EN DIRECT - "Gilets jaunes" : une manifestante tuée par une voiture sur un barrage en Savoie

L'ESSENTIEL EN DIRECT

Le mot d’ordre de la journée est clair : "Bloquons tout !". Pour faire pression sur le gouvernement après une nouvelle hausse du carburant, les automobilistes mobilisés appellent à bloquer des routes et des autoroutes dans toute la France, par le biais de manifestations et d’opérations escargot. Un mouvement à suivre en direct, toute la journée sur Europe1.fr.

Les trois infos à retenir :

• Quelque 1.500 actions sont attendues samedi dans l'ensemble du pays 

• Les premières actions ont été mises en place dès 6 heures du matin, avec notamment des blocages dans les environs de supermarché et des barrages filtrants sur les ronds-points et les péages

• Une manifestante a été tuée sur un barrage par une voiture en Savoie

Une manifestante décédée en Savoie

En Savoie, à Pont-de-Beauvoisin, une manifestante d'une cinquantaine d'années du mouvement des "gilets jaunes" a été tuée par une voiture sur un barrage. La conductrice, paniquée alors qu'elle emmenait sa fille chez le médecin, a accéléré et foncé sur les manifestants. Elle a été placée en garde-à-vue. Selon les premières informations dont nous disposons, cette action n'avait pas été déclarée en préfecture.

Près de Grasse, le correspondant d'Europe 1 a également signalé une autre tentative de forcer un barrage. Un policier a été légèrement blessé.

#Grasse : Un automobiliste force un barrage et percute un #policier." #breaking#Urgent#blocagenationalcarburant#blocagenational#17novembre#TaxesCarburants#GiletsJaunes#giletsjaune#Policepic.twitter.com/nDuUi0cxpq

— PoliceActivité (@PoliceActivite) 17 novembre 2018

Les "gilets jaunes" visent les hypermarchés et les péages...

Samedi, dès 6 heures, les premiers "gilets jaunes" se mettaient en place un peu partout en France. À Saint-Etienne-du-Rouvray, près de Rouen, ils ont allumé un feu sur le terre-plein central d'un rond-point, avant d'organiser un barrage filtrant.

#GiletsJaunes près de #Rouen : deuxième arrêt au #rondpoint des vaches, à Saint-Étienne-du-Rouvray. Un feu brûle sur le terre-plein, un barrage filtrant est installé. Vingtaine de bloqueurs, des renforts arrivent. pic.twitter.com/h7OCSXNtjD

— simon louvet (@LouvetSimon) 17 novembre 2018

Barrage filtrant, aussi, au péage de Villefranche-sur-Saône, non loin de Lyon. Là, environ 200 "gilets jaunes" se sont rassemblés pour bloquer 32 barrières et en laisser trois libres afin de laisser les automobilistes passer au compte goutte. Aux alentours de 7 heures, l'atmosphère ressemblait déjà à celle d'un stade de foot, pétards, fumigènes, drapeaux et chants à l'appui. "Il faut que le peuple se fasse écouter, comprendre qu'il en ras-le-bol des taxes", explique au micro d'Europe 1 Tom, 27 ans, l'un des organisateurs. "Cela concerne tout le monde, les chômeurs, les retraités, ceux qui travaillent… tous les citoyens sont là."

EN DIRECT - Au niveau du péage de Villefranche-sur-Saône, environ 200 #GiletsJaunes sont arrivés progressivement depuis 6h. Le blocage du péage est en train de se mettre en place dans les deux sens Paris-Lyon et Lyon-Paris. 
Cc @JeanLucBoujon#Europe1
— Europe 1   (@Europe1) November 17, 2018

Les accès aux supermarchés sont aussi visés par les "gilets jaunes". Dans le Nord, à Maubeuge, ils ont renversé des caddies sur la chaussée pour bloquer les voies vers Auchan. À Carcassonne, une centaine de manifestants étaient rassemblés un peu avant 7 heures sur le parking du Leclerc. Et à Saint-Etienne, c'est le parking du Géant Casino qui a été investi par 150 "gilets jaunes".

Dans le #Nord on a pas froid aux yeux !!

Petit matin, les équipes de Gilets Jaunes arrivent près du Auchan de Louvroil (#Maubeuge)#Thread#revolutionJaune
#BlocageNational
#MacronDemissionpic.twitter.com/G4xSSDFiSa

— David van Hemelryck (@David_vanH) 17 novembre 2018

#giletsjaunes11 Près d’une centaine de gilets jaunes déjà rassemblés sur le parking de Leclerc #Carcassonnepic.twitter.com/PzU9wvsmmZ

— L'Indep Carcassonne (@Carca_lindep) 17 novembre 2018

Plus de 150 personnes sont réunies au niveau du parking du Géant Casino Monthieu à l'est de Saint-Etienne #giletsjaunespic.twitter.com/9FPAOtrgQB

— France Bleu Saint-Étienne Loire (@bleustetienne) 17 novembre 2018

L'objectif est d'"inciter les gens à ne pas consommer", résume pour Europe 1 Jean-Jacques, coordinateur d'une opération de blocage du centre commercial de Plan de Campagne, au nord de Marseille. "On se fait taxer de tous les côtés, alors autant [...] qu'il n'y ait pas cette taxe à 20% [la TVA] qui rentre dans les poches de l'État. Et puis ce temple de la consommation va tuer tous nos petits commerçants à proximité."

