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"9 millions d'euros de préjudice": pourquoi ces hôteliers de la Côte d'Azur et du Var attaquent Airbnb en justice - Nice matin

Plusieurs David, un seul Goliath. Si en 2018, l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih) a choisi d’attaquer AirBnb, cette fois-ci, ce sont vingt-six professionnels en leur nom propre qui ont déposé leur assignation. Une action simultanée via le même avocat, Maître Bellaïche, du cabinet Goldwin. Une action en "concurrence déloyale" contre la plateforme portée notamment par sept hôteliers du Var et des Alpes-Maritimes, basés à Bormes-les-Mimosas, Nice, Cannes, Menton et Villefranche-sur-Mer.

"C’est une première mondiale que cela ne soit pas porté par un syndicat ou une organisation", précise Eric Abihssira, vice-président confédéral de l’Umih et président l’Umih Nice Azur & Alpes. La démarche ne consiste pas à faire tomber le géant de la location. Mais à faire en sorte que "nous respections tous les mêmes règles".

Un préjudice à "9 millions d’euros"

Ce qui est reproché à la plateforme? L’absence de "numéro d’enregistrement pour les communes concernées", de "collecte, déclaration et paiement de la taxe de séjour" pour certains cas et la non-suppression d’annonces "dépassant 120 jours pour les résidences principales".

Rien qu’à Nice, Eric Abihssira compte "3.673 annonces non autorisées": "Il y a une cellule de six enquêteurs qui œuvrent dans la ville, mais face à 13.000 annonces, c’est colossal. D’autant que l’augmentation est exponentielle. On compte 36% d’annonces supplémentaires en 2023 par rapport à 2020 et une augmentation de 114% des nuitées supplémentaires entre 2020 et 2022."

Le préjudice pour l’ensemble des parties est estimé à "neuf millions d’euros".

Pour Christel Ferrando, à la tête de l’hôtel La Voile 3* à Bormes-les-Mimosas depuis six ans, il est urgent d’agir. Et c’est pour cela qu’elle a rejoint le mouvement: "Certes, sur le mois d’août on va manquer d’offres, nous serons tous pleins. Mais il faut voir l’impact sur le reste de l’année. Il y a onze hôtels à Bormes, plus de 1.000 logements offerts à la location sur la commune et 18 meublés à proximité immédiate de mon hôtel."

De la place pour tout le monde? Oui, il y en a selon la gérante. "Mais quand on voit des nuits à 45 ou 60 euros, on ne peut pas suivre. Nous sommes soumis à des normes de sécurité, nous avons des employés..." Ses consœurs et confrères parlent d’un effet de "casse du marché".

L’audience publique est prévue pour le 6 septembre, devant le tribunal de commerce de Lisieux.

AirBnb comme "une alternative abordable"?

Contactée par nos soins, la plateforme – dont le siège européen est installé à Dublin en Irlande – se défend en rappelant que "cette assignation s’inscrit dans une longue série d’actions infructueuses intentées ces dernières années par des lobbies hôteliers à l’encontre de Français souhaitant louer leur logement sur notre plateforme".

La plateforme indique qu’elle "permet chaque année à des centaines de milliers de familles françaises qui souhaitent visiter le pays de séjourner au sein d’une alternative abordable à l’hôtel" et assure respecter la réglementation française.

Elle tance l’action des professionnels du tourisme et parle "d’accusations infondées" quant à l’objet de concurrence déloyale: "Tandis que ce lobby hôtelier s’évertue à défendre des arguments contraires aux droits français et européen, Airbnb a permis à de nombreuses familles de gagner environ 3.800 euros en moyenne, et aux communes de percevoir 187 millions d’euros de taxe de séjour, sur la seule année 2023. S’il s’avère que cette nouvelle action en justice nuit à l’activité d’Airbnb ou à la capacité des hôtes français de louer leur bien, nous envisagerons toutes les options, y compris judiciaires, pour protéger ces droits."

Un discours qui fait grincer des dents Eric Abihssira: "Ce n’est pas le sujet, on ne vise absolument pas les particuliers qui louent leur résidence. Nous visons les investisseurs qui sont dans une démarche de professionnalisation de la location et qui s’affranchissent de la réglementation."

D’ailleurs s’il est question de Airbnb aujourd’hui, la plateforme ne serait pas la seule dans le viseur des professionnels de l’hôtellerie. Et c’est aussi pour cela que l’espoir de rallier d’autres hôteliers à cette action anime les premiers concernés: "Quinze départements sont représentés, différents types d’établissements également. Nous sommes tous touchés."

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