
Le 13 avril, Emmanuel Macron a annoncé le début du déconfinement pour le 11 mai avec la réouverture des établissements scolaires. Une décision qui ne fait pas l’unanimité. Huit maires de Seine-Saint-Denis ont par exemple fait savoir qu’ils ne rouvriraient pas à cette date les écoles maternelles et les crèches de leur commune, relate Le Parisien.
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Dans un courrier adressé à la préfecture et à l’Éducation nationale, ces élus centristes estiment que "les conditions pour un retour à l’école, alors que le virus est toujours là, ne sont pas réunies. Il en va de la responsabilité pénale des élus…"
D’après eux, de nombreux parents d’élèves ont pris contact avec eux, inquiets des modalités de déconfinement dans les établissements scolaires. Un déconfinement que devrait détailler Edouard Philippe ce mardi après-midi devant les députés.
Un dépistage exigé
Dans ces communes, maternelles et crèches resteront donc fermées jusqu’à la rentrée de septembre. Pour les maires concernés, l’une des conditions préalables à la réouverture des classes serait le dépistage des adultes. "Peut-on prendre le risque qu’un adulte infecté vienne contaminer nos enfants et le reste du personnel ?" s’interroge Aude Lagarde, maire de Drancy et signataire du courrier.
Nous refusons de mettre les enfants et les agents en danger, et de relancer l’épidémie de coronavirus !"
Les élus pointent aussi du doigt la nécessité de faire porter des masques aux adultes mais aux enfants. Pourtant, c’est le grand flou concernant la disponibilité pour la mi-mai de ces protections.
Enfin, les huit maires estiment qu’il est impossible de faire respecter les gestes barrières aux très jeunes enfants. "Comment voulez-vous expliquer à un enfant de 3 ans qu’il ne faut pas approcher son copain ou sa maîtresse ?"
Une proposition de loi pour protéger les maires
Une proposition de loi pour renforcer la protection juridique des maires dans le cadre de la réouverture des écoles à partir du 11 mai a été présentée par le président de la commission de l’Aménagement du territoire du Sénat, Hervé Maurey.
"Cette décision suscite en effet une inquiétude forte parmi les maires de voir leur responsabilité engagée en cas de contamination d’enfants, d’enseignants ou de personnels des écoles", souligne le sénateur centriste dans un communiqué.
Le texte proposé lundi vise à ce que la responsabilité d’un maire appelé à mettre en œuvre une décision de l’État ne puisse pas être engagée s’il ne dispose pas des moyens adaptés, à moins qu’il ait commis de façon manifestement délibérée une faute caractérisée".
"Il n’est pas normal qu’un maire qui n’a pas les moyens d’assurer la réouverture de l’école de sa commune en toute sécurité puisse voir sa responsabilité juridique engagée alors même que cette décision a été prise par l’État", fait valoir Hervé Maurey.
Le sénateur de l’Eure "espère que le gouvernement va se saisir de ce texte pour rassurer les maires qui sont extrêmement inquiets". "Il faut éviter qu’ils se retrouvent devant les tribunaux s’ils n’ont commis aucune faute", ajoute-t-il.
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