Carburants. Les prix vont grimper « assez rapidement » en France après l’attaque en Arabie Saoudite - Ouest-France

La flambée des cours du pétrole à la suite de l’attaque de drones contre des installations saoudiennes est un événement « considérable » qui se traduira « assez rapidement » par une hausse de l’ordre de 5 centimes à la pompe en France, d’après les professionnels du secteur.

L’attaque de drones contre des installations pétrolières saoudiennes d’Aramco, menée samedi, dans l’est du pays, va avoir une répercussion sur le porte-monnaie des Français. Les professionnels du secteur ont alerté, ce lundi 16 septembre, sur les conséquences de la flambée des cours du pétrole observée depuis cet événement à l’autre bout du globe.

« On peut s’attendre assez rapidement à une augmentation de l’ordre de 4 ou 5 centimes » parce que « les grandes sociétés répercutent au jour le jour l’évolution des prix sur le marché de Rotterdam sur l’essence et le gazole », a déclaré à l’Agence France Presse (AFP) Francis Duseux, président de l’Union française des industries pétrolières (UFIP). « Cinq centimes, à supposer que ça reste à ce niveau, c’est tout à fait considérable. C’est peut-être ce qu’il y a de plus inquiétant pour les Français », a souligné Francis Duseux.

À l’abri d’une rupture d’approvisionnement ?

« Quand vous payez 1,50 € sur un litre d’essence, vous avez à peu près 50 centimes de matières premières, de raffinage et de distribution », le reste étant constitué de taxes diverses, a-t-il rappelé. C’est donc cette fraction d’environ un tiers du prix à la pompe qui suit l’augmentation des cours. Les cours du pétrole ont grimpé de 10 % lundi matin, alors que l’Arabie saoudite a opéré une réduction de moitié de sa production.

Les bombardements ont provoqué une réduction brutale de production de 5,7 millions de barils par jour, soit environ 6 % de l’approvisionnement mondial. « C’est une attaque militaire frontale, surprenante, inattendue » qui représente un événement « tout à fait considérable » pour le secteur, a commenté Francis Duseux.

Toutefois, la France est à l’abri d’une rupture d’approvisionnement, selon lui. « On a trois mois de stocks de réserve, c’est la loi qui nous oblige à posséder dans des stockages trois mois de la consommation de l’année précédente. » « Au cas où l’approvisionnement en brut deviendrait un peu plus tendu, je pense qu’il n’y aurait pas de problème pour continuer à approvisionner les Français dans les stations-service ou pour remplir leur cuve de fioul domestique », a-t-il indiqué.

Aramco pourrait mettre « plusieurs mois » pour retrouver des volumes normaux

L’évolution de la situation va désormais dépendre de plusieurs facteurs comme le temps pour réparer les installations endommagées, la mobilisation des stocks saoudiens et l’augmentation de la production d’autres pays mais surtout la réaction diplomatique et éventuellement militaire. « Le danger c’est, est-ce qu’on pourrait voir un embrasement de cette région, avec toutes les conséquences que ça pourrait avoir ? Franchement je pense que ce n’est pas souhaitable », a conclu Francis Duseux.

Le géant pétrolier Aramco pourrait avoir besoin de « plusieurs mois » pour retrouver ses volumes normaux de production, a-t-on appris lundi auprès de deux sources proches de l’industriel saoudien. « La situation reste très mauvaise », a commenté l’une des sources à l’agence Reuters. Selon elle, l’Arabie Saoudite sera en mesure de maintenir le niveau de ses exportations cette semaine en puisant dans ses stocks. Mais le volume des exportations diminuera si l’arrêt de la production se prolonge trop longtemps sur les sites touchés.

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