
Christine Lagarde , directrice générale du Fonds Monétaire International (FMI), avait clairement laissé entendre lors d'un discours à Harvard, la semaine passée, que la conjoncture continuait à s'améliorer.
Le temps des réformes est venu
Mardi, l'institution multilatérale a de fait à nouveau relevé ses prévisions de croissance mondiale. Elle a, pour 2017 et 2018, augmenté d'un dixième de point, à 3,6 % et 3,7 % respectivement, son pronostic. « Pour l'année 2017, les perspectives plus brillantes sont dues aux pays industrialisés tandis que celles de 2018 le doivent aux pays émergents et en développement ».
Un quart des pays à l'écart
Le chef économiste du Fonds, Maurice Obstfeld, derrière ses lunettes rondes en écaille, se réjouit que cette accélération de l'activité soit « large » et concerne une majeure partie des pays de la planète. « Mesuré en parité de pouvoir d'achat, 75 % de l'économie mondiale affiche une croissance de son PIB. Cela signifie que 25 % du verre est vide », souligne le FMI.
Tel n'est pas le cas pour la zone euro dont l'activité, au premier semestre, a surpris par sa vigueur. Pour 2017, le PIB de la zone devrait croître de 2,1 %. C'est mieux que les 1,7 % avancés en avril dernier. L'Allemagne est créditée de 2 % et la France de 1,6 %. L'Espagne caracole avec 3,1 %.
Royaume Uni et Etats-Unis moins fringants
Seuls les Etats-Unis et le Royaume-Uni, par rapport aux espoirs du printemps dernier, voient leurs prévisions abaissées. Pour les Etats-Unis, le FMI attend d'en savoir plus sur la réforme fiscale de la nouvelle administration. L'institution, en prévoyant une croissance de 2,2 % cette année et 2,3 % en 2018, se base sur l'hypothèse d'un environnement inchangé et non plus sur les promesses d'une hausse de la dépense publique de Donald Trump. La Grande Bretagne pâtit des premiers effets du Brexit. Son PIB ne devrait augmenter que de 1,7 % cette année puis 1,5 % en 2018.
Insuffisante croissance des salaires
L'institution multilatérale appelle les gouvernements à entreprendre des réformes pour consolider cette reprise. « Les responsables politiques devraient saisir le moment : la reprise reste incomplète et la fenêtre d'opportunité qu'offre l'actuel cycle haussier ne sera pas ouverte éternellement », prévient Maurice Obstfeld.
Ce dernier se montre aussi inquiet de l'évolution des revenus. « La croissance des salaires nominaux et réels reste faible ». Cette tendance s'inscrit dans un contexte de recours au temps partiel non désiré, d'une faible productivité et d'attentes d'une inflation basse. Aux Etats-Unis, le recours à ce temps partiel est ainsi passé de 0,8 % en 2007 à 1,3 % en 2016. Dans le même temps, il a atteint 3,9 % au Royaume-Uni (contre 2,4 %). En France, il a même bondi à 7,8 %, contre 5,3 %. « Les gouvernements devraient veiller à corriger les distorsions qui pourraient avoir rogné de manière excessive le pouvoir de négociation des salariés », préconise le chef économiste.
Autre signe inquiétant : la croissance de la production par tête dans les pays industrialisés. Vu la faible hausse de la population, cette croissance devrait s'établir à 1,4 % en moyenne par an sur la période 2017-2022 après 2,2 % entre 1996 et 2005.
Attention à l'endettement
Le Fonds alerte aussi sur la hausse de l'endettement public et privé et sur le fait que les marchés financiers -au plus haut- ne prennent pas suffisamment en compte les risques géopolitiques mondiaux. En clair, la croissance actuelle est loin d'être consolidée et assurée à moyen terme. Un accident n'est pas à exclure.
https://www.lesechos.fr/monde/enjeux-internationaux/030688165744-pour-le-fmi-leconomie-mondiale-va-mieux-2121047.phpBagikan Berita Ini
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