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Kering aurait des visées sur les doudounes Moncler - Le Monde

Une boutique Moncler à New York, en mars.
Une boutique Moncler à New York, en mars. Craig Barritt / AFP

Moncler flambe en Bourse. Le titre a gagné près de 10 % à l’ouverture des marchés à Milan, jeudi 5 décembre, à la suite de la publication d’informations de l’agence d’informations financières Bloomberg évoquant « des discussions préliminaires » entre le fabricant italien de doudounes et le groupe français de luxe Kering. Contactés par Le Monde, celui-ci n’a pas souhaité « commenter ces rumeurs de marché ». Le groupe Moncler a lui écarté « tout projet concret » de rapprochement.

Toutefois, en début d’après-midi, son actionnaire de référence depuis 2003, Remo Ruffini, a rappelé, dans un communiqué, que « temps à autre (...) il « [recevait] des investisseurs et d’autres acteurs du secteur, dont le groupe Kering » afin « d’explorer des opportunités stratégiques de poursuivre le développement de Moncler ». Au passage, M. Ruffini entretient le mystère autour de ses projets capitalistiques et soutient le cours de Bourse du groupe.

Moncler, il est vrai, a tout pour plaire. La marque fondée en 1952 à Monestier-de-Clermont (Isère), près de Grenoble, a connu une seconde jeunesse ces dix dernières années grâce à l’entrepreneur italien. Le chiffre d’affaires a crû de 22 % en un an, atteignant 1,42 milliard d’euros sur son exercice 2018. Moncler qui, dans l’Hexagone, est connue pour avoir équipé les équipes françaises de ski aux Jeux olympiques de Grenoble (1968), s’est muée en une marque de luxe très rentable.

Ce positionnement a notamment séduit les consommateurs asiatiques. Ces derniers aiment acheter en ligne ses collections, renouvelées tous les mois. Grâce en particulier à la Chine, Moncler réalise désormais 43 % de ses ventes en Asie. Ce succès est alimenté par des investissements marketing record. En 2018, la marque, réputée pour ses manteaux à plus de 1 000 euros, a dépensé près de 100 millions d’euros pour ses campagnes publicitaires (soit 7 % de plus qu’en 2017).

Moncler est ainsi devenu une vedette à la Bourse de Milan. Son action s’est appréciée de 33 % l’an dernier. Désormais, sa capitalisation avoisine les 11 milliards d’euros. Déjà, les analystes financiers spéculent sur le montant de rachat que Kering se dit prêt à mettre sur la table pour s’offrir la marque italienne. Le cabinet ING estime que le groupe détenu par la famille Pinault pourrait débourser 13 milliards d’euros pour l’emporter.

Kering, qui détient Gucci, Bottega Venetta et Saint Laurent, n’a jamais caché son ambition de renouer avec des opérations de croissance externe afin de diversifier son portefeuille. En février 2019, lors de la publication de résultats record, François-Henri Pinault avait précisé être prêt à exploiter les 2,9 milliards d’euros de trésorerie disponibles fin 2018 pour signer des acquisitions.

Remettre les pieds dans le marché du sportswear

En cette fin d’année, l’urgence se fait sentir. Son concurrent LVMH s’apprête à signer le rachat du joaillier américain Tiffany pour un montant de 14,7 milliards d’euros. L’opération du numéro un mondial du luxe (46,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2018 dont 52 % dans la mode et les cosmétiques) distance à jamais ses concurrents. A commencer par Kering, dont le chiffre d’affaires s’est élevé à 13,6 milliards d’euros l’an dernier.

Moncler est-il l’opération idoine pour le groupe tricolore ? Les doudounes valent-elles mieux que les baskets Puma ? Un an après avoir cédé 70 % du capital de la marque allemande de sport, le groupe remettrait les pieds dans le marché du sportswear, fût-il de luxe.

François-Henri Pinault devra convaincre Remo Ruffini de lui céder les rênes de l’entreprise qu’il a rachetée en 2003, après en avoir été directeur artistique pendant quatre ans. Depuis, l’Italien l’a redressée, avec l’appui de fonds d’investissement dont Carlyle, dès 2008, puis Eurazeo, en 2011. Et il l’a introduite en Bourse en 2013, notamment pour financer le développement de son réseau de boutiques (220 dans le monde, à ce jour). Le fabricant transalpin a déjà sensiblement enrichi ses actionnaires : il a notamment rapporté 1,5 milliard d’euros à Eurazeo. Le fonds est définitivement sorti du capital en mars.

Remo Ruffini cédera-t-il à l’appât du gain ? L’Italien, dont le magazine Forbes évalue la fortune personnelle à plus de 2,7 milliards de dollars (2,4 milliards d’euros), possède 22,5 % du capital, aux côtés d’investisseurs institutionnels, dont Morgan Stanley Invest. Ce ne serait pas la première fois que M. Ruffini cède une entreprise. En 2000, il avait vendu au groupe Stefanel la marque New England Company, qu’il avait fondée à l’âge de 24 ans, en 1984.

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