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Privatisation de la Française des Jeux : acheter des actions, est-ce que ça vaut le coup ? - Sud Ouest

À partir de ce jeudi 7 novembre, débute le processus de privatisation de la Française des Jeux. À l’issue de l’opération, l’État, qui contrôlait jusqu’ici 72% de l’entreprise, restera actionnaire minoritaire à hauteur de 20%. 

Concrètement, jusqu’au mercredi 20 novembre, les actions de la Française des Jeux vont être mises en vente, notamment auprès des particuliers. Mais acheter l’une des 191 millions d’actions vaut-il le coup ? Voici ce à quoi il faut réfléchir avant de se lancer. Ou pas. 

Une entreprise « aux revenus sûrs et réguliers »

« Dans une période où les revenus à taux fixes ne rapportent plus rien, le particulier a plus que jamais sa place en Bourse », en particulier avec « une entreprise, facile à comprendre, aux revenus sûrs et réguliers », estime Jean-Pierre Pinatton, président du conseil de surveillance du courtier Oddo BHF. Et il est vrai que le bilan financier publié par l’entreprise début octobre met en avant une bonne santé financière, avec une croissance de son chiffre d’affaires de l’ordre de 7% à fin septembre 2019. 

Cela devrait continuer puisqu’elle table sur une croissance de 5% en 2020. Et « le nouveau cadre réglementaire qui confie à FDJ l’exclusivité des jeux de loterie et des paris sportifs en points de vente pour 25 ans, ainsi que la solidité de notre modèle économique nous rendent confiants quant à la poursuite de cette dynamique à l’horizon 2025 », estime Stéphane Pallez, PDG du groupe, qui envisage une croissance du chiffre d’affaires de l’ordre de 3 à 4% par an.

Des mesures en faveur des particuliers

Autre argument séduisant,  une action gratuite sera accordée pour dix actions achetées par les petits épargnants, si ces actions sont conservées 18 mois. Et une décote de 2% par rapport au prix payé par les investisseurs sera appliquée. "Si des particuliers veulent prendre des actions autant les prendre à ce moment-là pour profiter de ces avantages", estime Catherine Lubochinsky, professeure à l’université de Paris 2 et membre du Cercle des économistes. « D’autant qu’au moment de l’introduction en bourse, on s’arrange pour que le cours grimpe, au moins pendant quelques jours. »

Reste tout de même à savoir à quel prix les actions seront mises sur le marché. Le prix définitif ne sera communiqué qu’à l’issue de la période d’offre (le 20 novembre). Pour l’instant, on sait seulement que "l’on est plutôt dans les dizaines d’euros que dans la centaine d’euros", selon la PDG du groupe.

À quoi s’attendre ?

Mais bien qu’il s’agisse de la FDJ, il ne faut pas s’attendre à gagner au Loto pour autant. Ces actions sont ce que les spécialistes qualifient de « valeurs père de famille ». « C’est-à-dire qu’elles ne vont pas s’envoler en bourse », explique Catherine Lubochinsky. "Mais leur cours ne devrait pas s’effondrer non plus.

« Même en cas de récession les gens continuent à jouer à loterie, cela leur donne de l’espoir. Finalement, le seul gros risque à long terme, c’est la concurrence qu’il peut y avoir sur internet »

En clair, il ne faut pas s’attendre à des gains mirobolants, mais le risque de chute vertigineuse est limité, même si tout reste évidemment possible. Et au-delà du cours de l’action, « en général quand vous êtes actionnaire, à moins que l’entreprise ne fasse pas de profits, vous recevez des dividendes », ajoute l’économiste. L’an dernier, selon Le Parisien, la FDJ a distribué 130 millions d’euros de dividendes. Et dans son dernier bilan financier, elle estime que les dividendes qui seront versés cette année seront du même ordre. « Il devrait donc y avoir distribution de profits puisque l’entreprise en fait et devrait continuer à en faire », suppose Catherine Lubochinsky. Reste à savoir combien. 

« Ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier »

Par ailleurs, l’économiste conseille surtout de ne « pas mettre tous ses œufs dans le même panier ». Notamment car les introductions en Bourse ne sont pas toujours un succès, comme en témoignent les mauvais exemples d’EDF, entré en Bourse en novembre 2005 à 32 euros et de France Telecom, introduit en octobre 1997 à 27,75 euros, et dont les cours sont toujours très en dessous de ces niveaux, pénalisant les petits épargnants.

« Bref on ne met pas toutes ses économies dans un seul titre, au cas où son cours baisserait. Deuxième règle, mieux vaut prendre des actions tant que l’on est assez jeune pour les garder longtemps. Ainsi, s’il y a des accrocs, le cours peut remonter plus tard, c’est moins grave. Lorsqu’on approche de la retraite, en revanche, il faut prendre moins de risques »

Quoi qu’il en soit, les particuliers qui sont tentés par des actions FDJ doivent « nécessairement détenir un compte-titres ou un Plan d’épargne en actions (PEA) pour pouvoir passer un ordre d’achat », rappelle l’entreprise. Pour cela il faut passer par un intermédiaire (banque, établissement de crédit, courtier en ligne ou société de bourse). L’occasion de demander conseils et explications.

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