«Entre 30 et 35 milliards d'euros». C'est le montant de la dette de la SNCF que l'Etat va reprendre, annoncé jeudi sur LCP le rapporteur du projet de réforme ferroviaire .
«Un point et demi de PIB»
L'ardoise de la compagnie ferroviaire s'élève à 47 milliards pour SNCF Réseau et 8 milliards pour SNCF Mobilités. Jean-Baptiste Djebbari (La République en marche) a estimé que l'intervention de l'État, qui s'accompagnera «d'investissements dans le système ferroviaire», équivaudrait à «un point et demi de PIB». «Le Premier ministre s'exprimera vendredi sur le niveau de reprise de la dette et l'investissement dans le système ferroviaire», a ajouté le député de Haute-Vienne.
Le montant des investissements prévus n'est «pas encore tout à fait arbitré», d'après Jean-Baptiste Djebbari, mais ceux-ci devraient concerner «l'infrastructure: le réseau, le fret, les voies, la signalisation», a détaillé le rapporteur du projet de loi. Le député a promis que les annonces du Premier ministre seraient «de nature à rassurer les cheminots, qui ont eu «un sentiment fort de "cheminot bashing"», désormais «assez largement purgé» à ses yeux.
Quel avenir pour le patron de la SNCF?
Interrogé sur l'avenir du patron de la SNCF Guillaume Pepy, le député a rappelé que «son mandat durera[it] jusqu'en 2020» et qu'il «fallait un pilote dans l'avion pour mener à bien la transition» ainsi que des «échéances importantes», comme la convention collective de l'entreprise, destinée à être prochainement renégociée. Quelques minutes plus tôt, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux avait déjà estimé sur Europe 1 que «la question du maintien de Guillaume Pepy à la tête de la SNCF n'(était) pas posée».
SNCF : "La question du maintien de Pépy à la tête de l'entreprise n'est pas posée" https://t.co/DJOCYjCAFJ
— Europe 1 (@Europe1) May 24, 2018
Jean-Baptiste Djebbari a par ailleurs contesté la légitimité de la «vot'action» lancée par les cheminots, une consultation interne à la SNCF dont les résultats à 95% défavorables au projet de réforme ont été dévoilés mercredi. Le député a ainsi critiqué «les modalités de la "vot'action": les listes d'émargement sont conservées par les syndicats, elles seront détruites, certains (employés de la SNCF) ont peut-être pu voter plusieurs fois»... a-t-il argumenté.
94,97% des votants contre la réforme de la @SNCF à la vot'action : "La réforme de la @SNCF n'a probablement pas été suffisamment expliquée. Il y a encore ce devoir de pédagogie", juge @Djebbari_JB.#DirectAN #PolMat pic.twitter.com/DIMKYiBgsC
— LCP (@LCP) May 24, 2018
Le vote de l'Assemblée nationale est lui «légitime», «ce n'est pas un passage en force», a insisté le rapporteur, avant de saluer les syndicats réformistes CFDT et Unsa, «qui ont des doutes sur l'ouverture à la concurrence mais sont constructifs». Selon lui, l'«unité médiatique» entre les quatre syndicats représentatifs à la SNCF (CGT, CFDT, SUD et Unsa) est une «façade», qu'il a opposé à «la réalité des faits».
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