
Les contrats aidés sont morts. Vivent les « parcours emploi compétences », les PEC. Muriel Pénicaud a donné le coup de grâce officiel à des décennies de traitement statistique du chômage à l'occasion de la remise, ce mardi dans les locaux de l'école « cuisine mode d'emploi » du chef étoilé Thierry Marx, d'un rapport sur l'inclusion sociale.
Commandé à Jean-Marc Borello, le président du groupe SOS, dans la foulée de la prise de fonction de la ministre du Travail, ce rapport concrétise la volonté de l'exécutif de passer d'une logique quantitative à une logique qualitative, en amplifiant ce qui se fait de mieux. En réduisant drastiquement - de 320.000 en 2017 à 200.000 cette année - le nombre de contrats aidés , le premier pas avait été acté, soulevant au passage une vaste polémique. Restait à dessiner la suite.
Les préfets viennent pour cela de recevoir une directive du ministère du Travail. En lieu et place d'un nombre de contrats aidés, ils disposeront désormais d'une enveloppe budgétaire. A charge pour eux de la répartir au mieux des spécificités locales entre PEC ou aides aux postes dans le champ de l'insertion par l'activité économique , un autre dispositif d'emploi subventionné.
Formation obligatoire
Mais, et c'est le second grand changement, ne seront signés des PEC qu'avec les associations ou les collectivités locales (le privé est exclu pour éviter les effets d'aubaine, d'autant plus importants que la croissance repart) qui s'engagent sur un triptyque mise en situation professionnelle - accompagnement professionnel et, surtout, formation.
Les préfets auront, par ailleurs, toute latitude pour faire varier les taux de prises en charge du salaire. En décidant de les diminuer, ils pourront augmenter le nombre de contrats.
« Nous ne partons pas de zéro mais nous n'avons pas le droit de donner de faux espoirs [...] Toutes les expériences qui fonctionnent associent ce triptyque », a insisté Muriel Pénicaud pour qui il faut en finir avec un système qui place les personnes « d'emploi précaire en emploi précaire ». « La croissance ne vaut que si elle est partagée par tous », avait abondé un peu auparavant Jean-Marc Borello.
En plus des crédits budgétaires votés pour 2018 - soit 1,4 milliard d'euros hors contrats aidés de l'éducation nationale - les préfets pourront disposer d'une enveloppe supplémentaire de 100 millions prise sur le grand plan compétence. Cette enveloppe, dont le circuit reste à préciser - permettra de financer des formations supplémentaires. Pour quels objectifs ? En se basant sur ce qui fonctionne le mieux - Ecole de la 2e chance, Epide ou encore IAE - l'exécutif vise un taux de réussite d'au moins 50 %. Soit une personne sur deux en emploi durable dans les six mois suivant la fin de son contrat aidé « new-look ».
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