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Bourse : bras de fer entre Bruno Le Maire et TotalEnergies sur l'éventuel transfert de la cotation du groupe à New-York - La Tribune.fr

Le gouvernement ne compte pas laisser filer TotalEnergies. Le ministre de l'Économie s'est exprimé ce jeudi, une semaine après que le PDG de la major pétrolière ait indiqué réfléchir à déplacer la cotation principale du groupe de la Bourse de Paris à celle de New York. « Je suis là pour faire en sorte que ça n'ait pas lieu, parce que je pense que c'est une décision qui est grave », a déclaré Bruno Le Maire sur BFMTV/RMC.

« Est-ce que l'intérêt suprême de la nation est de garder le siège social de Total en France et la cotation principale de Total en France ? Oui, et donc je me battrai pour ça », a-t-il affirmé.

Reste que le patron de TotalEnergies a assuré, la semaine dernière, que le siège social du groupe resterait à Paris.

Pour le ministre en tout cas, « nous avons besoin de Total ». Et d'insister : « J'ai eu l'occasion à plusieurs reprises de dire à quel point c'était un atout pour la France d'avoir une grande compagnie pétrolière comme Total ». Des propos qu'il a illustrés en évoquant le plafonnement à moins de 2 euros le litre de carburant à la pompe, instauré par le groupe lors de l'envolée des prix de l'énergie.

Lire aussiTotalEnergies : Patrick Pouyanné envisage une cotation principale du groupe à la Bourse de New York

Un changement de ton par rapport à la première réaction du ministre, dimanche sur LCI, quand Bruno Le Maire estimait qu'il fallait « aussi balayer devant notre porte », et qu'on offre à TotalEnergies « les moyens de se développer » en accélérant sur l'union des marchés de capitaux dans l'UE.

« Question d'affaires »

Actuellement, la cotation principale du groupe est établie à la Bourse de Paris et des titres sont inscrits à celles de Londres et de New York, mais de manière secondaire.

Si TotalEnergies envisage de s'établir principalement à la Bourse américaine, c'est notamment en raison de la montée en puissance de son actionnariat nord-américain institutionnel. « Je pense qu'il s'agit d'une question légitime », a indiqué Patrick Pouyanné à l'agence de presse économique Bloomberg, précisant que « ce n'est pas une question d'émotion » mais « une question d'affaires ». La part de l'actionnariat institutionnel nord-américain est passée de 33% à 48% (dont 47% pour les États-Unis) entre 2012 et 2023, tandis que celle de l'Europe (hors Royaume-Uni) est passée de 45% à 34%. L'actionnariat institutionnel représente 78% de l'actionnariat total de l'entreprise.

Le PDG de ce fleuron du CAC 40 a aussi évoqué comme raison la frilosité de l'Europe vis-à-vis de sa stratégie qui consiste à continuer d'investir dans les énergies fossiles pour continuer de rémunérer ses actionnaires et de financer sa transition vers les énergies bas carbone. Le ministre français de l'Économie lui a répondu ce jeudi que « la meilleure façon » de répondre aux besoins de financements du groupe était de mettre en place une union des marchés de capitaux (UMC) dans l'Union européenne, que la France appelle de ses vœux pour flécher l'épargne des Européens vers le financement de la transition énergétique et numérique.

Des avantages et des risques

Une cotation à la Bourse de New York présenterait des avantages économiques non négligeables pour TotalEnergies. Le panel d'investisseurs est plus large du côté de Wall Street et plus de liquidités sont disponibles, d'après Christopher Dembik, conseiller en stratégie d'investissement chez le gestionnaire international Pictet AM, interrogé par La Tribune. Ce transfert aiderait la major tricolore à se rapprocher d'une valorisation proche de ses concurrentes et lui apporterait une plus grande facilité d'investissements dans le gaz naturel liquéfié (GNL), matière première dont les États-Unis sont parmi les plus gros producteurs et exportateurs dans le monde.

Mais ce n'est pas sans risques. « Dans les années 90, un certain nombre de sociétés françaises ont tenté l'aventure. Mais elles en sont revenues, car cela coûte cher par rapport aux avantages tirés en retour. Notamment, accéder à certains marchés étrangers », ajoute l'expert financier.

La décision n'est en tout cas pas encore actée. Le sujet sera mis sur la table en septembre prochain, lors d'un conseil d'administration.

(Avec AFP)

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