
JUSTICE - Vincent Bolloré s'explique devant les enquêteurs. Selon les informations du journal Le Monde, le milliardaire breton a été placé en garde à vue ce mardi 24 avril dans le cadre d'une information judiciaire ouverte notamment pour "corruption d'agents publics étrangers". Cette enquête judiciaire porte sur les conditions d'obtention en 2010 de deux terminaux à conteneurs par le groupe Bolloré à Lomé (Togo) et à Conakry (Guinée).
Selon Challenges, le directeur général du groupe, Gilles Alix, et Jean-Philippe Dorent, le responsable du pôle international de Havas sont également en garde à vue.
Selon Le Monde, les enquêteurs soupçonnent les dirigeants du groupe d'avoir "utilisé leur filiale de communication Havas pour faciliter l'arrivée au pouvoir de dirigeants africains" via des missions de conseil et de communication "sous-facturées". En contrepartie, ces dirigeants auraient obtenu les concessions portuaires des terminaux à conteneurs.
"En Guinée et au Togo, le groupe Bolloré a été choisi uniquement pour ses compétences et sa capacité à réaliser les investissements portuaires, que ses concurrents n'avaient pas réalisé par le passé", assure un porte-parole du groupe cité par Challenges.
Présente en Afrique depuis plus de trente ans, Bolloré Africa Logistics gère aujourd'hui seize ports maritimes et une vingtaine de ports secs. Selon RFI, ses investissements ces huit dernières années se chiffreraient à deux milliards d'euros.
Récemment, l'industriel breton, réputé pour ses coups financiers et qui investi dans plusieurs secteurs économique, avait créé la surprise en cédant la présidence du conseil de surveillance de Vivendi à son fils Yannick, patron du groupe de publicité Havas. L'homme d'affaires breton a mentionné à plusieurs reprises son projet de se retirer des affaires en 2022, pour céder la place à ses quatre enfants. Il avait adoubé son fils Yannick comme successeur probable à la tête de Vivendi, mais ce dernier était peu apparu dans les médias depuis l'absorption du groupe publicitaire Havas l'an dernier par Vivendi.
Bolloré et l'Afrique, un feuilleton judiciaire
Ce n'est pas la première fois que les affaires africaines du groupe Bolloré s'invitent dans l'actualité judiciaire. Le groupe réclame notamment 50 millions d'euros à France Télévisions pour une enquête de France 2 qui aurait porté atteinte à son image.
La plainte vise la rediffusion en 2016 d'un portrait-enquête de 72 minutes réalisé par Tristan Waleckx, Mathieu Rénier et Mikael Bozo. Ce reportage, intitulé "Vincent Bolloré, un ami qui vous veut du bien?" et couronné du prix Albert-Londres en 2017, retrace le parcours de l'industriel breton, de la reprise de la fabrique familiale de papier à cigarettes OCB en Bretagne, à la construction de son empire diversifié en passant par la reprise en main de Canal+ et sa présence en Afrique.
Le reportage évoque notamment les activités de la Socapalm, société qui produit de l'huile de palme au Cameroun et dont Vincent Bolloré est actionnaire. Des sous-traitants, pour certains présentés comme mineurs, payés à la tâche, travaillant sans vêtements de protection et logeant dans des conditions insalubres, y témoignent face caméra. "Un reportage n'a pas à être jugé devant un juge commercial", a souligné le journaliste Tristan Waleckx à l'issue de l'audience. Le tribunal de commerce doit rendre sa décision le 12 juin.
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