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Gironde: Ford aurait touché environ 20 millions d'euros d'aides publiques directes depuis 2013 pour son site… - 20 Minutes

Philippe Poutou, représentant CGT Ford à Blanquefort, se bat pour éviter la fermeture de l'usine. (Photo by ERIC PIERMONT / AFP) — AFP
  • Ford aurait touché entre 22 et 26 millions d’euros d’aides publiques directes entre 2013 et 2018.
  • Les collectivités demandent des remboursements de ces aides qui étaient conditionnées au maintien de 1.000 emplois sur le site.
  • Elles espèrent que le législateur autorise une préemption du site de Blanquefort au bénéfice de la puissance publique.

Ford veut bel et bien tirer le rideau sur son site girondin de Blanquefort, qui représente plus de 850 emplois directs et 2.000 induits. Le groupe américain vient de refuser la seconde offre du groupe Punch pour la reprise de l’usine et d’ici ce lundi, la DIRECCTE doit se prononcer sur le Plan de sauvegarde de l’emploi (PSE).

S’il est validé, le site industriel sera fermé d'ici fin août. Dans ce contexte, beaucoup mettent en cause le versement d’aides publiques à cette multinationale qui réalise des bénéfices.

40 millions d’euros d’aides au total pour les syndicats

« Ford Aquitaine Industries devait toucher 26 millions d’euros sur la période 2013-2018 », estime le service communication de Ford France. La préfecture parle d’environ 15 millions d’euros débloqués par l’Etat et 7 millions par les collectivités, soit 22 millions d’euros. Un écart qui s’explique probablement par le fait que certaines aides programmées n’avaient pas encore été versées complètement.

Plusieurs collectivités ont déjà annoncé leur volonté de récupérer les sommes versées, puisqu’elles étaient conditionnées au maintien de 1.000 emplois sur le site. « 1, 3 million d’euros ont été versés (par le Département seul) sur les 2 millions promis et on a émis un titre de recettes au mois de décembre pour bénéficier d’un remboursement », explique Christine Bost, vice-présidente (PS) du Département.

Les syndicats estiment qu'au total les aides avoisinent les 40 millions d’euros contre les 26 millions avancés par Ford, car ils prennent en compte les aides « indirectes » qui ont bénéficié à l’entreprise, comme le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE) et les mesures de chômage partiel (puisque l’employeur bénéficie d’une allocation de l’Etat correspondant aux heures chômées).

Maîtriser le site industriel

« On va demander au ministre de l’Economie et au président de la République qu’un amendement soit pris en urgence pour éviter que le groupe ne garde le bénéfice foncier de ce site en partant, pointe Christine Bost. Ce serait une sorte de préemption mais pour un site industriel ». Si la puissance publique récupère le site, il sera encore temps, pour la vice-présidente du Département, de discuter avec le candidat à la reprise, Punch. Resteront beaucoup de détails techniques à régler dans cette hypothèse puisque Ford était censé assurer une transition locale, pendant deux à trois ans. Une analyse partagée par Véronique Ferreira, la maire (PS) de Blanquefort, qui évoque la possibilité d’une reprise par les autorités pour un euro symbolique.

Avant d’envisager un projet alternatif sur le site, ce sont les discussions avec le candidat à la reprise qui doivent primer. « Au lendemain de l’annonce officielle de Ford de refuser la reprise on ne va pas rentrer dans le jeu de lancer des idées en disant il va se passer ci ou ça, ce serait irrespectueux pour les salariés, estime Véronique Ferreira. On a tous travaillé à fond sur la question de la reprise et s’il doit y avoir après quelque chose de nouveau, ce sera sur la base de l’émergence d’une idée collective ».

« Concernant le PSE et les chiffres liés au devenir du site, ils sont en cours de discussion avec les autorités et sont soumis à l’homologation du PSE qui est attendue au plus tard pour le 4 mars », explique sobrement le service communication de Ford. Pour la maire de Blanquefort « cela paraît compliqué qu’il n’y ait pas d’homologation ». Cette dernière déclencherait les droits à la préretraite des salariés concernés et les licenciements « secs » interviendraient en septembre.

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