- Le sidérurgiste britannique British Steel est devenu officiellement propriétaire, ce mercredi matin, de l’aciériste nordiste Ascoval.
- La veille de cette reprise, British Steel a annoncé des difficultés financières.
- Les syndicats s’inquiètent de cette annonce et parlent de « ras-le-bol ».
« Ras-le-bol ! Quand ça va s’arrêter ? », Du côté du syndicat CFDT, l’inquiétude était grande, ce mercredi, chez Ascoval, à Saint-Saulve, dans le Nord. Le sidérurgiste britannique British Steel – qui est devenu officiellement propriétaire, ce mercredi matin, de l’aciériste nordiste – vient d’annoncer avoir besoin d’un « soutien financier » de 75 millions de livres (86 millions d’euros). La presse britannique évoque même le risque d’une faillite.
Cette annonce intervient après une première tentative avortée de reprise d’Ascoval par le groupe belge Altifort, il y a trois mois. « C’est incompréhensible. Il y a pourtant des éléments dans les dossiers de reprise. Comment peut-on s’apercevoir de la situation financière difficile d’une entreprise, la veille d’un premier versement ? », s’insurge Olivier Burgnies, délégué syndical CFDT.
« Au détriment de l’humain »
Et la promesse de British Steel de mener à bien la reprise d’Ascoval ne le rassure guère : « On craint que les difficultés du groupe touchent la partie européenne. Et on pense aussi à nos collègues anglais qui vont être fragilisés par le transfert d’une partie de la production chez nous. On a l’impression que tout ça se fait au détriment de l’humain ».
Le projet de British Steel, à en croire la CFDT, c’est de « placer ses billes en Europe avant le Brexit, pour éviter les futures taxes douanières, contrairement à ce qu’on nous avait dit ». D’où la méfiance du délégué concernant l’avenir du site de 270 salariés.
Côté CGT, même colère. « On n’en peut plus, on est en train de jouer avec nos nerfs. On n’est pas des robots. Depuis 15 jours il y a des démissions en cours », a indiqué Nacim Bardi, délégué CGT, inquiet également pour le carnet de commandes. Quand « les clients vont voir ça, ils vont se barrer », a-t-il ajouté à l’AFP.
Un comité d’entreprise extraordinaire, lundi
Le gouvernement français est « vigilant » et donne la priorité à la protection des salariés d’Ascoval, a indiqué mercredi. « Le premier sujet, c’est de protéger les salariés et de faire en sorte de donner un avenir industriel à ce site », a affirmé la secrétaire d’Etat, Agnès Pannier-Runacher, sur BFM Business.
Reprise d’#Ascoval par #BritishSteel : nous sommes confiants mais vigilants. Le repreneur a confirmé qu’il assumera ses engagements d’investissements pour donner un avenir au site industriel. En période de Brexit, l’aciérie lui permet de renforcer sa présence en 🇪🇺. https://t.co/87HQc0t0fO
— Agnès Pannier-Runacher (@AgnesRunacher) May 15, 2019
Le directeur du site, Cédric Orban, doit rencontrer à Paris les représentants de British Steel, selon des sources concordantes. Un comité d’entreprise extraordinaire doit avoir lieu, lundi, avec, selon la CGT, le patron du sidérurgiste britannique, Roland Junck.
Du côté de la mairie de Saint-Saulve, contactée par 20 Minutes, on se contente d’évoquer « des rumeurs » concernant les difficultés financières de British Steel. « Rumeurs » qu’on ne commente pas.
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