
« Hésitante » fin 2023, « un peu plus allant » début 2024… L’économie de la France, comme celle de plusieurs de ses voisins européens, affiche une petite mine en cette fin d’année. Mais elle devrait échapper à la récession, selon les projections de l’Insee publiées jeudi 14 décembre.
Avec une activité totalement atone au quatrième trimestre (0,0 %), la croissance clôturerait 2023 sur un modeste 0,8 %, après un robuste 2,5 % en 2022. Le premier semestre 2024 devrait se traduire par une légère amélioration, avec une progression du PIB de 0,2 % attendue sur les deux premiers trimestres. Dans ce scénario, l’acquis de croissance atteindrait 0,5 % à mi-année – à savoir ce que serait la croissance sur l’ensemble de 2024 dans l’hypothèse où la progression du PIB serait nulle au second semestre.
Un rythme « relativement modeste », admet Julien Pouget, chef du département de la conjoncture à l’Insee. Et surtout bien plus modeste que le 1,4 % de croissance inscrit par Bercy dans ses prévisions budgétaires pour 2024. « Il faudrait pour atteindre cet objectif que la croissance soit d’environ 1 % sur les deux derniers trimestres de l’année », indique M. Pouget, « ce qui suppose une accélération très forte de l’activité ».
Reflux des prix de l’énergie
A défaut de pouvoir atteindre cette cible, l’exécutif – et surtout les ménages, confrontés depuis deux ans à une hausse du coût de la vie inédite depuis trente ans – pourra au moins se réjouir d’une chose : l’épisode inflationniste ouvert après la crise sanitaire est bien en voie de se refermer. La hausse annuelle des prix devrait atteindre 3,7 % fin 2023 – le chiffre définitif pour novembre étant attendu vendredi 15 décembre. Une nette décrue par rapport au pic atteint en février 2023 (+ 6,7 %).
Ce ralentissement s’explique principalement par le reflux des prix de l’énergie, et par le coup de frein sensible sur les prix alimentaires intervenu depuis mi-2023. Mais que l’on ne s’y trompe pas : si ces deux postes, qui ont tiré l’inflation d’ensemble vers le haut ces deux dernières années, perdent en puissance, ils restent encore à des niveaux élevés (+ 7,5 % sur l’alimentation attendus décembre).
Surtout, les prix des services vont rester soutenus. Ceux-ci sont, en effet, essentiellement fondés sur le coût de la main-d’œuvre. Or, les augmentations salariales intervenues ces deux dernières années pour sinon rattraper, au moins compenser un peu l’inflation ont alourdi le coût du travail.
La consommation s’annonce atone
Conséquence : l’inflation devrait encore atteindre 2,6 %, en juin 2024, selon l’Insee. Un chiffre bien supérieur au rythme enregistré en moyenne entre 2010-2020 (1,1 %). Du côté des salaires, ils devraient augmenter plus vite que l’inflation à partir du quatrième trimestre 2023. Deux explications à cela : de nombreux salariés toucheront en cette fin d’année la prime de partage de la valeur (ancienne prime Macron). Et, compte tenu de l’inflation passée, le smic devrait connaître une nouvelle revalorisation, estimée à 1,1 %, au 1er janvier 2024. S’y ajoute la revalorisation des prestations sociales, indexées elles aussi sur l’inflation.
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