Signe de l’extrême fébrilité autour du scrutin attendu ce mardi matin lors de l’assemblée générale du groupe Lagardère, à huis-clos officiellement en raison du Covid-19 : l’Autorité des marchés financiers (AMF), le gendarme de la Bourse, s’est fendue d’un communiqué pendant le week-end pour rappeler "le droit fondamental des actionnaires d’exprimer leur vote en assemblée générale" et l’interdiction "d’accorder, garantir ou promettre des avantages pour voter dans un certain sens".
Lagardère, qui n’est pas cité, avait expliqué la veille avoir débloqué, "à la demande de l’AMF", les droits de vote rattachés à un "nombre significatif d’actions" acquises dans les délais réglementaires, mais qui se trouvaient pour des raisons comptables "en rétention" chez son opérateur financier.
Amber, premier actionnaire, souhaite une nouvelle stratégie
Parmi ces actions débloquées, la dernière prise de participation d’Amber Capital, devenu premier actionnaire de l’ex-empire industriel et médiatique désormais recentré sur l’édition (Hachette) et la distribution dans les gares et aéroports (Relay). Ce fonds activiste ne cesse de dénoncer les choix stratégiques d’Arnaud Lagardère et sa gestion du groupe.
Revendiquant 18% du capital et 14% des droits de vote, le fonds propose l’élection de huit nouveaux membres au conseil de surveillance, et vise le non-renouvellement du mandat de gérant de M. Lagardère, qui arrive à échéance en mars 2021.
Amber, qui tente de regrouper d’autres fonds et les actionnaires individuels, remet également en cause le statut atypique du groupe en commandite par actions (SCA), un bouclier qui permet à l’associé-commandité de se maintenir au pouvoir avec seulement 7,3% des parts.
Le Qatar, Sarkozy, Bolloré…
Pour faire échouer ce projet, Arnaud Lagardère – qui ne pourra lui-même voter contre les résolutions concernant le conseil de surveillance – doit absolument s’assurer du soutien du fonds souverain du Qatar (13% du capital mais 20% des droits de vote). De source proche du dossier, il peut compter sur la médiation de Nicolas Sarkozy, un ami de longue date, proche de la monarchie du Golfe et coopté récemment au conseil de surveillance.
Il devra également composer avec l’homme fort de Vivendi Vincent Bolloré. Le géant français des médias, propriétaire d’Editis, a acquis très récemment plus de 10% des parts de Lagardère sur le marché, disant vouloir réaliser "un placement financier à long terme".
Le financier Marc Ladreit de Lacharrière, autre figure du capitalisme français, vient également d’entrer au capital, restant toutefois en deçà de 5% du capital, et apportera ses voix contre Amber, explique une autre source proche. Selon celle-ci, les deux patrons sont peu enclins à laisser un fonds étranger prendre le contrôle d’une entreprise encore stratégique. Lagardère détient notamment les médias Europe 1, le JDD et Paris Match.
En soutien ou en partage ?
Mais soutiendront-ils Arnaud Lagardère sur le long terme? Chercheront-ils à se partager certains actifs du groupe, comme les médias, les maisons du groupe Hachette ou les salles de spectacle, ou négocieront-ils pour inciter le fils unique de Jean-Luc Lagardère (le fondateur du groupe, décédé en 2003), lourdement endetté, à renoncer à la commandite voulue par son père?
L’assemblée générale, qui en raison de l’épidémie de Covid-19, se tient à huis-clos, débutera à 10 heures.
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