
Près d'un salarié sur cinq a continué à travailler malgré un arrêt prescrit par son médecin, au cours de l'année 2016, selon une étude de l'Ifop pour Malakoff Médéric.
Plusieurs études sur l'absentéisme au travail ont été publiées ces derniers jours. Fléau pour les entreprises, coûteux pour l'assurance maladie, le phénomène cache bien des disparités.
Un fossé entre public et privé
Dans le public, le taux d'absentéisme des agents titulaires a augmenté de 28 % depuis 2007, selon l'observatoire sur les absences pour raison de santé des territoriaux, publié le 15 novembre par le courtier Sofaxis. Un accroissement lié à l'allongement des arrêts maladie, selon La Gazette des communes. Le taux d’absentéisme des agents titulaires a atteint 9,5% en 2016.
Dans le privé, un peu plus d'un salarié sur trois (34,1%) a été arrêté au moins une fois au cours de l'année 2016, un chiffre stable depuis 2013, selon une enquête de l'assureur Malakoff Médéric, relayée par Le Parisien.
La maladie ordinaire (28 %), les troubles musculo-squelettiques (18 %) et les troubles psychologiques ou une grande fatigue (17 %) sont les principaux motifs d'arrêt maladie, selon cette enquête portant sur 61 000 entreprises et plus de deux millions de salariés.
19 % des arrêts maladie ne sont pas respectés
Si un salarié sur dix a volontairement demandé un arrêt maladie à son médecin, soit 11% des actifs, 19% des arrêts de travail prescrits au cours des 12 derniers mois précédant l'enquête, réalisée en octobre 2016 par l'Ifop, n'ont pas été respectés, dont 7% « ont été pris mais pas en totalité » et 12% « n'ont pas été pris ».
Parmi les 19% de salariés qui n'ont pas respecté leur arrêt maladie, 72% indiquent l'avoir directement refusé et 28% l'avoir accepté dans un premier temps avant d'aller tout de même travailler.
Pourquoi ils continuent à travailler
Les salariés qui ne prennent pas leur arrêt maladie avancent comme principales raisons, dans une autre étude du même groupe portant sur 2 000 salariés et 300 médecins généralistes, le fait qu'il n'est « pas dans (leurs) habitudes de se laisser aller » (48%), la « peur d'être surchargé de travail au retour » (29%) ou de se « sentir contraint par la hiérarchie » (22%).
Pourtant, 39% d'entre eux « regrettent » après coup de ne pas avoir respecté l'arrêt maladie prescrit tandis que 65% d'entre eux disent être conscients de l'impact de leur refus sur la « baisse de leur productivité au travail » et sur la « qualité de leur travail ».
Les ouvriers s'arrêtent davantage
Les médecins interrogés expliquent de leur côté avoir adressé « souvent » ou « parfois » des patients à un médecin du travail parce qu'ils avaient « un doute sur la durée nécessaire de l'arrêt maladie »(68%), parce qu'ils « voulaient échanger sur l'adaptation nécessaire du poste de travail » (68%) ou faciliter un retour à l'emploi (75%).
Les salariés les plus concernés par les arrêts de travail sont les ouvriers (40,7% absents au moins une fois) devant les employés (34,5%), les agents de maîtrise et les techniciens (36,2%), et les cadres (27,8%).
L'industrie, le BTP et la santé sont les secteurs les plus touchés, l'absentéisme étant par ailleurs « très corrélé à la taille de l'entreprise ». Ainsi, le pourcentage de salariés ayant eu au moins un arrêt dans l'année va de 28,5% dans les entreprises de moins de dix salariés à 36,1% dans celles de plus de 5 000 salariés.
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