
(BFM Bourse) - Le pensionnaire du CAC 40 a dégagé un flux de trésorerie plus de 25% supérieur au consensus. La société va par ailleurs réduire la voilure dans ses activités spatiales pour faire face à une demande plus faible dans les télécoms.
Thales se remet d'équerre en Bourse. Après plusieurs semaines de faiblesse boursière, le groupe de technologies et de défense occupe le devant de la scène ce mardi.
La société présente dans de nombreux métiers (espace, aéronautique civile, identité et solutions biométriques, électronique militaire embarquée, cybersécurité, etc.) gagne 8,2% vers 12h après avoir publié ses résultats annuels.
Ce qui porte également Dassault Aviation, qui prend 2,9%, l'avionneur détenant 26,05% du capital de Thales.
"Il semblerait que beaucoup d'investisseurs anglo-saxons s'étaient positionnés à la baisse pour anticiper un raté sur les résultats, ce de manière exagérée. Ce n'est pas arrivé et on assiste à des rachats de short (débouclages de positions de ventes à découvert, NDLR)", glisse un intermédiaire financier.
Thales a au contraire dépassé les attentes sur l'ensemble de ses principaux indicateurs.
>> Accédez à nos analyses graphiques exclusives, et entrez dans la confidence du Portefeuille Trading
Des commandes presque aussi grosses qu'en 2022
Les prises de commandes ont été robustes, avec un montant total de 23,13 milliards d'euros glanés sur l'ensemble de 2023 quand le consensus attendait 21,8 milliards d'euros. Certes ce chiffre s'avère dans l'absolu légèrement inférieur à celui de 2022 (23,55 milliards d'euros). Mais l'exercice 2022 avait été marqué par un contrat exceptionnel, c'est-à-dire la signature de la commande de 80 avions de chasse Rafale de la part des Emirats arabes unis. Si Dassault Aviation conçoit le Rafale, l'électronique embarquée de l'avion fournie pour Thales représente environ 25% de sa valeur.
Thales a fini l'année 2023 en trombe, récoltant 13 grandes commandes dont un contrat de 1,8 milliard de livres (2,1 milliards d'euros) au Royaume-Uni avec le ministère de la Défense pour assurer le maintien en condition opérationnelle et le traitement d’obsolescence de ses équipements présents sur la flotte britannique.
"La visibilité est particulièrement bonne avec un carnet de commandes de 45,3 milliards d'euros, ce qui équivaut à environ 29,5 mois de ventes", souligne Oddo BHF.
Les revenus de Thales ont progressé de 4,9% en données publiées et de 7,9% en données comparable pour atteindre 18,43 milliards d'euros. Le segment "défense et sécurité", qui concentre les activités de la défense s'est bien comporté (+7,5%) tandis que l'aérospatial (l'aéronautique et les activités spatiales) a progressé de 11,7%, bénéficiant notamment de la montée en cadence des commandes des avionneurs dans l'aéronautique civile. En revanche, le spatial a été stable sur l'ensemble de l'année en raison du repli de la demande dans les télécoms pour les activités de satellites.
Le segment identité et sécurité numériques (DIS) a souffert au quatrième trimestre, avec un repli de ses revenus de 2,7% en données comparables. Cela est dû à la baisse des ventes des cartes SIM et "EMV", un standard mondial de sécurité pour les cartes bancaires.
Toutefois, dans ce segment DIS, Thales a su préserver sa rentabilité. La marge opérationnelle a atteint 15,2% en 2023, avec un taux de 14,6% sur le seul second semestre qui a dépassé de 1 point de pourcentage les attentes, remarque Jefferies.
Cette meilleure rentabilité dans cette division compense celle un peu moins forte qu'attendu dans la défense (13,2% au second semestre contre 13,7% attendu, selon Jefferies). Au final, la marge opérationnelle de Thales a atteint 11,6% en 2023 contre 11% en 2022. Le résultat opérationnel, de 2,13 milliards d'euros a lui dépassé de 1,3% le consensus.
Restructuration de la division spatiale
Mais "le point saillant" de la publication reste la génération de cash, souligne Jefferies. Sur l'ensemble de 2023, Thales a dégagé un flux de trésorerie opérationnel de 2,03 milliards d'euros, dépassant de 25% les attentes. Oddo BHF note que cette génération de cash a été portée par les acomptes liés aux contrats à l'export, un effet de phasage positif sur les encaissements ainsi que par son initiative pour optimiser la gestion de trésorerie appelée "ca$h" et lancée en 2019.
A l'issue de ces bons résultats, Thales a livré ses perspectives pour 2024, tablant sur des prises de commandes supérieures à son chiffre d'affaires, des revenus de 19,7 milliards d'euros à 20,1 milliards, qui traduisent une croissance organique de 4% à 6% et une marge opérationnelle comprise entre 11,7% et 12%.
Comme souvent avec le groupe en début d'année, ces objectifs semblent un poil prudents et sont légèrement inférieurs aux attentes, puisque le consensus se situait à 19,96 milliards d'euros pour les revenus et sur une marge opérationnelle de 12%.
Il convient toutefois de souligner que la cible de marge opérationnelle intègre des charges de restructuration (50 millions d'euros environ) liées à l'organisation de sa division spatiale, comme l'a expliqué le directeur financier, Pascal Bouchiat, aux analystes.
Thales a, en effet, annoncé jeudi qu'il enlèverait 1.300 postes dans sa filiale spatiale Thales Alenia Space pour les redéployer cette année et en 2025 dans d'autres activités. Ce plan d'adaptation acte la faiblesse du marché des télécoms (environ un tiers de l'activité de Thales Alenia Space) et vise à restaurer une marge opérationnelle proche de 7% à moyen terme dans le spatial.
"On peut apprécier le fait qu'ils intègrent les coûts de restructuration dans l'objectif de marge, contrairement à beaucoup. Par ailleurs les employés du spatial ont une forte compétence. Une fois formés, ils permettront certainement d'augmenter la productivité dans les autres divisions", apprécie l'intermédiaire financier, précédemment cité.
Julien Marion - ©2024 BFM Bourse
Vous suivez cette action ?
Recevez toutes les infos sur THALES en temps réel :
Bagikan Berita Ini
0 Response to "Thales : Les commandes pour la défense et l'aviation s'enchaînent pour Thales mais le spatial souffre - BFM Bourse"
Post a Comment