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Ascoval sur la sellette

Avec des blocages, les salariés en colère mettent la pression sur le gouvernement pour sauver l’usine de Saint-Saulve. Une offre de reprise est sur la table. La justice a accordé un sursis, l’État attend un audit économique.

Blocages, pneus en feu et sonnerie aux morts. Les salariés d’Ascoval sont bien déterminés à « étouffer » l’usine Vallourec d’Aulnoye-Aymeries (Nord), leur principal client et actionnaire, afin de sauver leur emploi. Les jours prochains s’annoncent chauds.

Quel avenir pour l’aciérie d’Ascoval ? 

Mercredi, la justice a accordé un sursis de quinze jours pour trouver un repreneur à l’aciérie Ascoval de Saint-Saulve, près de Valenciennes (Nord), en redressement judiciaire. Le site, spécialisé dans la production d’aciers spéciaux (1) , est menacé de disparition depuis la liquidation judiciaire en février d’Asco Industries, son principal actionnaire. Plus de 280 emplois directs sont dans la balance, un millier avec les sous-traitants. 

La situation est-elle désespérée ?

« Si l’État joue le jeu, nous pouvons encore sauver Ascoval », plaide Xavier Bertrand. Fortement mobilisé sur ce dossier, le président des Hauts-de-France est prêt « à mettre 12 millions d’euros » pour éviter un nouveau naufrage social. Le groupe franco-belge Altifort (Somme) a mis sur la table une offre ferme de reprise : il s’engage à maintenir l’ensemble des emplois et à en créer 133  nouveaux. En contrepartie, il demande au sidérurgiste français Vallourec – principal client et premier actionnaire d’Ascoval – de maintenir pendant un an et demi son niveau actuel de commandes.

Pourquoi ça coince ?

Spécialiste des tubes en acier sans soudure, Vallourec (dont l’État est actionnaire à 17 %) refuse pour l’instant cette demande qu’il juge « contraire à la préservation (de ses) intérêts ». Avant de prendre toute décision sur un éventuel soutien public, le gouvernement exige un avis indépendant sur la situation économique d’Ascoval.

Le cabinet Roland Berger a été chargé, jeudi, de « rebalayer » tout le dossier. « C’est notre travail de savoir si cette offre est sérieuse. C’est d’être sûrs que l’on a suffisamment de volumes qui peuvent être vendus à des clients qui existent », défend la secrétaire d’État Agnès Pannier-Runacher, qui réunissait hier au ministère tous les acteurs du dossier.

Faut-il craindre un nouveau Florange ?

La fermeture en 2012 des hauts fourneaux de Florange, devenue le symbole de la mort de la sidérurgie française, a marqué au fer rouge le quinquennat de François Hollande. Emmanuel Macron joue gros sur ce dossier. Édouard Martin, eurodéputé et ex-syndicaliste de Florange, ainsi que plusieurs élus réclament la nationalisation d’Ascoval.

(1) 193 000 tonnes en 2017, 245 000 en 2018

Par Christine BERANGER (avec AFP) | Publié le 27/10/2018 à 06:05 |

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