Au moment de se retrouver face à face dans L'Emission politique consacrée à Edouard Philippe sur France 2 ce jeudi, le Premier ministre et le député élu dans la 4e circonscription des Bouches-du-Rhône ont échangé une poignée de mains et quelques sourires. Plus tard, ils se sont même reconnus quelques mérites. Là où Jean-Luc Mélenchon disait se savoir en présence d'un homme "cultivé et construit intellectuellement", Edouard Philippe saluait l'attachement républicain de son contradicteur. Mais les deux hommes se sont affrontés sur la question du rôle de la puissance publique dans l'économie et sur la réforme du Code du travail.
"La France va mal"
Se faisant le porte-parole d'une "France immense, travailleuse, dévouée et en souffrance", Jean-Luc Mélenchon a attaqué le chef du gouvernement sur les orientations budgétaires de l'exécutif: "Dans un pays où il y a neuf millions de pauvres, on ne peut pas entendre qu’on va encore donner trois milliards à ceux qui ont tout. (...) Quand vous avez deux millions de personnes qui attendent parfois depuis dix ans un HLM, vous ne pouvez pas entendre que vous allez baisser le budget de la construction de ces logements". "Vous allez réduire le périmètre d’intervention de l’Etat dans l’économie, c’est une erreur", a en outre ajouté Jean-Luc Mélenchon.
"Si la situation était bonne, ça se saurait. La France va mal, nous en serons d'accord. Il y a un chômage de masse, c'est une caractéristique française, et ça dure depuis longtemps. (...) Notre objectif est de réparer le pays, c’est-à-dire de créer la croissance, d’augmenter le pouvoir d’achat des actifs", a rétorqué un peu plus tard Edouard Philippe.
Mélenchon accuse Philippe de "bricoler le code du travail"
Mais c'est la politique entreprise par le gouvernement dans le domaine du Code du travail qui a davantage occupé les deux hommes. "Vous venez de bricoler le Code du travail de telle façon que les gens ne sont plus sous la protection de la loi". Le rappel de l'expression de "coup d'Etat social" utilisée comme mot d'ordre dans la dernière manifestation des Insoumis le 23 septembre dernier à Paris contre la politique économique et sociale du gouvernement a fait tiquer Edouard Philippe: "Je m’inscris en faux contre l’expression de 'coup d’Etat social', qui est une expression qui ne vient pas d’un vocabulaire démocratique, alors que dans cette affaire nous sommes parfaitement dans le respect dans la démocratie et dans la confiance dans le dialogue."
"Lorsqu’on change un siècle et demi de luttes sociales dans le pays et qu’on s’adresse aux parlementaires en disant: 'Vous avez trois feuilles et c’est oui ou non, parce qu’on ne peut parler de rien', j’appelle ça un coup de force, et un coup d’Etat social car l’Etat porte ça", a argumenté ensuite Jean-Luc Mélenchon. "Je ne crois pas du tout à ce que vous dites sur le coup d’Etat social. On peut faire des accords dérogatoires depuis 1982 en France, et je n'y étais pour rien! Vous étiez plus proches des gens qui l’ont fait!" a encore lancé Edouard Philippe qui a reproché au parlementaire de craindre le dialogue social. "Personne n’en a peur", s'est récrié Jean-Luc Mélenchon. "Mais l’accord de branche, ce n’est pas la loi. Je suis un Républicain, la loi est au-dessus de tout le reste", a-t-il conclu.
"Vos méthodes ne sont pas les miennes"
Dans la chaleur du débat, Edouard Philippe a assuré qu'ils étaient les tenants de deux visions pour le redressement de la situation du pays. Cependant, il a noté: "Vos méthodes pour réparer la France ne sont pas les miennes." Une manière comme une autre de résumer un duel.
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