Sébastien Soriano, le président de l'Autorité de régulation des télécommunications a donné son point de vue sur le bras de fer qui oppose les opérateurs télécoms au groupe TF1. Le patron de ce dernier maintient ses exigences.
Sébastien Soriano, le président de l'Autorité des télécoms (Arcep) n'a pas mâché ses mots. «Il faut faire appel au bon sens, une chaîne est gratuite, elle devrait être gratuite pour tous les Français» a-t-il expliqué mercredi matin au micro d'Europe 1. C'est loin de ce qu'attend le groupe TF1 qui demande aux opérateurs télécoms une rémunération pour la distribution de ses chaînes gratuites et de ses services de replay. Les négociations s'enveniment et Canal + a cessé la distribution des chaînes de TF1 depuis la semaine dernière.
«Je regrette que les téléspectateurs soient pris en otages par un conflit économique» ajoute Sébastien Soriano, . Il comprend que «la question de la rémunération de TF1 par les opérateurs se pose» mais estime «regrettable que ce soit un bras de fer économique dans un secteur régulé. Les chaînes ont des fréquences en échange de quoi elles doivent investir».ajoute-il. C'est bien là que se situe une partie du problème. Les opérateurs payent pour les fréquences qu'ils utilisent et investissent dans leurs réseaux fixes et mobiles. Les chaînes de télévision se voient attribuer gratuitement des fréquences pour la TNT, en échange de quoi, elles ont le devoir d'investir dans des contenus.
Mutation profonde de l'environnement économique
Ce conflit économique se déroule sur fonds de mutation profonde de l'environnement économique. «Demain, ce seront des assistants personnels qui détermineront ce que les téléspectateurs regarderont. Les chaînes de télévision vont perdre le lien qu'elles entretiennent avec eux» explique le patron de l'Arcep. Il met aussi en avant le changement d'univers concurrentiel dans la publicité. Aujourd'hui, les chaînes de télévision doivent partager la manne avec des youtubeurs, des influenceurs sur Instagram. Il leur faut donc trouver des relais de croissance pour les diffuseurs. Mais Sébastien Soriano précise qu'en la matière, ce n'est pas à lui de se prononcer mais au CSA. L'Arcep donnera un avis si elle est sollicitée.
Le CSA a répété ce matin par la voix d‘un de ses membres, Sylvie-Pierre Brossolette, qu'il était prêt à jouer les médiateurs . Le gendarme de l'audiovisiuel avait exprimé sa «préoccupation» dans ce dossier. Il reçoit à sa demande TF1 ce mercredi et Canal + jeudi 8 mars pour des auditions.
De son côté, le président de TF1, Gilles Pélisson campe sur ses positions. Il s'est livré à un petit calcul dans une interview accordée à nos confrères du journal Le Parisien. Il explique demander aux opérateurs télécoms l'équivalent de 33 centimes par abonné à une box. Ce qui, pour 18 millions d'abonnés concernés au total équivaudrait à 6 millions d'euros à répartir entre Orange, Free, SFR, Bouygues Telecom et Canal +. Très très loin des 100 millions d'euros annoncés par TF1 aux analystes financiers. Il a répété croire que les négociations allaient aboutir. «J''espère bien que notre différend ne va pas durer trois mois» conclut-il. TF1 est le diffuseur exclusif de la Coupe du Monde qui débutera le 14 juin en Russie.
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