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Pourquoi PSA vise 1.300 ruptures conventionnelles collectives et 1.300 CDI en 2018

PSA est en passe de devenir le premier groupe à tester la nouvelle rupture conventionnelle collective. Le constructeur automobilea annoncé ce mardi 9 janvier recourir en 2018 à supprimer 1.300 poste dans le cadre de ce nouveau dispositif. Depuis le 1er janvier, cet outil, introduit dans le cadre des ordonnances Macron, permet aux employeurs de se séparer de plusieurs salariés sur la base du volontariat sans justifier de motif économique.

Dans le détail, le groupe PSA (Peugeot, Citroën, DS, Opel, Vauxhall) projette 1.250 mobilités externes, 50 passeports de transition professionnelle et 900 départs en congés seniors. Ce dispositif permet à des salariés de cesser le travail quelques années avant leur retraite, tout en conservant leur contrat de travail et une partie de leur salaire. En contrepartie, l'entreprise envisage de recruter 1.300 CDI (dont 400 en production) en 2018 dans sa division automobile (62.000 salariés fin 2016) et 2.000 jeunes en alternance, selon des représentants syndicaux interrogés mardi à une négociation sur la politique d'emploi. A titre de comparaison, 1.170 congés seniors et 1.500 mobilités externes sécurisées ont été réalisés en 2017, ainsi que 1.200 recrutements CDI et 2.500 emplois jeunes, selon les chiffres communiqués aux syndicats mardi. En 2018, PSA prévoit par ailleurs 6.000 mobilités internes et 1.000 parcours de reconversion, des chiffres comparables à 2017.

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"La rupture conventionnelle collective, qui n'est qu'une brique de notre plan emploi, nous permet d'organiser toutes les discussions en interne avec les syndicats en direct. L'autre atout est sa rapidité de mise en oeuvre. Ce qui s'inscrit parfaitement dans notre logique de transformation profonde du groupe, qui doit plus que jamais anticiper l'avenir pour rester compétitif et donc à terme préserver des emplois", explique Pierre-Olivier Salmon, porte-parole du groupe à Challenges.

Division syndicale

"L'équilibre entre sortants et rentrants est atteint pour la première fois depuis des années, a réagi Anh-Qhuan Nguyen (CFE-CGC), contacté par Challenges. La rupture conventionnelle collective n'apporte pas grand chose de nouveau. Cela fait des années que nous négocions des départs volontaires. Ce qui change c'est seulement le nom", estime-t-il. Et d'ajouter: "Il faut néanmoins rester vigilant sur ceux qui restent et limiter l'impact que cela peut engendrer du côté des risques psycho-sociaux pour des salariés qui sont déjà soumis à une forte pression sur les sites."

La CFDT a noté "avec satisfaction" les recrutements prévus mais "regretté" que la direction "n'envisage que 400 CDI" en production (contre 200 en recherche et 700 dans le commercial), où quelque 8.000 intérimaires sont employés.

Contacté par Challenges, Jean-Pierre Mercier (CGT) qualifie pour sa part le projet d'"inacceptable" alors que "PSA est riche à milliards" et que "les usines tournent déjà à plein régime avec plus de 8000 intérimaires précaires à qui l'on doit de vrais emplois stables". Lui dénonce un "nouveau plan de suppression d'emplois". FO a également jugé "intolérable" que les ruptures collectives ne servent qu'à "faire partir des salariés", quand "les ateliers se vident" et qu'il y a "des équipes complètes avec des intérimaires". Le syndicat réclame l'embauche de "17% de cette population".

Incertitudes sur les postes visés

La direction comme les représentants syndicaux contactés par Challenges s'accordent sur le fait que le dispositif concernera en priorité les métiers classés "sensibles" -c'est-à-dire amenés à disparaître- (13% des postes) et les métiers à l'équilibre -non menacés- (60% des postes). Les 27% restants étant classés "en tension" (besoins en recrutement). Une divergence d'interprétation se porte néanmoins sur le périmètre exact de la rupture conventionnelle collective. "Les départs volontaires réalisés dans le cadre la rupture conventionnelle collective ne concerneront que les effectifs de structure, soit environ 27.000 personnes -services juridiques, R&D, marketing, communication...-, et non le personnel lié à la production", insiste Pierre-Olivier Salmon, porte-parole du groupe. "C'est faux, tous les corps de métier sont visés par le dispositif", affirment en coeur la CGT et la CFE-CGC.

Le projet sera examiné en comité central d'entreprise le 19 janvier pour une mise en oeuvre courant février. Il est conditionné, pour la partie relative aux ruptures collectives conventionnelles, à la signature d'un accord majoritaire, c'est-à-dire à l'aval des organisations syndicales représentant au moins 50% des voix aux élections professionnelles. Ce dernier reprend des mesures issues du dispositif annuel de gestion des effectifs créé chez PSA par un accord datant de 2013, prolongé par un second texte signé en 2016 par cinq syndicats sur six. Affaire à suivre, donc.

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