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Bourse : le départ de Gary Cohn relance les craintes de guerre commerciale

Avec Donald Trump, les marchés financiers commencent à être habitués aux coups de théâtre. Le départ surprise de Gary Cohn , principal conseiller économique du président américain, en est un, assurément. Un de plus dans ce qui ressemble de plus en plus à une tragicomédie. Sa démission renforce un peu plus le camp des  protectionnistes qui entoure Donald Trump - en premier lieu Wilbur Ross, le secrétaire d'Etat au Commerce - et sonne comme un coup dur pour les marchés financiers.

L'annonce, tombée après la fermeture de Wall Street, a fait rebasculer les Bourses asiatiques et européennes dans le rouge. Le Nikkei japonais a clôturé sur une perte de 0,77 %, le Hang Seng cédait 1 % et l'indice chinois CSI 300 perdait 0,74 %.

En Europe, environ une heure après l'ouverture, l'indice CAC 40 limitait son repli à 0,43 % à 5.147 points et l'Euro Stoxx 50, à 0,37 %. Mais la tendance pourrait se dégrader après l'ouverture de Wall Street. En transaction hors séance, les actions américaines perdent un peu plus de 1 %.

Taxes sur l'acier et l'aluminium

Après le  coup de tonnerre de vendredi  qu'a constitué l'annonce d'une future taxe sur les importations d'acier et d'aluminium, les marchés espéraient pourtant que la raison l'emporte étant donné l'opposition affichée par Cohn, mais aussi par le Speaker de la Chambre des représentants. Hervé Goulletquer, à La Banque Postale AM, estimait ainsi mardi que « l'intérêt économique bien compris des Etats-Unis, peut-être aussi celui, politique, du Parti républicain et de l'administration Trump, est de rester fidèle aux principes d'un monde ouvert ». La porte semble se refermer un peu plus.

Cette démission pourrait « faire voler en éclats le timide retour à la confiance des derniers jours », juge Tangi Le Liboux, chez Aurel BGC. « Il est indéniable que l'entourage proche de Trimp se radicalise après le départ de nombreux (simili) progressistes ces derniers mois. »

Spectre d'une guerre commerciale

Les investisseurs craignent pas dessus tout que cet élan protectionniste américain ne se transforme en guerre commerciale pure et dure. Stéphane Déo, à La Banque Postale AM, constate déjà que « l'Europe, elle, a fourni une liste de produits américains à taxer : les motos (Harley-Davidson est basé au Wisconsin, fief de Paul Ryan le « speaker » de la Chambre des représentants), les jeans Levi's et le whisky Bourbon. Peut-être que taxer le revenu des golfs détenus par les Américains en Europe serait plus dissuasif ? ».

Rappelant au passage que « sur les 10 pays qui exportent le plus vers les Etats-Unis, on ne trouve qu'un nom européen : l'Allemagne, qui ne représente que 3 % des importations d'acier ».

Vigilance de la Fed

Pour l'instant, les places boursières résistent. Elles le doivent en partie à la Fed. Dans un contexte de tension et de volatilité - « l'indice de la peur », le vix , est remonté au-dessus de 20 % mardi soir -, les regards se tournent en effet vers la banque centrale américaine. Si celle-ci devrait sans trop de surprise relever ses taux en mars, les investisseurs ne font pas la sourde oreille aux propos rassurants de plusieurs membres de la Fed sur la question du rythme de hausse des taux.

Lael Brainard, tout en reconnaissant que les « vents contraires sont devenus des vents favorables » pour l'économie américaine », a jugé que « poursuivre des hausses progressives du taux des Fed funds est susceptible d'être approprié ». Le terme « progressives » étant le plus important. Plus tôt, le président de l'antenne de la Fed à Dallas, Robert Kaplan, avait déclaré sur CNBC que le scénario de base pour la politique monétaire de la Réserve fédérale cette année reste celui de trois hausses de taux.

De quoi rassurer les investisseurs et favoriser la hausse de l'euro, qui remonte ce mercredi matin à plus de 1,2415 dollar. Cela permet aussi une certaine détente sur les taux américains, le rendement du 10 ans retombant à 2,86.

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