Comment faire de nouveau reculer le tabagisme, alors que la prévalence – 12 millions de fumeurs quotidiens en population adulte – stagne depuis plusieurs années ? Le ministre de la santé et de la prévention, Aurélien Rousseau, a dévoilé, mardi 28 novembre, le nouveau programme national de lutte contre le tabac pour la période 2023-2027. « Chaque année, la France paye un lourd tribut au tabagisme, qui reste la première cause de mortalité évitable, avec 75 000 décès par an, soit 200 morts par jour », souligne-t-il.
Premier pilier de ce plan attendu, alors que de nouveaux produits inquiètent, comme les cigarettes électroniques jetables visant les adolescents : prévenir l’entrée dans le tabagisme, en particulier chez les plus jeunes, parmi lesquels une nette baisse du tabagisme a été observée entre 2017 et 2022. « Il faut aujourd’hui franchir une nouvelle étape », a défendu le ministre, rappelant l’objectif du gouvernement d’une génération sans tabac en 2032.
Pour cela, le prix du paquet de cigarettes – aujourd’hui d’environ 11 euros – sera porté à 13 euros d’ici à 2027, comme le prévoyait le gouvernement. Pas de changement pour 2024, toutefois. La « première étape » se jouera en 2025, à 12 euros, a annoncé M. Rousseau. Dans son entourage, on défend un « pas significatif », quand bien même cette augmentation devrait être proche de celle attendue du seul fait du mécanisme d’indexation de l’imposition sur le tabac à l’inflation, modifié en 2022 par le Parlement, réagit-on déjà dans les rangs des associations antitabac. Sur cette base, les prix devraient ainsi augmenter dès le 1er janvier 2024 de 40 à 50 centimes, selon des estimations de la Confédération des buralistes, rapportées dans Les Echos.
En septembre, l’annonce faite par la première ministre, Elisabeth Borne, de ne pas augmenter la fiscalité sur le tabac pour 2024 avait été largement dénoncée par les acteurs de la lutte contre le tabagisme. « Pour être efficaces, les hausses de taxes doivent être fortes, répétées et continues dans le temps », avait réagi le Comité national contre le tabagisme.
Cette hausse à l’horizon des quatre prochaines années permettra-t-elle un « effet prix » significatif sur la baisse de la consommation ? « Cela ne va rien changer, craint Loïc Josseran, président de l’Alliance contre le tabac, qui milite pour un paquet à 16 euros, au minimum. Cela ne marquera pas les esprits, et on peut même se demander si la prévalence ne va pas augmenter de nouveau, comme entre 2005 et 2010, quand le prix du paquet avait stagné. » Le prix constitue en effet le « levier majeur », selon le professeur de santé publique, qui pointe aussi « la nécessité de faire enfin appliquer l’interdiction de vente aux mineurs chez les buralistes ». « Dans les arbitrages interministériels, force est de constater que la voix des lobbies du tabac porte plus que celle de la santé publique », déplore-t-il.
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