Lorsque l’affaire des œufs contaminés au fipronil a éclaté en Europe, le ministère de l’agriculture français a affirmé dans un premier temps que la France n’était pas concernée par le scandale sanitaire. Avant de reconnaître</a>, dans les jours suivants, que deux – puis cinq – entreprises d’ovoproduits avaient reçu des lots contaminés.
Vendredi 11 août, le ministère de l’agriculture a finalement annoncé que deux nouvelles sociétés étaient concernées et que près de 250 000 œufs de consommation contaminés au fipronil avaient été « mis sur le marché » en France entre avril et juillet.
Deux centres d’emballage d’œufs dans le Nord et la Somme ont reçu la livraison contaminée :
- Un premier lot de 196 000 œufs en provenance de Belgique a été « mis sur le marché entre le 16 avril et le 2 mai », précise le ministère de l’agriculture, qui reconnaît que « ces œufs ont été déjà consommés », mais affirme pour sa part que cela est « sans impact pour la santé ».
- Un « deuxième lot qui vient des Pays-Bas », portant le code 0NL43651-01 et comprenant « environ 48 000 œufs qui ont été mis en vente par des magasins Leader Price entre le 19 et le 28 juillet ».
« Le risque d’effets sanitaires apparait très faible »
Le ministre de l’agriculture, Stéphane Travert, a fait état d’un avis de l’agence de sécurité de l’alimentation, l’Anses, qui confirme selon lui que « le risque pour la santé humaine est très faible au vu des niveaux de fipronil qui sont constatés dans les œufs contaminés, mais aussi au vu des habitudes françaises de consommation alimentaire ».
« Compte tenu des concentrations de fipronil observées à ce jour dans les produits contaminés, et considérant la caractérisation des dangers de cette substance, le risque de survenue d’effets sanitaires apparait très faible ».
De son côté, l’agence de sécurité sanitaire néerlandaise, la NVWA, conseille tout de même fortement de ne pas consommer</a> les œufs les plus contaminés aux Pays-Bas, qui « constituent un danger pour la santé publique ».
Le fipronil a été au centre de controverses au début des années 2000 pour sa toxicité pour les abeilles et certains de ses usages ont été soumis, en 2013, à un moratoire européen. Strictement interdit sur les animaux destinés à la consommation humaine, il est toujours largement utilisé comme antiparasitaire (antitiques, antipuces) pour les animaux de compagnie.
Lire aussi : Huit questions sur le scandale des œufs contaminés qui touche l’Europe
Sept casseries concernées
Dans son communiqué publié vendredi, le ministère de l’agriculture précise que deux entreprises « situés dans les départements de Moselle et de Vendée » se sont ajoutées à la liste des sociétés ayant importé « des ovoproduits contaminés en provenance de Belgique ».
Cette annonce porte à sept les casseries d’œufs françaises concernées. Le ministère a ajouté que :
« Tous les produits contenant des œufs issus des élevages contaminés seront retirés du marché dans l’attente de résultats d’analyse [et] seront remis sur le marché en cas de résultat favorable ».
« Les enquêteurs vont distinguer</a> (les) situations » et « si le taux de contamination est nul ou très faible, aucune mesure n’est nécessaire », a toutefois nuancé le ministère. Pour remonter</a> jusqu’aux divers gâteaux, pâtes ou sauces pouvant contenir</a> des traces de fipronil, « nous allons effectuer</a> une traçabilité de l’aval qui sera systématique sur l’ensemble des œufs qui proviennent des élevages contaminés », soit 86 exploitations en Belgique et aux Pays-Bas.
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