Search

A Davos, Emmanuel Macron réclame un « nouveau contrat mondial »

Promotion de la France et  plaidoyer pour redonner un sens à la mondialisation . En intervenant mercredi soir devant le Forum économique mondial de Davos, Emmanuel Macron a défendu ses réformes économiques et sociales en les présentant comme modèle. 

Klaus Schwab, le fondateur de ce grand rendez-vous annuel économique et financier, l'y avait il est vrai encouragé en préambule en lui lançant un vigoureux « Vous avez su redonner des couleurs à la France ! ».

Un nouveau contrat mondial

Etonnamment dans cette enceinte, Emmanuel Macron s'en est donc pris à la mondialisation telle qu'elle existe, en réclamant un « nouveau contrat mondial » fondé sur la coopération. « On recherche toujours les avantages comparatifs qui nous tirent vers le bas ! », a-t-il regretté. 

Il a ainsi appelé les multinationales à « renoncer à l'optimisation fiscale à tout crin » et affirmé que les gouvernements devraient, eux, avoir des « stratégies fiscales coordonnées au niveau international », notamment pour taxer les géants du numérique « qui ne paient pas d'impôts ». En matière financière, « Je suis favorable à ce que le FMI ait une compétence totale sur les pans qui entiers échappent  à la régulation (bitcoin, shadow banking...) », et qui peuvent déclencher des crises, a-t-il ajouté.

Sans surprise, Emmanuel Macron a à nouveau appelé, comme l'avait auparavant fait Angela Merkel, à refonder l'Europe grâce à une stratégie de puissance sur dix ans, dans tous les domaines, avec « une avant-garde des pays les plus audacieux »« Ceux qui ne veulent pas avancer ne doivent pas bloquer ceux qui sont ambitieux », a-t-il affirmé.

Vidéo : L'intervention d'Emmanuel Macron à Davos

« France is back »

« France is back », a sobrement affirmé le président français au parterre de Davos, en assurant le service après-vente de ses réformes. Il a ainsi lancé un « appel à l'action » sur son modèle : « J'ai dû me battre face aux craintes et aux peurs vis-à-vis de la mondialisation dans mon propre pays », a-t-il indiqué, car il faut construire une « France ouverte au monde et capable d'intégrer et accepter les laissé-pour-compte de la mondialisation ».

Comment ? En la rendant plus compétitive et plus innovatrice tout en rendant le système plus juste. 

Et en s'appuyant sur plusieurs piliers : le capital humain (et en particulier l'éducation et l'innovation - grâce à des incitations fiscales et un fonds de 10 milliards) ; le capital financier, davantage orienté vers des « projets durables », avec une baisse des impôts sur les sociétés et les réformes de l'allocation du capital, facteurs de compétitivité et d'attractivité ; des règles plus souples qui se sont « alignées sur l'Allemagne et l'Europe du nord » afin de s'adapter aux évolutions du monde, « un changement énorme ! », a-t-il dit ; la lutte contre le réchauffement climatique, dont la France a « décidé de s'ériger en exemple », en arrêtant d'opposer changement climatique et productivité (« d'ici 2021, on sera débarrassé du charbon », a-t-il assuré en déclenchant dans l'assistance un tonnerre d'applaudissements) ; un changement culturel enfin : « on va amincir la bureaucratie et la complexité », offrir au monde davantage de visibilité grâce à « une stratégie quinquennale pour la fiscalité », et encourager le risque dans un pays où il était « interdit d'échouer et interdit de réussir ».

Le président jouait sur du velours

A Davos, le président français jouait sur du velours : le forum s'est déjà entiché de lui et il y est arrivé en terrain conquis - ou presque - après avoir reçu en grande pompe à Versailles le gotha des grands patrons mondiaux sur la route de la station suisse pour les persuader de « choisir la France » pour leurs investissements. 

Au Forum économique mondial on voit d'un bon oeil les réformes de la fiscalité et du marché du travail menées au pas de charge en France.

Avec Angela Merkel, qui fait là son grand retour sur la scène internationale au beau milieu d'une  laborieuse épopée politique pour former un gouvernement dans son pays, Emmanuel Macron formait aussi mercredi après-midi un duo portant les couleurs européennes face à l'arrivée en masse des « troupes américaines » qui ont investi le Forum en attendant l'arrivée de Donald Trump, jeudi. 

Fort de la reprise en zone euro, le tandem « Merkron » s'est ainsi exprimé tour à tour devant le gratin de la finance et de l'économie mondiale pour tenter d'incarner un contre-modèle à l'Amérique de Trump. Mais « Merkel n'a toujours pas de gouvernement. Macron est l'histoire du moment », déclarait Richard Edelman, le patron d'une influente société de relations publiques cité par l'AFP.

Let's block ads! (Why?)

https://www.lesechos.fr/monde/enjeux-internationaux/0301200085022-a-davos-emmanuel-macron-reclame-un-nouveau-contrat-mondial-2147846.php

Bagikan Berita Ini

Related Posts :

0 Response to "A Davos, Emmanuel Macron réclame un « nouveau contrat mondial »"

Post a Comment

Powered by Blogger.