(Boursier.com) — Les marchés boursiers américains se sont un peu calmés mercredi, les investisseurs s'interrogeant sur les risques d'une poursuite de la correction entamée depuis une semaine. Pour beaucoup d'intervenants, la correction actuelle paraît logique après une envolée de plus de 35% du Dow Jones depuis l'élection de Donald Trump en novembre 2015.
Après avoir passé un grande partie de la séance en hausse, les indices ont finalement terminé dans le rouge. Le Dow Jones a cédé 0,08% à 24.893 points, mais reste au-dessus de son niveau de la fin 2017 (24.719 pts). L'indice large S&P 500 a reculé de 0,5% à 2.681 pts, tandis que le Nasdaq composite, riche en valeurs technologiques et biotechnologiques, a chuté de 0,9% à 7.051 pts. Désormais, depuis le début de l'année, le Dow Jones (+0,7%) et le S&P 500 (+0,3%) sont tout juste en terrain positif, alors que le Nasdaq gagne encore un peu plus de 2%.
Le rendement du T-Bond à 10 ans de retour au plus haut depuis fin 2013
Les marchés observent nerveusement les taux d'intérêt, qui ont repris mercredi le chemin de la hausse, de même que le dollar, qui semble retrouver son statut de valeur-refuge. Parmi les éléments positifs du jour, un accord bipartisan au Sénat américain sur le budget des deux prochaines années pourrait éviter le "shutdwn" jeudi soir, et même écarter un tel risque pour deux ans. L'accord doit encore être adopté par un vote dans les deux chambres du Congrès américain.
L'indice du dollar a accentué son rebond, gagnant mercredi 0,8% à 90,35 face à un panier de 6 devises internationales. L'euro a chuté de 0,85% pour revenir à 1,2270$, au plus bas depuis plus de deux semaines. Sur les marchés obligataires, les taux souverains américains ont accéléré leurs gains : le rendement du bon du Trésor américain (T-Bond) à 10 ans a pris 5 points de base à 2,85%, remontant à son plus haut niveau depuis plus de 4 ans, fin 2013. Les taux américains se sont fortement tendus depuis le début de l'année, le 10 ans ayant achevé 2017 sur le niveau de 2,40%.
Les signes d'inflation décelés dans le dernier rapport sur l'emploi aux Etats-Unis ont relancé les spéculations sur un durcissement de la politique de la Fed, à l'occasion de la prise de fonction de Jerome Powell comme président de la Fed. Ce dernier a remplacé officiellement Janet Yellen depuis lundi, et même s'il n'a pas une réputation de "faucon", certains pensent qu'il pourrait procéder à plus de 3 hausses de taux cette année si l'inflation confirmait son accélération.
Vers 4 hausses des taux de la Fed cette année ?
En janvier, l'économie américaine a créé plus d'emplois que prévu (200.000 emplois, au lieu de 175.000 à 180.000 attendus) et les hausses de salaires ont été plus fortes que prévu. Le salaire horaire moyen a ainsi augmenté de 2,9% sur un an en janvier, son rythme plus rapide depuis juin 2009. Le consensus tablait sur une hausse limitée à 2,6%.
Cette accélération devrait logiquement conduire à une remontée de l'inflation et pourrait pousser la Réserve fédérale à relever ses taux plus vite que prévu jusqu'ici, afin de se donner une marge de manoeuvre en cas de retournement de l'économie. L'hypothèse de 4 tours de vis cette année (et non trois comme attendu jusqu'ici) commence donc à faire son chemin auprès des investisseurs.
Un environnement de taux plus élevés est dommageable pour les marchés d'actions, d'une part parce qu'il pèse sur la rentabilité des entreprises via le renchérissement du crédit, et d'autre part, parce que le rendement des obligations devient plus attractif que celui des actions, détournant les investisseurs de placements plus risqués comme les d'actions. Si une croissance économique dynamique justifie des taux d'intérêts plus élevés, c'est la crainte d'une hausse rapide, difficile à gérer, qui inquiète le plus les opérateurs et fait craindre un krach obligataire.