Le Nord-Pas-de-Calais et l'Alsace sont les deux régions où la mobilisation devrait être la plus forte, d'après une source policière. Plus de 600 villes seront touchées. 

...mais aussi les aéroports et les voies rapides

À Toulouse, "plusieurs centaines" de "gilets jaunes" étaient mobilisés aux alentours de 7h30 à Blagnac, non loin de l'aéroport, selon Benjamin, l'un des organisateurs de l'action, interviewé sur BFM TV. Les manifestants sont descendus sur la rocade pour en bloquer les voies, n'en laissant qu'une pour laisser passer les véhicules prioritaires. L'accès à l'aéroport toulousain devrait être perturbé. Quelques échauffourées ont éclaté, comme en témoigne cette vidéo, prise à Balma, en périphérie de la Ville rose :

En direct du blocage des #GiletsJaunes à #Toulouse les premières échauffourées commencent entre les voitures qui veulent passer #17Novembre#Manifestation#Blocage#France#Journaliste#Directpic.twitter.com/exY6riIoGg

— Guillaume Pannetier (@GuillaumePannet) November 17, 2018

À Vannes, le correspondant d'Europe 1 a pu constater la préparation d'une opération-escargot sur la voie express. L'objectif est "plus de gêner, pas de bloquer", prévient Guillaume, l'un des participants. "Mais il faut agir. On vit dans un monde impossible."

Blocage de la station Leclerc à vannes. Opération escargot à venir sur la rn165 ⁦@Europe1⁩ #GiletsJaunespic.twitter.com/ppjrwViQsw

— Pierre-Baptiste Vanzini (@pbvanzini) 17 novembre 2018

À Paris, un "gilet jaune" interpellé

Alors qu'ils se rassemblaient porte Maillot, dans l'ouest de la capitale, pour bloquer l'accès au périphérique, les "gilets jaunes" ont été interceptés par les forces de l'ordre. Bloqués par des CRS qui les empêchent d'avancer, les manifestants ont tenté de faire entendre leurs arguments, regrettant que les premiers s'en prennent à eux. Véronique, une mère de famille, a témoigné au micro d'Europe 1 : "Je vais piquer une colère si je ne peux pas avancer. Je suis descendue dans la rue aujourd'hui pour mes enfants, c'est une maman en colère qui vous parle. C'est un ras-le-bol général. Ce ne sont pas seulement les 'gilets jaunes', ce sont les Français en colère dans la rue."

Des échanges, parfois tendus, que l'on peut entendre dans la vidéo ci-dessous :

Porte Maillot - les #GiletsJaunes sont bloqués par les policiers avant même de pouvoir entrer sur le périphérique @A2PRLpic.twitter.com/Ex1aU3Mw40

— Boris Kharlamoff (@BorisKharlamoff) 17 novembre 2018

En revanche, les "gilets jaunes" ont bloqué la porte d'Auteuil, un peu plus au sud, ce qui a occasionné des ralentissements, puis un blocage quasi total sur le périphérique.

PARIS #17Novembre - Circulation ralentie entre la Porte Maillot et La Porte d’Auteuil. Les gendarmes tentent de se frayer un chemin entre les #GiletsJaunes@CLPRESSFRpic.twitter.com/xDaMBadxeC

— Clément Lanot (@ClementLanot) 17 novembre 2018

Le face-à-face entre manifestants et CRS s'est fait de plus en plus tendu et un homme a été interpellé après avoir tenté de franchir le barrage des forces de l'ordre, selon les journalistes sur place.

"J'ai rien fait, je voulais me garer" : les gendarmes interpellent un homme qui a voulu passer malgré le barrage mis en place par les forces de l'ordre porte d'Auteuil >> https://t.co/23Mfa2Y522pic.twitter.com/kqLW1125Yu

— Le Parisien (@le_Parisien) 17 novembre 2018

Pourquoi se mobilisent-ils ?

Face à un mouvement nouveau, protéiforme, émanant de collectifs de citoyens en colère contre les hausses de taxes sur les carburants, l'exécutif est sur ses gardes. 

Selon l’Union française des industries pétrolières, le litre de SP95 coûtait en moyenne 1,54€ fin octobre et le litre de diesel 1,51€, en hausse respectivement de 14% et 22% en un an. Les automobilistes critiquent avec virulence le gouvernement qui a décidé d’une nouvelle hausse des taxes au 1er janvier (6,5 centimes par litre de gazole et 2,9 centimes par litre d’essence).

L’exécutif s’inquiète, et menace

Le gouvernement garantira la liberté des "gilets jaunes" de manifester samedi un peu partout en France contre la hausse des prix des carburants, mais "bloquer un pays" n'est "évidemment pas acceptable", a de nouveau prévenu vendredi Édouard Philippe à la veille du mouvement.

"On peut manifester, mais bloquer un pays alors que des services d'urgence peuvent avoir besoin de circuler, alors que tout un chacun peut avoir besoin de circuler demain, n'est évidemment pas acceptable", a-t-il plaidé lors d'un déplacement dans l'Essonne consacré aux mesures d'accompagnement prises par le gouvernement, fixant également comme "limite" la mise "en danger de la sécurité" de ceux qui manifestent "ou de ceux qui ne souhaitent pas manifester et veulent circuler librement".

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