
L’amélioration sur le marché du travail se confirme. Au quatrième trimestre 2018, le taux de chômage a reculé de 0,3 point, se situant désormais à son plus bas niveau depuis début 2009, à 8,8 % sur l’ensemble du territoire (outre-mer compris, sauf Mayotte), d’après les données provisoires diffusées, jeudi 14 février, par l’Insee. En métropole, il y avait, à la fin de 2018, 2,5 millions de personnes au chômage, soit 90 000 de moins en trois mois. Un décompte effectué en vertu de la définition du Bureau international du travail (BIT).
« Ces chiffres sont très bons et très étonnants », commente Eric Heyer, de l’Observatoire français des conjonctures économiques. Le chômage, explique-t-il, a reflué plus nettement que le laissaient envisager les créations d’emplois dans le secteur privé, au dernier trimestre 2018 (+ 16 200). Un écart difficile à interpréter, à ce stade. Il n’est pas exclu que les statistiques – provisoires, elles aussi – sur la progression des effectifs dans les entreprises du secteur marchand soient un peu revues à la hausse, ultérieurement.
Si on regarde les tendances sur une année, complète M. Heyer, la baisse du taux de chômage est moins spectaculaire (− 0,1 point) et plus cohérente avec l’accroissement du volume des embauches observé en douze mois (+ 106 100 dans le privé).
Nette amélioration pour les 15-24 ans
Signal très encourageant, la proportion des 15-24 ans qui recherchent un poste diminue nettement (− 1,8 point en un an) et repasse sous la barre symbolique des 20 % (à 18,8 %) dans l’Hexagone. Un résultat à mettre en avant, le chômage des jeunes étant un fléau face auquel les politiques publiques ont longtemps été impuissantes.
Autre évolution très positive : la part des personnes de 15 à 64 ans, qui occupent un emploi, continue son ascension (+ 0,4 point sur douze mois) et atteint 66,1 %, « son plus haut niveau depuis 1980 », souligne l’Insee. L’augmentation est un peu plus forte que la moyenne pour ceux qui ont de 55 à 64 ans (+ 0,5 point). « Cela met à mal la théorie selon laquelle le relèvement de l’âge de départ à la retraite se traduirait nécessairement par une dégradation du sort des seniors, confie Philippe Martin, président du Conseil d’analyse économique. Le taux d’emploi de cette catégorie de la population peut s’accroître, et il faut, du reste, que cette tendance se poursuive, car la France accuse, en la matière, un retard par rapport à bien d’autres pays européens. »
L’embellie s’observe aussi sur un plan plus qualitatif. Le taux d’emploi en contrat à durée indéterminée est orienté à la hausse (+ 0,4 point en un an). Idem pour le pourcentage de personnes travaillant à temps complet : à 54,4 %, il atteint même le seuil le plus élevé « depuis 2003 », d’après l’Insee.
Une précision importante : l’Insee et Pôle emploi produisent des statistiques sur les personnes qui recherchent du travail, selon une méthode et des critères différents. L’un et l’autre ne calculent pas la même chose, ce qui peut expliquer les écarts entre le nombre de chômeurs au sens du BIT et les effectifs inscrits dans la catégorie A de Pôle emploi (personnes en quête d’un poste et n’ayant exercé aucune activité). Au demeurant, les données issues de ces deux sources convergent et mettent en évidence une poursuite de la décrue du chômage.
https://www.lemonde.fr/economie/article/2019/02/14/le-taux-de-chomage-en-recul-a-8-8-au-quatrieme-trimestre_5423276_3234.htmlBagikan Berita Ini
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