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Coronavirus : un premier bilan des secteurs économiques les plus touchés - Les Échos

Publié le 23 févr. 2020 à 15h21Mis à jour le 23 févr. 2020 à 17h01

· Incertitude dans l'automobile

Dans l'automobile, aucun dirigeant ne s'est encore hasardé à évaluer l'impact du virus sur les résultats. Daimler, par exemple, - qui réalise 30 % de ses ventes de  Mercedes en Chine -, a indiqué vendredi dans son rapport annuel que la chute de la croissance liée au coronavirus était susceptible d'affecter les ventes, mais aussi la production et la chaîne logistique - sans plus de précisions.

La plupart des usines hors de la province du Hubei redémarrent doucement - ou vont le faire. Mais pas avant le 11 mars dans la province en quarantaine, qui concentre 7 % de la production du pays. General Motors, Honda et Nissan resteront fermées au moins jusque-là. De nombreux fournisseurs y étant implantés, cela pourrait conduire à stopper des lignes de production dans le monde entier, à l'instar des usines de Jaguar Land Rover au Royaume-Uni. Les ventes de voitures en Chine se sont effondrées de 92 % en quinze jours en février. Le pays représente 40 % des ventes de General Motors et Volkswagen, et 30 % de celles de Daimler et BMW.

· Le prix du pétrole repart à la baisse

Après quelques jours de rebond, l es cours du brut sont repartis à la baisse descendant sous la barre des 58 dollars face aux craintes sur la demande chinoise. Les experts d'UBS tablent désormais sur un brut à 56 dollars en moyenne au premier trimestre, soit 6 dollars de moins que prévu initialement. L'Opep et la Russie se réunissent le 5 mars pour décider d'une baisse de leur production afin de soutenir les prix.

· Angoisse dans le transport maritime de marchandises

Le transport maritime de marchandises traverse une mauvaise passe. Pour le vrac sec (minerais, charbon, céréales…), le Baltic Dry Index, l'indice des tarifs pratiqués au quotidien sur les vingt routes de transport représentatives du marché, a touché la semaine dernière un plus bas depuis 2016.

Le coronavirus a ainsi conduit « à un arrêt complet de nombreux ports chinois », a expliqué à l'AFP Lars Bastian Østereng, en charge de la recherche chez Arctic Securities.  Louis Dreyfus Armateurs (LDA) a suspendu les relèves d'équipages en Chine et n'autorise plus ses marins à descendre à terre. « L'épidémie est un phénomène gravissime pour le marché », a déclaré à l'AFP le secrétaire général de LDA, Antoine Person.

Dans le transport maritime de conteneurs, le danois AP Moeller-Maersk, numéro un mondial, a averti jeudi que le début d'année était « faible » du fait d'une fermeture plus longue que d'habitude des usines en Chine. Pour 2020, la visibilité, cruciale pour le secteur, est considérablement réduite.

· Lourde ardoise pour le transport aérien

L'épidémie de coronavirus pourrait entraîner un manque à gagner de 30 milliards de dollars pour les compagnies aériennes en 2020, selon l'Association internationale du transport aérien (Iata), qui redoute la « première baisse mondiale » des réservations depuis 2008-2009. Les compagnies d'Asie-Pacifique seraient les premières touchées, avec une perte de revenus globale de 27,8 milliards de dollars, le manque à gagner pour les autres étant de 1,5 milliard. Le groupe aérien chinois HNA, déjà confronté à un problème de surendettement, pourrait être repris par le gouvernement de la province de Hainan - où il a son siège -, lequel le démantèlerait.

2020 « sera une année très difficile pour les compagnies aériennes », a prévenu jeudi le directeur général de l'Iata, Alexandre de Juniac. Selon l'association, qui regroupe 290 compagnies aériennes, la baisse nette du nombre de passagers pourrait être de 8,2 % dans la région Asie-Pacifique cette année. Air France-KLM a estimé entre 150 et 200 millions d'euros le manque à gagner dû à la suspension de ses vols jusqu'en avril.

· Le tourisme français durement impacté

Dans l'hôtellerie, le poids lourd britannique InterContinental Hotels Group (IHG) et le champion français Accor viennent d'indiquer que les conséquences du Covid-19 sont, à ce stade, limitées. La « Grande Chine » représente moins de 10 % du résultat opérationnel pour le premier, selon le directeur général de IHG, Keith Barr et 3 % du chiffre d'affaires d'Accor, a indiqué le PDG d'Accor, Sébastien Bazin

A contrario, la filière touristique française, en premier lieu parisienne, est et sera touchée par l'effondrement de la venue des visiteurs chinois (2,2 millions en 2018), d'autant qu'ils sont de loin les visiteurs étrangers les plus dépensiers. Selon le spécialiste de la détaxe Planet, les Chinois ont représenté 32,1 % du montant des ventes détaxées en 2019, avec un panier moyen de 1.452,20 euros.

Chez les tour-opérateurs, les spécialistes de l'Asie et de la Chine sont les plus exposés. Chez les professionnels français, qui ont suspendu le 26 janvier les départs sur la Chine jusqu'au 31 mars la chute des réservations s'amplifie sur la Thaïlande et le Vietnam, le Japon étant désormais le troisième pays fortement affecté.

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