par Caroline Valetkevitch
NEW YORK (Reuters) - La Bourse de New York a terminé en baisse vendredi, après trois jours de hausse d'affilée, l'enthousiasme ayant été refroidi par des prévisions décevantes d'Apple et les propos du conseiller économique de la Maison blanche qui s'est déclaré moins optimiste sur l'imminence d'un accord commercial avec la Chine.
Le Dow Jones, qui avait ouvert en hausse dans un climat d'optimisme sur les relations commerciales entre les deux pays, a fini en recul de 109,91 points, soit 0,43%, à 25.270,83.
Le S&P-500, plus large, a cédé 17,31 points, soit 0,63%, à 2.723,06. Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 77,06 points (-1,04%) à 7.356,99 points.
Sur l'ensemble de la semaine, le Dow a toutefois pris 2,35%, le S&P 2,41% et le Nasdaq 2,65%.
Il s'agit des plus fortes progressions hebdomadaires en pourcentage pour le S&P et le Nasdaq depuis le mois de mai, et la meilleure semaine pour le Dow Jones depuis juin.
Le conseiller économique de la Maison blanche Larry Kudlow a déclaré en cours de séance que Washington et Pékin n'étaient pas proches d'un accord visant résoudre leur différent commercial et qu'il était moins optimiste qu'auparavant quant à la probabilité qu'un accord de ce type soit conclu.
Dans une interview à la chaîne de télévision CNBC, il a en outre démenti une information de presse selon laquelle Washington préparait déjà les possibles termes d'un accord.
Le marché a accentué ses pertes à la suite de ces propos du conseiller économique de Trump, le secteur industriel, particulièrement sensible au commerce mondial, qui a pris jusqu'à 1,13% avant ces déclarations, a fini en repli de 0,28%.
"Cela prouve bien que les droits de douanes sont toujours un facteur et, à voir la réaction du marché, j'en conclus que cela a plus de poids que les investisseurs ne l'anticipaient", dit Michael Matousek, chef du trading chez U.S. Global Investors.
Peu après, Donald Trump a affirmé au contraire que beaucoup de progrès avaient été réalisés dans les négociations commerciales avec Pékin et a prédit que les deux plus premières économies mondiales signeraient un très bon accord.
Le président américain a dans le même temps confirmé qu'il devait rencontrer le président chinois Xi Jinping en marge du sommet du G20 en Argentine les 30 novembre et 1er décembre.
VALEURS
La forte baisse du géant Apple a également pesé lourdement sur le sentiment de marché avec une chute de 6,63% à 207,48 dollars en clôture, la valorisation de la marque à la pomme étant repassée sous les 1.000 milliards de dollars.
Le fabricant de l'iPhone prévoit désormais un affaiblissement de la demande dans certains marchés émergents pour le trimestre en cours, ravivant ainsi les craintes sur les perspectives de bénéfice du secteur technologique.
Le compartiment de la "high tech" affiche la plus forte sectorielle avec un repli de 1,89%.
D'autres résultats ont eu un impact plus positif.
Chevron a pris 3,2% après avoir annoncé que son bénéfice trimestriel avait été multiplié par deux, à la faveur d'une production record de pétrole et de gaz.
Starbucks a bondi de 9,7%. La première chaîne mondiale de cafés a publié des résultats trimestriels meilleurs que prévu grâce à des hausses de prix aux Etats-Unis et à un rebond de ses ventes en Chine.
LES INDICATEURS DU JOUR
Autre élément ayant favorisé le repli de la Bourse de New York, les chiffres supérieurs aux attentes des créations d'emploi aux Etats-Unis. Celles-ci ont fortement rebondi en octobre et les salaires ont enregistré leur plus forte progression en rythme annuel depuis neuf ans et demi, ce qui signale des tensions persistantes sur le marché du travail qui pourraient encourager la Réserve fédérale (Fed) à poursuivre dans la voie du resserrement monétaire.
"Les données économiques continuent d'être suffisamment solides pour que la Fed maintienne le resserrement monétaire. Nous prévoyons une hausse des taux en décembre et environ deux autres l'année prochaine", a déclaré Kathy Jones, responsable de la stratégie taux chez Schwab Center for Financial Research.
LA SÉANCE EN EUROPE
Les Bourses européennes ont clôturé en petite hausse, leur rebond ayant été freiné par le retournement de tendance à Wall Street avec Apple et les espoirs ternis sur un éventuel accord commercial entre les Etats-Unis et la Chine.
À Paris, le CAC 40 a terminé en hausse de 0,32% à 5.102,13 points. Le Dax allemand a progressé de 0,44% mais le Footsie britannique a perdu 0,29%. L'indice EuroStoxx 50 a avancé de 0,32%, le FTSEurofirst 300 de 0,24% et le Stoxx 600 de 0,28%.
Sur l'ensemble de la semaine, le Stoxx 600 a gagné 3,3%, sa plus forte progression hebdomadaire depuis décembre 2016. Le CAC a quant à lui repris 2,71% en une semaine.
CHANGES
Sur le marché des changes, le dollar a progressé contre le yen et l'euro à l'issue d'une séance volatile, dans l'inquiétude sur l'évolution du conflit commercial entre Washington et Pékin.
Le dollar a aussi été soutenu par la statistique sur l'emploi américain montrant une forte hausse des créations d'emplois et des salaires, qui devrait conforter la Réserve fédérale américaine sur la voie d'un relèvement des taux.
La devise américaine prend 0,23% face à un panier de devises de référence . L'euro perd 0,26% à 1,1377 dollar.
La livre sterling s'est stabilisée mais est en passe d'accuser sa plus forte hausse hebdomadaire en sept semaines.
TAUX
Les chiffres de l'emploi aux Etats-Unis qui vont dans le sens d'une poursuite des relèvements de taux de la Fed ont provoqué une nette hausse du rendement des Treasuries, notamment du papier à 10 ans qui a atteint un plus haut du jour de 3,22%. En Europe, le taux de l'emprunt d'Etat allemand de même échéance a progressé, à 0,438% contre 0,436% jeudi.
PÉTROLE
Les cours du brut ont perdu du terrain en réaction à l'annonce que les Etats-Unis vont exempter temporairement huit pays des sanctions relatives à l'Iran, ce qui leur permettra de continuer à importer du pétrole iranien en dépit de la mise en oeuvre de pénalités américaines contre Téhéran.
Le brut léger américain perd 1,3% à moins de 62,86 dollars et le Brent cède 0,36% à 72,63 dollars le baril.
A SUIVRE LUNDI :
Les investisseurs suivront les indices PMI des services en Chine et au Royaume-Uni, et l'indice ISM des services aux Etats-Unis, alors que se tiendra une réunion de l'Eurogroupe.
(Laetitia Volga et Juliette Rouillon pour le service français)
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