. L'Unef, qui souligne que 4 étudiants sur 10 sautent déjà des repas, craint évidemment que le phénomène ne s'accentue et dénonce l'abandon de la proposition de loi qui aurait permis des repas à 1 euro pour les détenteurs de carte étudiante. Les prix de produits d'hygiène et d'entretien ont eux fait un bond de 11%, et l'habillement de 5,1%, ce qui charge encore un peu plus ce poste de dépenses primaires.

+18% des dépenses pour les consultations médicales

L'étude évoque la mauvaise couverture des soins de santé chez les étudiants, mettant en cause la hausse du prix des mutuelles, et surtout la suppression du régime étudiant de la sécurité sociale par le gouvernement en 2018. Ici, les dépenses pour consultation de médecin ont bondi de 18%, les dépenses pharmaceutiques de 17%, les dépenses optiques de 10%...Sans compter le chiffre avancé de 38% d'étudiants qui ont tout simplement renoncé à leurs soins de santé en 2022, faute de moyens.

+ 5,91 % de plus pour les transports chez les non boursiers

Se rendre en cours chaque jour a un prix, et ce dernier augmente : le coût du transport est désormais de 268,91 à l'année pour les non boursiers (+5,91%) et de 255,99 pour les boursiers (+3,95%). Mais il existe de fortes disparités, à travers le pays, sur ce poste de dépense, puisqu'il est dépendant des tarifs fixés par les collectivités territoriales. Il est ainsi moins cher pour les étudiants de se déplacer à Lyon qu'à Lille, Paris ou Fort-de-France, note l'étude.

+25,51% de hausse de la précarité étudiante depuis l'arrivée d'Emmanuel Macron au pouvoir

Pour l'Unef, tous ces chiffres font ainsi office de signaux d'alarme très nets ans dans la précarisation des étudiants depuis 2017 et le premier quinquennat d'Emmanuel Macron : 43% de la population étudiante saute un repas faute de moyens, tandis que le CVEC (contribution de vie étudiante et de campus), mis en place depuis 2018, et considéré ici comme un "impôt étudiant visant à faire fonctionner le service public", vient d'augmenter de 5 euros (100 euros, contre 95 euros en 2022).

Le syndicat étudiant pointe aussi du doigt la chute des aides directes allouées par le gouvernement, malgré l'annonce, en mars dernier, de 500 millions d'euros supplémentaires mis sur la table pour la rentrée qui s'annonce. Dans le détail, cette revalorisation des bourses étudiantes va permettre d'augmenter leur montant de 37 euros à 127 euros par mois, soit de 6,2% à 34%, a précisé à l'AFP le ministère de l'Enseignement supérieur. Pour l'Unef, la mesure reste largement insuffisante, d'autant qu'"il n'y a jamais eu aussi peu de boursiers depuis 2008", estime le rapport, qui note que 23,79% de la population étudiante perçoit une bourse, contre 26,74% il y a 6 ans.

Ce rapport dénonce enfin le tarif des frais d'inscriptions des étudiants étrangers, contraints de payer par exemple 2770 euros pour une licence, au lieu des frais habituels de 170 euros, soit  "16 fois plus cher que les étudiant.e.s européenn.e.s", ce qui les place définitivement au plus bas de l'échelle du pouvoir d'achat étudiant.

Peu avant la sortie de cette étude, Sylvie Retailleau, ministre de l'Enseignement supérieur, avait déjà annoncé hier sur X (autrefois nommé Twitter) un plan santé étudiant, destiné à investir "dès cette année 8,2 millions d’euros pour réformer et renforcer les services de santé étudiante", ainsi que plusieurs rappels concernant les aides du gouvernement à destinations des étudiants, comme l'accès au repas des Crous à 3,3 euros ou encore la mise à disposition de 300 agents pour les services sociaux universitaires.

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