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SNCF : Edouard Philippe promet de nouvelles discussions en mai avec les syndicats

Edouard Philippe, ici le 2 mai à Bourges, recevra les syndicats à tour de rôle.

C’est une main « tendue mais ferme » qu’offre Matignon. Le premier ministre Edouard Philippe, qui reçoit lundi 7 mai à tour de rôle les syndicats de la SNCF, a promis de nouvelles « discussions en mai » avec les organisations syndicales, ont annoncé à la presse les représentants de l’UNSA, qui étaient reçus les premiers.

M. Philippe a également fait savoir</a> que le gouvernement allait déposer</a> des amendements au projet de loi de réforme ferroviaire qui doit être</a> examiné fin mai au Sénat. Il recevra « à nouveau » les syndicats « dans la même configuration » avant l’examen du texte au Sénat, a déclaré Luc Bérille, secrétaire général de l’UNSA.

Le 20 avril, quatre organisations syndicales (CGT-Cheminots, UNSA-Ferroviaire, SUD-Rail et CFDT-Cheminots) avaient interpellé le premier ministre dans un courrier pour dénoncer</a> la méthode employée par le gouvernement, regrettant le manque de concertation. Elles avaient alors signifié leur refus de participer</a> plus avant aux discussions avec la ministre chargée des transports, Elisabeth Borne.

Lire la tribune :   « Non, la concertation ne suffit pas pour transformer un pays »

Huitième séance de grève en parallèle

Après avoir</a> lui-même refusé, dans un premier temps, de les recevoir</a>, le premier ministre a convenu de rencontrer</a>, lundi à partir</a> de 8 heures, les fédérations de cheminots, accompagnées de leurs responsables confédéraux. Après l’UNSA, ce sera au tour des délégations CGT, CFDT, SUD-Solidaires, puis FO.

Dans l’après-midi, le patronat du rail, la direction de la SNCF, des associations d’usagers et des représentants des régions seront également reçus tour à tour par Edouard Philippe et par Elisabeth Borne.

Dans le même temps, la huitième séquence de grève à la SNCF doit débuter</a> lundi à 20 heures pour se terminer</a> jeudi à 7 h 55.

« Les grévistes iront au bout »

A Matignon, les échanges promettent d’être animés entre les syndicats de cheminots, en grève depuis un mois contre une réforme qu’ils jugent inutile et stigmatisante, et un gouvernement qui ne dévie pas de son objectif initial.

« Nous ne reviendrons pas sur l’ouverture à la concurrence, nous ne reviendrons pas sur la réorganisation de l’entreprise et sur la fin du recrutement au statut », répète à l’envi M. Philippe. Ces trois sujets ne sont « pas négociables », car « c’est ce qui fera le succès du service public ferroviaire demain », a insisté dimanche sur BFM-TV le ministre de l’économie, Bruno Le Maire.

« S’il veut sortir</a> du conflit, leur a répondu Laurent Brun, secrétaire général de la CGT-Cheminots, dimanche soir, il faudra que le gouvernement bouge sur sa réforme. »« Les grévistes iront au bout », a-t-il prévenu sur BFM-TV. SUD-Rail, qui refuse de négocier</a> « des accompagnements » au projet gouvernemental, organise une manifestation lundi matin à Paris, près des Invalides, qui devrait se poursuivre</a> à Montparnasse à la mi-journée.

Dans une impasse

Si Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, voit dans le rendez-vous de lundi « un acte d’ouverture », il réclame, dans un entretien aux Echos, « des engagements clairs » sur la reprise de la dette, la politique d’investissement de l’Etat et « la garantie » d’une « convention collective de haut niveau ».

Du côté du gouvernement, on insiste sur le caractère « indispensable » de la réforme, adoptée à la mi-avril en première lecture à l’Assemblée nationale. « L’approche du premier ministre n’a pas changé : sa main est tendue mais elle reste ferme », explique-t-on à Matignon. Edouard Philippe a rappelé « qu’il ne reviendrait pas sur les grands axes de cette réforme mais qu’il restait encore des éléments à préciser</a> d’ici à l’examen du texte au Sénat, le 23 mai, notamment au sujet du modèle économique de la SNCF et de sa dette ».

L’Etat s’est engagé à reprendre</a> progressivement, à compter</a> du 1er janvier 2020, une partie de la dette de SNCF Réseau, qui atteignait 46,6 milliards d’euros à la fin de 2017 et continue de s’alourdir. La question qui sera débattue lundi à Matignon, c’est « quel montant, à quel rythme, sous quelle forme », a résumé M. Le Maire dimanche.

Les syndicats, qui ne placent pas le sujet en tête de leurs préoccupations, ont d’ores et déjà promis une « journée sans cheminot », le 14 mai, en cas d’« échec » des discussions. Le texte sera porté devant le Sénat le 23 mai en commission, le 29 mai en séance.

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