C’était une figure de l’industrie française, aussi respectée par ses pairs que critiquée en son temps par une opinion publique qui lui reprochait sa froideur après la marée noire du pétrolier Erika en 1999 et l’explosion de l’usine AZF de Toulouse en 2001 – deux catastrophes impliquant Total. Thierry Desmarest, victime depuis dix ans de la maladie d’Alzheimer, est mort à l’âge de 78 ans, mardi 9 janvier, rapporte au Monde une source au sein de la compagnie pétrolière.
Né le 18 décembre 1945, à Paris, le futur patron de Total était diplômé de l’Ecole polytechnique et ingénieur du corps des mines. Un X-Mines au royaume du pétrole, rien que de plus naturel. De même qu’une première expérience professionnelle comme directeur des mines et de la géologie en Nouvelle-Calédonie (1971-1975), suivie d’un passage dans les cabinets ministériels, celui de Michel d’Ornano à l’industrie (1975-1978), puis de René Monory à l’économie (1978-1980).
Thierry Desmarest sera surtout l’homme d’une entreprise, Total, où il entre en 1981 ; et d’un secteur, l’exploration-production (E & P), considéré comme l’activité noble par les oilmen du monde entier. Le groupe est alors un poids léger dans un monde dominé par les compagnies anglo-saxonnes. Patron de l’E & P depuis 1989, c’est lui que Serge Tchuruk, nommé à la tête d’Alcatel en 1995, imposera comme son successeur. Un poste de PDG qu’il occupera jusqu’en 2007, avant de se replier sur la présidence, puis de passer la main à son dauphin désigné, Christophe de Margerie, trois ans plus tard.
« Petit Prince de l’or noir »
Thierry Desmarest restera l’homme qui a fait de Total une compagnie de taille mondiale, désormais dans le club des « supermajors » au côté d’ExxonMobil, de Shell, de Chevron et de BP. Il a vite compris que la course à la taille critique est devenue inévitable. Cinq ans après son arrivée au sommet du groupe, il rachète le belge Fina, au terme d’une opération amicale. Et, quelques mois plus tard, son concurrent français Elf Aquitaine. A la hussarde, cette fois. Thierry Desmaret prend de vitesse Philippe Jaffré, que le Tout-Paris des affaires voyait pourtant en prédateur plutôt qu’en proie.
L’heure est alors aux mégafusions dans le monde des hydrocarbures, avec les mariages Exxon-Mobil, BP-Amoco et Chevron-Texaco, devenus des Big Oil très puissants dans un monde où le coût des investissements dans l’or noir devient exorbitant. L’affaire Total-Elf est rondement menée, et la fusion de leur culture respective une affaire de quelques années. Rebaptisée TotalEnergies en 2021, elle est aujourd’hui la première société française par le chiffre d’affaires. Mais aussi la plus violemment critiquée par les défenseurs de l’environnement, qui la pressent d’accélérer sa sortie des énergies fossiles.
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