PARIS (Reuters) - Emmanuel Macron "assume", dans des interviews publiées lundi, la hausse de la taxation des carburants tout en faisant un geste à l'égard des personnes devant se déplacer pour aller travailler, dans un contexte de grogne grandissante et à la veille d'un long déplacement dans le Nord et l'Est de la France.
"Je suis particulièrement sensible à la colère de ceux qui doivent se déplacer pour travailler. Ni le gouvernement ni le parlement ne peuvent être sourds à cela", indique le chef de l'Etat dans un entretien au Courrier Picard, à L’Union et à la Voix du Nord. "C’est pourquoi je souhaite qu’on trouve des solutions innovantes, avec les territoires, pour accompagner cette transformation".
La région Hauts-de-France "a proposé un aide au transport pour ceux qui ont plus de 30 km par jour de déplacement. J’ai demandé au gouvernement de voir comment nous pouvons accompagner cela", poursuit-il. "Dans le prochain projet de loi de finances, cette aide sera défiscalisée, afin que les ménages soient accompagnés au quotidien. Je pense que l’on peut faire davantage", ajoute-t-il, sans donner plus de précisions sur le montant ni sur le nombre de ménages concernés.
La contestation contre l’augmentation des prix des carburants, forte notamment d’une pétition signée par plus de 700.000 personnes, s’est récemment cristallisée autour d’un appel au blocage des routes le 17 novembre prochain.
Les trois quarts des Français (78%) ont dit soutenir ce mouvement, selon un sondage Odoxa-Dentsu Consulting réalisé pour franceinfo et Le Figaro diffusé jeudi.
Par ailleurs, 76% des Français jugent que l’augmentation des taxes sur le carburant et le fioul domestique est une mauvaise chose et 80% d’entre eux estiment que les hausses des taxes sur les produits pétroliers auront un impact élevé sur leur pouvoir d’achat.
"On nous a expliqué pendant des décennies qu’il fallait acheter du diesel et maintenant c’est le contraire. C’est normal que ce soit mal compris", estime le chef de l'Etat dans un autre entretien aux journaux du groupe Ebra, également publié lundi.
"J’assume parfaitement que la fiscalité due au diesel soit au niveau de celle de l’essence et je préfère la taxation du carburant à la taxation du travail", poursuit-il. "Ce qu’on sait, c’est que la pollution la plus importante vient de millions de véhicules diesel anciens qui en plus consomment davantage de carburant".
"Pour accélérer la mutation, nous créons une prime de 1.000 à 2.000 euros y compris sur l’achat d’occasion, pour inciter à aller vers des véhicules moins polluants. Il ne faut diaboliser personne", ajoute Emmanuel Macron. "Les mêmes qui râlent sur la hausse du carburant réclament aussi qu’on lutte contre la pollution de l’air parce que leurs enfants souffrent de maladies".
(Marine Pennetier, édité par Sophie Louet et Myriam Rivet)
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