
La Bourse de Paris devrait ouvrir en légère hausse vendredi, tentant de se stabiliser après une séance désastreuse la veille, dans un contexte de crainte de récession mondiale en raison de la pandémie de coronavirus.
Le contrat à terme sur le CAC 40 grignotait 0,48% une quarantaine de minutes avant l'ouverture de la séance. La veille, il avait connu la chute la plus forte de son histoire, clôturant à -12,28% à 4.044,26 points.
Wall Street a également terminé sur un plongeon de 10%, enregistrant sa plus lourde chute depuis le krach boursier d'octobre 1987, sur fond de panique générale en raison de la pandémie.
"Au fur et à mesure que la crise sanitaire s'aggrave, l'hystérie des investisseurs aussi", a estimé David Madden, un analyste de CMC Markets. "Les investisseurs ont peur que les pays occidentaux soient confinés", a-t-il précisé.
De plus en plus de pays prennent des mesures restrictives, interdisant notamment les rassemblements et fermant les écoles et les universités. C'est notamment ce qu'ont décidé l'Italie et plus récemment la France et l'Espagne.
En outre, "les investisseurs sont peu rassurés par les mesures économiques d'urgence des banques centrales", a souligné John Plassard, spécialiste de l'investissement chez Mirabaud.
"La crise du coronavirus est en train de se transformer en crise de confiance", a-t-il complété.
Les mesures de la Banque centrale européenne (BCE) ont particulièrement déçu, comme en témoigne l'accélération de la chute des indices européens suivant leur présentation.
La BCE a notamment décidé de maintenir ses taux directeurs inchangés, alors que ses homologues américaine et britannique ont toutes deux opté récemment pour des baisses.
L'institution a toutefois lancé jeudi un programme de prêts pour soutenir les PME les plus touchées par l'épidémie de coronavirus, et compte acheter 120 milliards d'euros de dette publique et privée supplémentaire d'ici la fin de l'année
De son côté, face à la panique, la Réserve fédérale américaine (Fed) a annoncé jeudi qu'elle allait renouer avec le rachat de dette à travers les bons du Trésor, afin d'abreuver les marchés en liquidités.
Du côté des indicateurs, les investisseurs prendront connaissance des chiffres définitifs de l'inflation en février en France. En Allemagne, le taux d'inflation s'est bien stabilisé le mois dernier, atteignant 1,7% sur un an, selon les chiffres définitifs publiés vendredi par l'institut Destatis.
Outre-Atlantique, l'enquête préliminaire sur la confiance des consommateurs en mars figure également à l'agenda. Elle devrait être particulièrement scrutée étant donné qu'il s'agit de la première statistique qui devrait refléter les craintes liées au virus.
VALEURS A SUIVRE
Bolloré: Le groupe diversifié a publié un bénéfice net en hausse de 1% à 237 millions d'euros, assombri néanmoins par une importante dépréciation des actifs liés aux services d'autopartage.
Worldline: Le spécialiste des paiements électroniques, qui a annoncé début février le rachat de son concurrent Ingenico, va faire son retour dans le CAC 40, en lieu et place de TechnipFMC, a annoncé Euronext.
Rubis: Le groupe français spécialisé dans le stockage et la distribution de produits pétroliers a affiché jeudi un bénéfice net en hausse de 23% en 2019 et se dit "bien positionné" face à l'épidémie mondiale de coronavirus qui a pourtant provoqué une chute vertigineuse des cours de l'or noir.
Bel: Le groupe fromager a nettement amélioré ses performances en 2019, avec une hausse de 26% de son bénéfice net, permise par les premiers résultats du plan de réduction des coûts lancé en 2018.
Stef: Le groupe spécialisé dans la logistique du froid a vu son bénéfice net dépasser pour la première fois de son histoire le cap des 100 millions d'euros en 2019, et aborde 2020 avec prudence en raison de l'épidémie de Covid-19.
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