
Les prix de l'or noir dégringolent. Les cours du pétrole ont chuté de près de 20% en un mois, après avoir culminé début octobre à leur plus haut niveau depuis 4 ans. Le prix du baril de Brent est passé vendredi sous la barre des 70 dollars pour la première fois depuis avril, et celui du baril new-yorkais WTI sous les 60 dollars, neuvième mois consécutif de baisse.
Alors comment expliquer cette baisse des cours? Malgré des signes de ralentissement de la demande, l'Arabie saoudite, la Russie, le Koweït et l'Irak ont récemment augmenté leur production de brut, et les Etats-Unis celle de pétrole de schiste. Dans le même temps, la demande de la Chine, le plus grand importateur, a baissé. Conséquence du ralentissement de sa croissance selon Cailin Birch, analyste à l'Economist Intelligence Unit, entreprise britannique de recherches et d'analyses.
Par ailleurs, les sanctions américaines contre l'Iran, qui menaçaient de faire baisser l'offre mondiale et donc de faire grimper les prix, se sont avérées moins sévères que prévu. Les Etats-Unis ont notamment accordé une exemption de 180 jours à 8 pays: la Chine, l'Inde, la Corée du Sud, le Japon, l'Italie, la Grèce, Taïwan et la Turquie. 8 pays qui pourront continuer à importer du brut iranien. Ils représentaient l'an dernier les quatre cinquièmes des ventes de pétrole iraniennes à l'étranger.
Depuis décembre 2016, les pays de l'Opep appliquaient un accord de réduction de la production d'or noir. Un accord qui n'est pas respecté à 100%. Ryad, notamment, avait augmenté sa production, passant de 9,9 millions de barils par jour en mai à 10,7 millions en octobre, d'après le ministre saoudien de l'Energie Khaled al-Faleh.
Dans la perspective des sanctions américaines, Moscou et Ryad, deux des trois plus grands producteurs mondiaux, avaient amendé en juin leur accord de limitation de la production afin de pouvoir extraire plus et compenser une baisse des exportations pétrolières iraniennes. C'était sans compter sur la décision de Washington d'accorder des exemptions à 8 importateurs de pétrole iranien. Au final, l'augmentation de la production des grands producteurs compense largement les quantités de barils iraniens perdus, explique Fawad Razaqzada, analyste pour Forex.com.
Arabie Saoudite fragilisée
Une situation qui survient dans un contexte de grande fragilité pour l'Arabie Saoudite, dont la famille régnante est profondément destabilisée par l'affaire Khashoggi. Le Wall Street Journal a ainsi fait état de réflexions, à Ryad, sur les conséquences d'un éclatement de l'OPEP. Réflexions qui, pour l'instant, ne dépassent pas le stade de la théorie, insistait le journal, particulièrement bien informé sur l'entourage du roi, mais qui n'en étaient pas moins sans précédent. Les saoudiens s'interrogent autant sur leur rôle dans les mois qui viennent, et sur les velléités de certains états à prendre leur indépendance, après des années de domination saoudienne parfois vécue comme une humiliation, que sur la demande de pétrole à plus long terme face aux progrès des énergies alternatives. Au coeur de cette réflexion, la perspective de la mise en bourse de la première compagnie pétrolière mondiale, Saoudi Armaco, une opération, écrit le Wall Street Journal, dont les préparatifs ont été stoppés pour une durée indéterminée
La possibilité d'une baisse de la production a donc de nouveau évoquée ce dimanche à Abou Dhabi, en présence des ministres de l'Energie de Russie, d'Arabie saoudite, du Koweït, du Venezuela et des Emirats arabes unis. L'enjeu est important. Si les producteurs "échouent à montrer leur intention d'inverser la dernière hausse de la production, les prix du pétrole risquent de plonger davantage", ont prévenu vendredi les analystes du groupe bancaire allemand Commerzbank
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