Le pétrole a bu la tasse mercredi, plombé par la remontée du dollar, ainsi que l'annonce d'une hausse des stocks hebdomadaires et d'une production pétrolière record aux Etats-Unis. Le baril de brut léger américain WTI a ainsi perdu 2,52% à 61,79$ sur le Nymex (contrat à terme de mars), tandis que le Brent de mer du nord a cédé 2,02% à 65,51$ (contrat à terme d'avril). Le baril WTI a désormais perdu 7% par rapport à son récent pic, le 26 janvier dernier (à 66,14$) qui représentait un plus haut depuis plus de 4 ans.
Mercredi, l'agence américaine d'information sur l'Energie (EIA) a annoncé que la production américaine de brut avait atteint 10,25 millions de barils par jour la semaine dernière, battant ainsi le dernier record qui remontait à... 1970 (10,044 mbj). Par ailleurs, les stocks commerciaux de brut, hors réserve stratégique, ont progressé pour la 2ème semaine consécutive Ils ont augmenté de 1,9 million de barils aux Etats-Unis lors de la semaine close au 2 février, à 420,3 millions de barils.
VALEURS A SUIVRE
Walt Disney (-1,3%) a publié ses résultats du premier trimestre fiscal 2018. Les bénéfices s'élèvent à 4,42 Mds$ (2,91$ par action), contre 2,48 Mds$ (1,55$ par action) il y a un an. En base ajustée, sans prendre en compte la réforme fiscale américaine, le bénéfice par action ressort à 1,89$, contre 1,55$ un an plus tôt. Les revenus s'affichent à 15,35 Mds$, contre 14,8 Mds$ un an avant. Les analystes anticipaient en moyenne un bpa trimestriel de 1,61$, pour des revenus de 15,5 Mds$. Les revenus Media Networks sont stables à 6,24 Mds$, tandis que les revenus Parks and Resorts grimpent de 13% en glissement annuel à 5,15 Mds$.
Snap (+47,5% !), maison-mère de Snapchat, a présenté ses comptes du quatrième trimestre. Les revenus grimpent de 72% en glissement annuel, à 285,7 M$. La perte nette ressort à 349,9 M$ (0,28$ par action), contre une perte de 169,9 M$ (0,20$ par action) un an avant. En base ajustée, la perte par action est de 0,13$. Les analystes anticipaient en moyenne une perte par action trimestrielle de 0,15$, pour des revenus de 255 M$. Le marché salue aussi la progression du nombre d'utilisateurs.
Gilead Sciences (+2,9%) a dévoilé ses comptes du quatrième trimestre. La perte ressort à 3,87 Mds$ (2,96$ par action), contre un bénéfice de 3,11 Mds$ (2,34$ par action) un an avant. En base ajustée, sans prendre en compte la réforme fiscale US, le bénéfice par action s'élève à 1,78$, contre 2,70$ sur la même période de l'exercice précédent. Les revenus sont de 5,95 Mds$, contre 7,32 Mds$ un an plus tôt. Les analystes anticipaient en moyenne un bpa trimestriel de 1,67$, pour des revenus de 5,71 Mds$. Sur le nouvel exercice, le groupe vise des ventes comprises entre 20 et 21 Mds$, contre 25,7 Mds$ en 2017 et 22 Mds$ de consensus.
GameStop (+2%) a annoncé la nomination, effective immédiatement, de Michael K. Mauler au poste de CEO. Michael K. Mauler, qui travaille au sein du groupe depuis plus de 16 ans et qui était récemment Executive Vice President et President of International, rejoint également le conseil d'administration. L'ancien CEO J. Paul Raines a quitté ses fonctions pour des raisons médicales.
