
Le syndicat mixte Autolib’ Vélib’ Métropole a décidé le 21 juin de résilier</a> le contrat qui le liait à Bolloré. Lancé en 2011 sous Bertrand Delanoë, le service Autolib’ devait courir</a> jusqu’en 2023. Fin mai 2018, le service comptait 154 819 abonnés.
Rencontre
« Je sortais de soirée. J’arrive à la station Autolib’, mon véhicule n’était pas fermé à clé. Un SDF s’y était installé pour passer</a> la nuit. Après avoir</a> discuté, je lui propose de faire</a> le trajet ensemble. L’homme, d’une trentaine d’années, venait d’un pays de l’Est, travaillait dans le BTP mais n’avait pas les moyens de se loger</a>. Arrivé à la station proche de mon domicile, j’ai laissé le véhicule, et il a pu continuer</a> sa nuit. Ce sera pour moi un souvenir</a> de l’autopartage très humain, une rencontre inattendue. »
Sébastien Gautret, 35 ans, Les Lilas (Seine-Saint-Denis)
Eclair
« Les petites navettes spatiales, comme les appelle mon fils, ont su rassembler</a> les âmes parisiennes. De retour d’un voyage d’affaires à Londres, je décide de rentrer</a> avec Autolib’. Après avoir rentré mon code, j’espère décrocher</a> la numéro 4 qui me semble plus propre. Loupé ! Je récupère la 2, recouverte de fientes. A l’ouverture de la portière, surprise, je découvre deux locataires, aussi confus que moi. L’un, très jeune, les yeux hagards. L’autre, la petite quarantaine, la mine marquée, disparaît en un éclair. Le premier remonte son pantalon et détale à son tour. Ce fut ma dernière expérience d’Autolib’. »
Damien Jenner, 42 ans, Paris
Canards
« La Bluecar a(vait) un joli avertisseur, qui se transformait parfois en cri de canard agonisant. Ce klaxon était la seule voix de ce véhicule silencieux. Une nuit d’avril, je tombe, dans le bois de Boulogne, sur maman canard et sa portée en file indienne sur un passage piéton. Je salue la performance surréaliste en actionnant le “coin-coin” de ma voiture. Maman canard s’arrête, tourne la tête, comme pour me remercier</a>, et regagne tranquillement sa rive vers le lac, talonnée par ses rejetons ! »
Arnaud Meyer, 41 ans, Paris
Lire aussi : Après la fin d’Autolib’, l’avenir incertain de l’auto-partage à Paris
Bouteille
« Une fin d’après-midi, un jour d’été. Une trois portes me fait une queue de poisson sur l’A4. Je klaxonne, le conducteur ralentit dangereusement, baisse sa vitre, sort sa main, armée d’une bouteille en verre pleine. Le projectile atteint la vitre arrière, côté passager. Une explosion, du verre crible la banquette. Heureusement, plus de peur que de mal. Face à la bouteille en verre, mon “pot de yaourt”, lui, a tenu bon (ou presque). »
Simon Wasserman, Paris
Coffre
« Mai 2016, je soutiens ma thèse. Tout est prêt, les petits-fours et le champagne pour le pot, ma tenue. On charge les petits-fours sur les places arrière d’une Bluecar et le champagne dans le coffre. Une fois devant la Sorbonne, je pars entreposer</a> les petits-fours, puis je reviens. Ma soutenance commence dans quinze minutes. Là, mon compagnon m’annonce que le coffre ne s’ouvre plus. Un agent Autolib’ doit arriver</a> à 14 heures, heure du début de ma soutenance. Finalement, il est arrivé super vite, a réglé le problème, et on a bu plein de champagne ! »
Morgane Maridet, 29 ans, Paris
Champagne !
« Le meilleur usage d’Autolib’ en trois ans d’abonnement ? Transporter</a> des caisses de champagne pour aller</a> fêter</a> notre pacs aux Buttes-Chaumont. »
Emmanuel, 28 ans, Paris
Echec
« En cette nuit de décembre, après un mariage, il est temps de rentrer. Il est 3 heures du matin, aucun train ni métro ne circulent. En arrivant à la station Autolib’, je me rends compte qu’on ne peut pas s’inscrire n’importe où, mais à des bornes prévues à cet effet. GPS en main, c’est parti pour une randonnée nocturne à la recherche de ladite borne. Il est 4 heures quand l’enregistrement est validé par téléphone auprès d’un agent. Je tente de quitter</a> le parking, dont les barrières ne s’ouvrent pas ! Le badge présent dans le véhicule ne fonctionne pas. Nouvel appel : l’agent m’indique que je dois en changer</a>. Il est près de 5 heures, les premiers métros et trains ne vont pas tarder</a> à circuler… »
Jérôme Sico, 36 ans, Alès (Gard)
Gâchis
« L’expérience n’ayant pas été concluante, j’ai décidé de ne pas me réabonner</a>, dommage ! Mais c’est là que la gestion d’Autolib’ est également responsable de la faillite de cette entreprise : plutôt que de comprendre</a> ma décision, Autolib’ a essayé de prélever</a> de nouveaux abonnements sur mon compte, alors que le mien était contractuellement clos. Autolib’ m’a envoyé un huissier pour les quelques dizaines d’euros qu’ils avaient essayé de me prélever, sans succès, prétendant que mon abonnement initial était à reconduction tacite. […] Il est suicidaire de traiter</a> ses clients ainsi. Adieu Autolib’ ! Quel énorme gâchis ! »
Humphrey, 50 ans, Paris
https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2018/06/26/autolib-c-est-bientot-fini-des-utilisateurs-temoignent_5321296_4497916.htmlBagikan Berita Ini
0 Response to "Autolib', c'est bientôt fini : des utilisateurs témoignent"
Post a Comment