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Électricité : une facture plus salée pour les petits consommateurs

INFOGRAPHIE - Pour un compteur d'une puissance de 3kVA, le consommateur ayant souscrit un contrat au tarif bleu d'EDF paie désormais 74,64 euros par an, contre 53,16 euros auparavant.

Certains consommateurs risquent d'avoir une mauvaise surprise à la consultation de leur facture d'électricité. Si le tarif bleu [NDRL: le tarif réglementaire d'électricité encadré par le Code de l'énergie] d'EDF a baissé de 0,5% en moyenne, hors taxes, pour les clients particuliers, de fortes disparités existent entre «types de contrat», rapporte Les Échos . «Le prix du kilowattheure pour le tarif régulé baisse au 1er août... mais le prix de l'abonnement augmente, et surtout pour les plus modestes», soutient ainsi la CGT, citée par le quotidien économique. Contacté par Le Figaro, EDF confirme ces informations, précisant que cette hausse s'inscrit dans le cadre d'un mouvement tarifaire annuel.

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Dans les faits, le tarif annuel le plus bas, pour un compteur d'une puissance de 3kVA, a augmenté de 21 euros par rapport à l'an dernier, à 74,64 euros, comme on peut effectivement le constater au Journal officiel daté du 31 juillet 2018. «Cela représente une augmentation de 40% du prix de l'abonnement pour environ 1,45 million de foyers ayant souscrit à cette puissance de compteur - des petits logements non chauffés à l'électricité ou des annexes», indique le journal. Les jeunes sont les plus affectés, car cet abonnement est privilégié par les étudiants, soutient la CGT. Toujours selon Les Échos, les abonnements pour des compteurs ayant une puissance supérieure sont également touchés, avec une hausse de 9%.

Une augmentation lissée

Faut-il y voir une véritable perte de pouvoir d'achat pour les ménages modestes? Le quotidien économique nuance son propos, précisant que le prix du kilowattheure a «davantage baissé pour les titulaires d'abonnements de plus faible puissance que pour les autres». «Mais au total, avec une consommation moyenne, la facture annuelle “augmente de près de 5%” pour le compteur de 3kVA quand celle de ménages avec un logement plus important “baisse de 0,2%”, pointe la CGT» dans Les Échos.

Comment expliquer une pareille hausse pour les clients ayant souscrit à une puissance de 3kVA? Dans les faits, le plafond initialement imposé à cette option de base a été relevé en 2016. L'objectif était de permettre de couvrir les coûts nécessaires à cette puissance. Les autorités ont en effet estimé que ces abonnements souscrits par les particuliers concernaient davantage des annexes - cage d'escalier, porte de garage, par exemple - que de petits logements de ménages précaires.

L'augmentation n'a pas été immédiatement répercutée sur la facture, mais lissée, comme le rappelle la Commission de régulation de l'énergie (CRE) dans sa délibération n°2018-157, datée du 12 juillet dernier. «Sans ce lissage, il aurait fallu appliquer une hausse de 15% au 1er août 2016 à ces clients», rappelle l'autorité dans ce même document. La hausse de 20 euros au 1er août 2018 correspond ainsi à la dernière étape du lissage.

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Le principe des tarifs réglementés contesté

Cette information intervient alors que le Conseil d'État a validé le principe des tarifs régulés pour l'électricité, en mai dernier. L'objectif affiché consiste à assurer un prix plus stable aux consommateurs, et mettre à l'abri du marché «ce bien de première nécessité». Plusieurs opérateurs avaient initialement déposé un recours contre une décision du gouvernement, estimant que les tarifs pratiqués par EDF constituent une entrave à la concurrence. Le Conseil d'État a finalement jugé que cette entrave au développement de la concurrence se justifie: l'électricité est une énergie «non substituable», ne serait-ce que pour l'éclairage ou l'usage d'appareils ménagers. Le juge estime que la réglementation actuelle est justifiée, et que sa suppression «risquerait d'entraîner une volatilité des prix qui ne pourrait être encadrée de manière appropriée par des mesures temporaires». À l'échelon européen pourtant, la mécanique de libéralisation a déjà été engagée par Bruxelles et pourrait avoir raison du fameux tarif bleu. Pour rappel, les États membres de l'UE ont en effet accepté de reconnaître le caractère «temporaire» des tarifs réglementés, en décembre dernier.

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http://www.lefigaro.fr/conso/2018/08/24/20010-20180824ARTFIG00120-electricite-une-facture-plus-salee-pour-les-petits-consommateurs.php

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