Microchip Technology (-9,8%) a dévoilé ses comptes du troisième trimestre fiscal. La perte nette ressort à 251 M$ (1,07$ par action), contre un bénéfice de107 M$ (0,46$ par action) un an avant. En base ajustée, sans prendre en compte la réforme fiscale, le bénéfice par action s'élève à 1,36$. Les revenus s'élèvent à 994 M$, contre 834 M$ un an plus tôt. Les analystes anticipaient en moyenne un bpa trimestriel de 1,35$, pour des revenus de 992 M$. Sur le T4 fiscal, le groupe vise un bpa compris entre 1,30 et 1,39$, pour des revenus logés entre 964,4 M$ et 1 Md$.
Hasbro (+8,8%) a publié ses comptes du quatrième trimestre. La perte nette ressort à 5,3 M$ (0,04$ par action), contre un bénéfice de 192,7 M$ (1,52$ par action) un an avant. En base ajustée, le bénéfice par action s'élève à 2,30$, contre 1,64$ un an plus tôt. Les revenus baissent de 1,8% en glissement annuel, à 1,60 Md$. Les analystes anticipaient en moyenne un bpa trimestriel de 1,81$, pour des revenus de 1,72 Md$.
Humana (-1,5%) a présenté ses comptes du quatrième trimestre. Les bénéfices sont de 490 M$ (1,29$ par action), contre une perte de 486 M$ (2,68$ par action) un an avant. Le bpa ajusté ressort à 2,06$, contre 2,34$ sur la même période de l'exercice précédent. Les revenus s'élèvent à 13,19 Mds$, contre 12,88 Mds$ un an plus tôt. Les analystes anticipaient en moyenne un bpa trimestriel de 2$, pour des revenus de 13,2 Mds$. Sur 2018, le groupe vise un bpa compris entre 13,5 et 14$, contre 11,71$ en 2017.
Match Group (+8,3%) a publié ses comptes du quatrième trimestre. Les revenus montent de 28% à 378,9 M$. La perte nette ressort à 9 M$, contre un bénéfice de 112,9 M$ un an avant. En base ajustée, le bénéfice par action recule de 38% à 0,18$. Le nombre d'abonnés grimpe de 24% en glissement annuel, à 7,04 millions. Le nombre d'abonnés à Tinder dépasse pour la première fois les 3 millions (+1,5 million par rapport à l'an dernier). Les analystes anticipaient en moyenne un bénéfice par action de 0,31$, pour des revenus de 362 M$.
Exelon (-0,9%) a annoncé ses comptes du quatrième trimestre. Les revenus montent de 6,4% à 8,38 Mds$. Les bénéfices s'élèvent à 1,87 Md$ (1,94$ par action), contre 204 M$ (0,22$ par action) un an avant. Le bpa ajusté s'affiche à 0,55$. Les analystes anticipaient en moyenne un bpa trimestriel de 0,60$, pour des revenus de 8,22 Mds$. Pour 2018, le bpa est attendu entre 2,90 et 3,20$, contre 2,60$ en 2017.
Michael Kors (+1%) a publié ses résultats du troisième trimestre fiscal. Les profits sont de 219,4 M$ (1,42$ par action), contre 271,3 M$ (1,64$ par action) un an avant. En base ajustée, le bénéfice par action s'affiche à 1,77$. Les revenus ressortent à 1,44 Md$, contre 1,35 Md$ un an plus tôt. Les analystes anticipaient un bpa trimestriel de 1,29$, pour des revenus de 1,4 Mds$. A magasins comparables, les ventes reculent de 3,2%. Sur le trimestre actuel, le groupe vise des revenus logés entre 1,11 et 1,13 Md$, pour un bpa compris entre 0,50 et 0,55$.
©2018, Boursier.com https://www.boursier.com/indices/actualites/news/cloture-de-wall-street-en-baisse-sur-fond-de-hausse-des-taux-756245.htmlBagikan Berita Ini
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