
(BFM Bourse) - La lourde rechute des indices new-yorkais sur fond de propagation du coronavirus aux États-Unis provoque un nouveau reflux de la Bourse de Paris vendredi matin. Le pétrole flanche aussi avant le verdict de la réunion de l'Opep+ cet après-midi, tandis que l'euro atteint de nouveaux sommets.
Et c'est reparti pour un tour. Au lendemain d'une nette baisse (-1,9%), la Bourse de Paris a chuté de 2% dès l'ouverture des échanges vendredi, et creuse ses pertes pour afficher vers 10h00 un repli de 2,77% à 5.212 points, dans un volume de transactions déjà relativement fourni à ce stade (près de 700 millions d'euros).
"Les craintes liées aux impacts économiques du coronavirus sont toujours dans l'esprit des investisseurs tout comme la crainte que la BCE n'agisse pas de manière appropriée lors de la réunion de jeudi prochain", observe John Plassard, spécialiste de l'investissement chez Mirabaud.
"Le mouvement baissier a un nom: coronavirus", écrit pour sa part Ipek Ozkardeskaya, analyste à Swissquote Bank, tandis que le nombre de cas de contaminations approche les 100.000 dans le monde.
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a déploré que certains pays ne prenaient pas la menace suffisamment au sérieux alors que le coronavirus poursuit sa progression à travers le monde et stresse les marchés financiers, anxieux des conséquences économiques à venir.
L'Italie, premier foyer européen de contamination, a mis en place un plan de 7,5 milliards d'euros pour faire face à l'épidémie et ses conséquences. Outre-Atlantique, les Etats-Unis ont débloqué en urgence 8,3 milliards de dollars pour financer un plan de lutte contre le coronavirus qui a déjà contaminé plus de 180 personnes et fait au moins 12 morts dans le pays.
C'est d'ailleurs cette accélération de la propagation du Covid-19 sur le sol américain qui a provoqué un vif reflux des principaux indices new-yorkais jeudi, le Dow ayant abandonnant près de 1.000 points (-3,58%) quand le S&P-500, plus large, a perdu 3,39% et le Nasdaq Composite s'est replié de 3,1%.
Les secteurs aérien, automobile et bancaire encore en souffrance
Au sein du CAC 40, aucune valeur n'évolue en territoire positif une heure après l'ouverture des échanges vendredi, et les plus fortes baisses sont à mettre à l'actif des compartiments automobile et bancaire. Peugeot et Renault lâchent ainsi respectivement 4,4 et 4,1% à ce stade, tandis que les trois groupes bancaires souffrent aussi (-3,2% pour BNP Paribas, -3% pour Crédit Agricole et -2,9% pour Société Générale).Au lendemain de la mise à jour par l'association internationale du transport aérien (IATA) des répercussions financières de la crise sanitaire, avec désormais un manque à gagner potentiel de plus de 100 milliards d'euros pour les compagnies aériennes, Airbus enregistre la plus mauvaise performance (-4,6%) de l'indice phare de la cote parisienne.
Hors du CAC, seules quelques valeurs concernées par le Covid-19 échappent à la purge et prennent de la hauteur (+19% pour Orapi, fabriquant des gels hydro-alcooliques, +13% pour Novacyt, qui a développé un test de diagnostic, +11% pour Euromedis).
Le Brent de nouveau sous les 50 dollars, l'euro au plus haut depuis août
Nouvel accès de faiblesse sur le marché de l'or noir, les cours des références mondialesde brut reculant sur fond de craintes pour la demande et d'incertitudes sur une éventuelle réduction de la production par l'Opep+ qui tient ce vendredi une réunion à Vienne. À 10h, le Brent lâche 1,42% à 49,28 dollars et le WTI cède 1,31% à 45,30 dollars.Enfin, sur le Forex, la monnaie unique continue de s'apprécier nettement face aux billet vert . L'euro prend 0,31% à 1,1268 dollar, un plus haut depuis fin août dernier.
Quentin Soubranne - ©2020 BFM Bourse
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