
« Pour permettre une issue positive au conflit en cours, êtes-vous favorable à l'accord salarial proposé le 16 avril 2018 ? » : telle est la question qui sera soumise au vote des salariés d'Air France, dans le cadre de la consultation annoncée vendredi dernier par le PDG d'Air France-KLM, Jean-Marc Janaillac. Ouvert à partir du 26 avril, le scrutin par vote électronique se déroulera jusqu'au 4 mai, dans le cadre d'un collège unique, afin de permettre à tous les salariés sous contrat Air France, de « faire entendre leur voix », selon le souhait du PDG. Le résultat du vote sera dévoilé le 4 mai au soir, date à laquelle le groupe devrait également présenter des résultats trimestriels probablement dégradés par onze jours de grève.
Le précédent Blanc
En donnant la parole aux salariés, Jean-Marc Janaillac espère sortir du dialogue de sourds dans lequel se sont enfermés la direction d'Air France et les représentants de l'intersyndicale . Mais aussi et surtout mettre fin à la succession des jours de grève, qui ont déjà fait perdre à la compagnie plus de 220 millions d'euros. Le PDG d'Air France-KLM compte sur le fait que la très grande majorité des salariés n'a pas participé à ces grèves, pour obtenir une approbation massive du projet d'accord, qui prévoit une hausse générale des salaires de 7 % d'ici à 2021, dont 2 % en 2018. En 1994, son lointain prédécesseur, Christian Blanc, avait déjà procédé de la sorte pour faire passer son plan de sauvetage d'Air France, malgré l'opposition des syndicats.
Une consultation sans valeur juridique
Toutefois, comme n'ont pas manqué de le souligner plusieurs organisations syndicales, dont le principal syndicat de pilotes SNPL AF, cette consultation n'a pas de valeur juridique et ne suffira pas à valider l'accord salarial rejeté par une majorité de syndicats. Pour être validé, cet accord devra encore être ratifié par des syndicats représentant au moins 50 % des suffrages exprimés. Les ordonnances Macron, qui entreront en vigueur le 1er mai, ont certes introduit la possibilité pour les entreprises de soumettre un accord aux salariés par référendum. Toutefois, cette possibilité de contourner les syndicats reste strictement encadrée. La direction doit notamment respecter un délai d'au moins un mois (deux mois si aucun syndicat n'est favorable à l'organisation d'un référendum), après avoir discuté avec les représentants du personnel des conditions du scrutin. Enfin, les salariés doivent être informés de la question posée au moins 15 jours avant le début du scrutin.
Mettre fin à la grève
Autant de contraintes et de délais qui n'auraient pas permis à Air France d'espérer une sortie rapide du conflit et un arrêt de la grève. D'où le choix d'une consultation qui, si elle n'a pas de valeur contraignante, aura néanmoins une influence certaine sur la stratégie des syndicats. Difficile, en effet, d'imaginer un syndicat décidant de poursuivre un mouvement de grève contre un accord accepté par une large majorité des salariés, même si certains syndicats, dont le SNPL AF, ne semblent pas exclure cette possibilité. Une première indication de leur détermination sera donnée jeudi, à l'issue de la réunion de l'intersyndicale prévue pour décider d'éventuels nouveaux préavis.
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